La vie de BarbeauLe temps des jeux (1)Comme plaisirs et délassements, j'allais avec ma soeur Dalila (un an et demi plus jeune que moi) aux fraises et aux framboises des champs et des bois, au loin. La terre de mes parents avait un mille de longueur, se terminant au bout par une érablière (sucrerie). Je finis par en connaître chaque pouce. Je savais où trouver les « taons » (wild honey bee) et je leur enlevais leur miel brun. Nous remplissions une petite chaudière de fruits sauvages et plus. Ma mère en faisait des confitures. Elle en achetait aussi des voisins. Et il y avait les fruits du jardin pour les provisions des confitures. Au « haut de terre », il y avait un ruisseau à truites. J'en faisais la pêche, comme un « petit sauvage ». Sur la grande rivière (Chaudière) j'allais en canot faire la pêche, de longues journées, au poisson blanc, à l'achigan, à la carpe et aux « cardrons ». Ma mère avait depuis longtemps commencé à m'enseigner la musique, le piano, le chant (ayant été organiste dans son couvent): une des premières choses apprises, après les gammes et les accords, fut « À la claire fontaine », chanson folklorique canadienne harmonisée par elle. J'avais une belle voix d'enfant, et du goût pour la musique. Cela me conduisit à un tournant dans ma vie. |
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