Vêtements et parureLes vêtements que les immigrants apportent au Canada reflètent les circonstances dans lesquelles ces derniers ont quitté leur pays d'origine. Les personnes qui ont émigré de la France dans les années 1600 étaient bien renseignées et prêtes à affronter les climats rigoureux d'Acadie et du Québec. En tant que paysans, leur habillement était composé essentiellement de pantalons, de jupes, de vestes, de bas et de manteaux de laine filée à la maison. Les sous-vêtements et la blouse occasionnelle étaient en lin. Les soldats, les prêtres, les religieuses et les artisans s'habillaient de cette façon également. Pour se chausser, ils avaient des sabots et des bottes de cuir. Les foulards, les écharpes, les châles, les fourrures, et même les chiffons, accordaient une protection supplémentaire contre le vent, la pluie, la neige ou le soleil - à l'instar des coiffures, qui étaient habituellement en paille, en laine, en fourrure ou en cuir. Les personnes de rang supérieur dans l'armée, l'Église ou la bureaucratie portaient essentiellement les mêmes vêtements, mais ils étaient composés de tissus plus finement filés, tissés, peignés et ornés. Puisqu'ils ont vécu avant la révolution industrielle, la plupart des habitants de l'Amérique du Nord britannique s'habillaient de façon semblable, mais ils mettait plus d'accent sur les vêtements de fourrure, de lin et de laine confectionnés par des tailleurs. Leurs bottes et leurs chaussures étaient toujours en cuir. Des vagues d'Européens sont arrivées après 1890 habillés essentiellement de la même façon que les habitants des régions rurales ou urbaines du Canada. Il y avait certaines différences dans les motifs ou la couleur, notamment chez les Ukrainiens et d'autres personnes d'Europe de l'Est, mais elles n'étaient pas énormes. Certains immigrants asiatiques, comme les Chinois qui sont venus travailler sur les chemins de fer ou les ouvriers sikhs, sont arrivés au Canada avant 1910 en costume national, ce qui leur donnait un aspect exotique dans le nouveau pays. Généralement, cependant, après quelques années ici, la classe sociale d'une personne déterminait le plus souvent son habillement. Lorsque les grandes manufactures de coton d'Angleterre et des États-Unis ont commencé à produire à grande échelle du vichy et d'autres tissus, à partir de 1830, le style et l'usage des vêtements de dessus et des sous-vêtements ont changé radicalement. Un siècle et demi plus tard, les tissus synthétiques - le nylon, la rayonne, les polyesters - ont eu un effet aussi important sur les vêtements de tous les jours. Mais il y a eu d'autres changements; c'était une époque de spécialisation dans le travail et les loisirs. Chaque métier et profession a maintenant son propre « uniforme », lié en quelque sorte au genre de travail que fait la personne qui le porte. Il y a aussi un choix vertigineux de vêtements de sport, qui varient selon le type d'activité, le style, la robustesse ou les accessoires, dont les différences sont généralement petites. La tenue de ville a changé de la même manière; il y a beaucoup plus de variété, et sa commercialisation est axée sur le goût et le budget de chacun, plutôt que sur la nécessité. Les parures et les accessoires abondent encore, mais au lieu d'une montre de poche sur une chaîne ou d'une épinglette de revers gemmée, on compte simplement des chaînes, souvent en grand nombre ou tous en or. Nous semblons adorer les bagues, si l'on en juge par le nombre de personnes qui en portent, certaines même sur tous les doigts, les pouces et les orteils. En effet, il semble qu'aucune partie du corps (de certains personnes) n'en soit épargnée. Nous aimons aussi les emblèmes. Qu'ils ornent l'omniprésente casquette de base-ball, remplissent le devant et le dos des tee-shirts, ou prennent la forme de tatouages qu'on découvre pour les montrer, ces images servent à associer le porteur avec un groupe, une cause ou un évènement. Sortir et enfiler des costumes des vieux pays lors de fêtes nationales ou de dates commémoratives, voilà un caprice qu'on trouve couramment chez les Canadiens, de même que mettre ses plus beaux vêtements pour assister à un baptême, à une remise de diplômes, à un mariage, à des funérailles, et ainsi de suite. Le dicton « l'habit fait le moine » est censé s'appliquer dans ces cas, même si ce n'est que pendant une journée. Bref, les idées et les idéaux des Canadiens au sujet des vêtements ont évolué. Les vêtements sont non seulement des articles de première nécessité, mais aussi des métaphores de leurs valeurs. |
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