Uniforme & équipement
L'uniforme canadien
L'uniforme des Canadiens en Afrique du Sud ressemble de près à celui des troupes britanniques. Les guerres coloniales menées par la Grande-Bretagne au 19e siècle l'ont convaincue d'abandonner les tuniques rouges en faveur d'un vêtement de couleur kaki qui permet au soldat de se fondre plus facilement dans le paysage. Le mot " kaki " est probablement dérivé du mot " poussière " en hindî, et c'est en Inde que les soldats britanniques portent pour la première fois des uniformes de cette couleur.
En octobre 1899, lorsque le Canada offre un contingent pour l'Afrique du Sud, il ne dispose pas d'uniformes kaki. Il faut donc en fabriquer rapidement, ce que fait la W. E. Sandford Manufacturing Company de Hamilton, en Ontario. Comme le Canada n'avait pas du tissu à la fois souple et résistant dont faisaient usage les Britanniques, la compagnie canadienne confectionne ces uniformes à partir d'une toile.
La veste canadienne est différente de la britannique en ce que son col rabattu se ferme et qu'elle est plus ajustée. Cependant, elle ressemble à la britannique avec ses deux poches de poitrine plissées et ses pattes d'épaule. Les pantalons sont confectionnés de la même toile, avec boutons à la braguette ainsi qu'aux bretelles.
L'uniforme canadien, aussi résistant que le britannique, est cependant raide et rugueux, irritant le cou et les jambes des soldats. De plus, la teinture disparaît rapidement laissant place à un vêtement tirant sur le blanc cassé. Les Canadiens reçoivent donc des uniformes britanniques dès qu'ils sont disponibles.
Le 2nd (Special Service) Battalion, Royal Canadian Regiment of Infantry porte le casque de liège britannique adopté en 1898 et déjà en usage au Canada dans la Police à cheval du Nord-Ouest. C'est un couvre-chef apprécié dans les climats tropicaux. Les Canadiens en reçoivent des blancs qu'ils entreprennent de teindre, à l'aide de café lors de leur longue traversée. Peu après leur arrivée au Cap, cependant, ils reçoivent une housse kaki pour leurs casques. Les contingents suivants recevront le Stetson de feutre à larges bords, qui deviendra probablement le signe canadien le plus distinctif de cette guerre.
Les chaussures des troupes canadiennes en Afrique du Sud sont dans la plupart des cas similaires à celles des Britanniques : des bottines en cuir noir jusqu'au-dessus de la cheville et des bandes molletières en laine kaki. Les bottines canadiennes, plus légères que les anglaises, sont de meilleure qualité et plus résistantes. Les bandes molletières sont enroulées autour de la jambe en bas du genou et recouvrent le haut de la botte afin de soutenir la cheville mais, aussi d'empêcher cailloux et saletés d'entrer dans la chaussure. Ces bottines et bandes molletières sont portées par les fantassins, les artilleurs et les fusiliers à cheval. Les officiers de l'artillerie et des fusiliers à cheval portent aussi des guêtres en cuir de style « Stohwasser ». Les officiers et les hommes du Strathcona's Horse reçoivent également les bottes et bandes molletières mais chaussent le plus souvent de hautes bottes de cavaliers en cuir brun, appelées Strathcona.
Les membres du 2nd (Special Service) Battalion, Royal Canadian Regiment of Infantry ont, sur le côté gauche de leur casque en liège, un écusson fait d'une feuille d'érable surmontée de la couronne impériale et portant le mot Canada. On retrouve deux versions plus petites du même écusson sur le col. Le The Royal Canadian Dragoons, le Canadian Mounted Rifles et le Royal Canadian Field Artillery épinglent aussi l'écusson feuille d'érable sur leurs couvre-chefs mais, en outre, des lettres en laiton à la base de leurs épaulettes qui indiquent leur unité. L'écusson du Strathcona's Horse en forme de bouclier se retrouve sur le casque et le col de l'uniforme, alors que les lettres SH, en laiton, apparaissent sur les épaulettes.