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Plaines
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Ces superbe jambières pied-noir a dû appartenir à un guerrier
exceptionnel, ambitieux et riche, soucieux d'obtenir par sa
fortune faveurs divines et honneurs publics. Chez les Pieds-Noirs,
certains costumes associés aux esprits tutélaires des guerriers
conféraient ces privilèges. Celui-ci est un exemple unique de
fusion des emblèmes de trois protecteurs : le soleil, la belette et
l'ours. Les franges en cheveux et les bandes de couleurs
peintes caractérisent le costume orné de scalps, reçu du Soleil par
le " Balafré ", guerrier légendaire victorieux de ses
ennemis. Les franges en fourrure de belette et les symboles de
têtards peints sur les jambières sont propres au costume orné de
queues de belette, qui conférait à son possesseur les pouvoirs
spirituels des puissances infernales. Article de valeur - au début
du XIXe siècle, un costume orné de scalps coûtait trente
chevaux - le costume était transmis d'un guerrier à un autre
après un certain nombre d'années, suivant le rite. Traité comme
un objet sacré, honoré chaque jour par des offrandes d'encens,
il autorisait son possesseur à arborer des peintures distinctives
sur son visage et à chanter certains chants lors de la "Grande
fumée", cérémonie prestigieuse en hommage aux esprits. Les
guerriers emportaient ces costumes dans leurs bagages
lorsqu'ils partaient au combat et ne les revêtaient qu'au
retour pour l'entrée solennelle au campement.
[Treasures] (Pied-noir)
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On a déjà cru que les dessins floraux exécutés par les
Amérindiens des forêts septentrionales appartenaient à
l'iconographie autochtone. Or, ces motifs y apparaissent
rarement avant 1800 et ils sont inexistants dans les arts
autochtones de l'époque préhistorique. Ici, les motifs de ce
sac métis du milieu du XIXe siècle représentent
manifestement des fleurs européennes et les diverses compositions
ne sont pas sans évoquer l'art populaire colonial. Cette
influence n'étonne guère puisque vers le milieu du
XVIIe siècle les Ursulines de Québec avaient établi dans
les missions des écoles où les jeunes filles autochtones pouvaient
apprendre la broderie. Toutefois, c'est dans la région des
Grands Lacs et vers la fin du XVIIIe siècle que naîtra
le véritable art floral autochtone : dans les missions et postes de
traite de fourrures, des Métisses incorporeront des motifs
réalistes de ce type à leur vocabulaire d'images. Plus tard,
les Métis s'établissent sur la rivière Rouge, où ils se font
remarquer des Amérindiens des environs par leur art distinctif : on
les appelle les " Gens du motif floral perlé ". On voit
ici un sac dits " pieuvres " à cause des quatre
languettes doubles qui les prolongent au bas. Ces sacs en toile,
brodés de fil de soie ou de perles de verre, contenaient pipe,
tabac et feu. Peu à peu, à la faveur d'échanges commerciaux et
de mariages, les motifs floraux des Métis se répandent chez les
Autochtones du nord-ouest du Canada, engendrant plusieurs variantes
locales. [Treasures] (Métisse (à vér.))
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Traditionnellement vêtus de peaux décorées de piquants de
porc-épic, de peintures et de franges, les Autochtones des forêts
subarctiques de l'est du Canada - Cris et Ojibwas du Nord - se
coiffaient avec de l'ocre, de la graisse et des plumes,
peignaient et tatouaient leur visage, et se paraient
d'ornements en perles de verre, en os ou en coquillages. Parmi
ce vaste éventail de parures et de vêtements distinctifs, la
jarretière offre une excellents exemple d'une tradition
artistique ancienne et de l'habileté des femmes qui les ont
fabriquées. L'emploi de matériaux importés - fer, étoffes de
fabrication commerciale et perles de verre - donne à penser que ces
objets datent de l'époque des premiers contacts avec les
Européens, peut-être vers la fin du XVIlIe siècle. La
jarretière est en piquants teints et entrelacés avec des fils de
tendon sur un métier en archet; elle se portait au genou comme
parure. Les types de vêtements et de parures traditionnels des
régions subarctiques de l'Est ne tardèrent pas à se modifier
sous l'influence des produits, techniques et modes venus
d'Europe. Si de tels objets laissent entrevoir la richesse et
la complexité de la culture autochtone, ils ont aussi
l'irremplaçable valeur d'un souvenir rare.
[Treasures] (Anishnaabe, Ojibwée)
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