Edward SapirEdward Sapir (1884 – 1939), ethnologue et linguiste d'origine allemande, a été engagé en 1910 pour diriger la nouvelle Division d'anthropologie à la Commission géologique du Canada (CGC) (aujourd'hui une partie du Musée canadien des civilisations). Un des plus brillants étudiants du pionnier de l'anthropologie Franz Boas, Sapir, méticuleux et très cultivé, s'est adapté à merveille la politique en usage à la Commission : une recherche originale précise basée sur le travail sur le terrain. Trois semaines après son arrivée à la CGC, il se trouvait sur l'île de Vancouver pour entamer un programme de travail sur le terrain avec les Nuu-chah-nulth (Nootka), qui devait durer trois mois et devint une étude de grande envergure échelonnée sur quatre ans. Sapir était un homme énergique et vaillant, de sorte que la Division d'anthropologie n'a pas tardé à s'épanouir sous sa direction. En quelques courtes années, son effectif est passé d'une seule personne (Sapir lui-même) à un personnel dynamique à plein temps, complété par des spécialistes saisonniers exécutant des travaux systématiques sur le terrain, dans tout le pays, en ethnologie, en linguistique, en archéologie et en anthropologie physique. La Division avait pour objectif de recueillir des renseignements détaillés et fiables sur les cultures et les langues des Premiers Peuples du Canada, et de mener des études connexes en archéologie et en anthropologie physique. En 1910, Sapir a établi une nouvelle classification fondée sur le concept anthropologique de zone culturelle. On a préparé des expositions pour une nouvelle salle d'Anthropologie, aménagée en 1912, et lancé des programmes publics notamment de conférences. Pendant son mandat de 15 ans à la Commission géologique du Canada, Sapir a engagé plusieurs anthropologues qui ont plus tard largement contribué à enregistrer le style de vie, les coutumes et les conceptions des Autochtones canadiens. Il y a eu notamment Marius Barbeau, un ethnologue prolifique également féru de folklore; l'archéologue américain Harlan Smith; Diamond Jenness, un des deux ethnologues employés pour diriger une expédition commanditée par le Canada dans l'Arctique; le spécialiste en anthropologie physique Francis H.S. Knowles; William Wintemberg, spécialiste de la préhistoire iroquoise; Frederick Waugh; ainsi que James Teit, un collaborateur important de Franz Boaz. En plus d'exercer ses tâches administratives, Sapir a aussi mené d'autres recherches sur les langues en usage dans le bassin du fleuve Mackenzie et le nord de la Colombie-Britannique; il a fini par les relier à deux langues, apparemment dissemblables, de la côte du Pacifique, celles des Haida et des Tlingit. Il s'est aussi intéressé à la philosophie et à la psychologie et il a publié des poèmes dans des revues comme New Republic, Nation et Poetry. Sapir a poursuivi ses études linguistiques comme professeur d'anthropologie et de linguistique, successivement à l'University of Chicago en 1925 puis à la Yale University. Cet érudit linguistique, l'un des plus grands de son époque, mourut en 1939, à l'âge de 55 ans.
Bibliographie sélectiveLes oeuvres d'Edward Sapir, 1910-1925 :
Au sujet d'Edward Sapir :
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