Départ
En janvier, Anderson prépare des rapports et achète
des spécimens de carcajous et de bufs musqués auprès
d'Inuits qui visitent le camp, Jenness continue de consigner certains détails
de la vie inuite et tout le monde s'affaire aux préparatifs pour les expéditions
hivernales. En mars, les équipes d'exploration se dirigent de nouveau vers
l'est à la recherche de bufs musqués et dans le but de terminer
une étude sur les gisements de cuivre dans les environs de Bathurst Inlet.
À Bernard Harbour, Jenness fait l'acquisition,
par le biais du troc, d'une grande quantité d'ustensiles, d'outils, d'armes
et de vêtements représentatifs de la vie des Inuits du cuivre; il
note également plusieurs de leurs chants et traditions culturelles.
À Bernard Harbour, le 18 avril, le premier bruant des
neiges survole l'Alaska, marquant ainsi la fin de son troisième
hiver dans les glaces. Toutes les équipes de cette expédition sont
de retour au début de juin. Les policiers, ramenant deux prisonniers, se
rendent au poste de la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest (RGCNO)
de l'île Herschel à bord de l'Alaska. La fonte des glaces
se produit plus rapidement que l'année précédente, et
le 23 juin, après plusieurs jours de découpage et de dynamitage,
l'Alaska peut flotter librement.
À bord de la petite goélette, un véritable problème
d'espace se pose, car vingt-sept personnes, en plus de 25 chiens, y prennent place
: six scientifiques, trois membres d'équipage, deux agents de la RGCNO,
quatorze employés inuits, deux prisonniers inuits. En plus des collections
et de l'équipement de l'Expédition, il y a les effets personnels
des Inuits, des réserves pour rémunérer les employés
et suffisamment de provisions pour passer un autre hiver si les conditions de
la glace les empêchent de naviguer vers Nome. Arborant fièrement
sa nouvelle couche de peinture, l'Alaska quitte Bernard Harbour le 13
juillet 1916.
L'Alaska arrive à l'île Herschel le 28
août. Les employés autochtones, Adam Ovayuak, Mike Siberia
et Manilenna, sont payés. Les réserves, l'équipement et le
courrier de l'équipe nord sont assemblés, prêts à être
envoyés vers le nord.
L'Alaska est beaucoup moins bondé lorsque la
goélette quitte l'île Herschel avec à son bord seulement trois
membres d'équipage et six scientifiques. Des glaces denses jalonnent pratiquement
tout le trajet depuis la frontière internationale jusqu'à pointe
Barrow en Alaska . Les voyageurs pénètrent dans la mer de Béring
au début d'une violente tempête, le soir du 11 août.
Quatre jours de tempête plus tard, l'Alaska arrive
finalement de nouveau à Nome. Et, même si le temps est toujours mauvais,
l'équipage est capable de décharger la cargaison. L'Alaska
est tiré au sec sur la grève de Nome, en bon état, à
l'exception du moteur et de quelques fuites mineures. Les collections recueillis
au cours de l'Expédition dans les domaines de la géologie, de l'ethnologie
et de la biologie et de la photographie ainsi que les dossiers de l'équipe
sud parviennent donc intacts à Nome. Les scientifiques de l'équipe
sud, après près de quatre années passées à
acquérir de nouvelles connaissances sur le Nord canadien, sont de retour
à Ottawa en octobre 1916 avec 173 pièces recueillies pendant
l'Expédition.
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