Les skis, les raquettes et les lunettes
Les membres de l'Expédition utilisent
énormément skis et raquettes selon le temps de l'année
et selon la nature et la qualité de la neige.
Stefansson mentionne s'être servi de skis à la fois
comme mode de transport et comme châssis pour le traîneau
bateau utilisé lors de la traversée des chenaux.
Lors de leur départ de l'île Lougheed à la
mi-juin 1917, les membres de l'Expédition peuvent se déplacer
à skis malgré les températures élevées.
« Nous transportions les skis, en partie dans le but de les
utiliser possiblement au début du printemps lorsqu'une
croûte de neige recouvre l'eau et remplit tous les creux
de la glace, mais surtout dans le but de les utiliser comme composantes
du châssis de notre traîneau bateau. Je les mets maintenant
et constate que je pourrais presque avancer en glissant poussé
par un vent fort. » (Stefansson 1921) Ces skis font maintenant
partie de la collection d'histoire du Musée canadien des
civilisations.
Lunettes de neige
L'ECA emploie deux types de lunettes de neige.
Deux paires utilisées par R.M. Anderson survivent à
l'Expédition. Les journaux des membres de celle-ci renferment
d'intéressants commentaires sur les avantages et les inconvénients
des deux modèles.
Les poêles, les tentes et les maisons de neige
Les poêles Primus
Les poêles Primus constituent le principal
moyen utilisé par l'Expédition pour faire fondre
la glace et faire cuire la nourriture. Inventés en Suède
en 1892, ils sont utilisés dans la plupart des expéditions
dans l'Arctique, y compris celles dirigées par Shackleton,
Nansen, Amundsen et Peary. Même à -45 oC, ils peuvent
faire fondre de la glace ou de la neige ou faire cuire un repas
en une demi-heure. Ils sont en mesure d'amener près d'un
litre d'eau à ébullition en quatre minutes. Un réservoir
de combustible plein peut durer jusqu'à cinq heures.
Coûtant environ 5 $, un poêle Primus
neuf est vendu dans une boîte avec des accessoires, une
poignée, une clé et une aiguille qui permet de garder
le tuyau propre.
En 1913, l'Expédition achète douze
poêles Primus à brûleur unique de la société
Abercrombie de New York au prix de 5 $ chacun. Six poêles
à deux brûleurs coûtent 6,50 $ l'unité.
Six autres poêles Primus sont achetés de la goélette
commerciale Herman en 1916 et deux autres, de Fritz Wolki,
du Gladiator, à 10 $ l'unité.
« Hier, j'ai réparé un poêle
Primus qui était inutilisé depuis quelques temps.
Les tubes vaporisateurs étaient entièrement bloqués
par le carbone. J'ai percé des trous pour les nettoyer
puis j'ai bouché les trous avec de l'étain. J'ai
dû fabriquer des rivets parce que Pete Bernard avait en
sa possession mon jeu de tarauds et de filières. »
(Journal de Wilkins, 2 février 1916).
Les tentes
« Notre tente (la tente "Alpine"
de Chipman et O'Neill), en tannalite verte avec une doublure légère,
est très chaude. Quand nous cuisinons avec un gros poêle,
nous devons habituellement être torse nu, et la transpiration
coule à flots. La tente s'affaisse un peu par grand vent,
mais celui-ci ne pénètre pas. La tente à
double paroi en coutil blanc venant des îles Baillie n'est
pas aussi chaude, mais l'intérieur de la tente reste habituellement
sec. La vapeur passe à travers et se condense surtout sur
la paroi extérieure de la tente. Le matin, la plus grande
partie de la glace et du frimas peuvent être enlevés
en frappant sur la tente. » (Journal de R.M. Anderson, 23
décembre 1914)
Les maisons de neige
Lors des déplacements hivernaux, surtout
lors de l'aménagement de camps destinés à
être utilisés par les équipes qui seront en
déplacement, les hommes construisent des maisons de neige
traditionnelles, qui sont généralement plus chaudes
que les tentes durant l'hiver. Les maisons de neige peuvent être
réutilisées plusieurs fois, surtout si l'on évite
soigneusement de faire fondre les murs en chauffant trop l'intérieur.
Les outils utilisés en chemin
Lors des déplacements sur les glaces,
surtout là où la glace est inégale et là
où elle forme des crêtes de pression (d'énormes
morceaux de glace soulevés à la suite de la compression
de deux plaques de glace), des chemins doivent être frayés
pour les traîneaux au moyen de ciseaux à glace et
de pioches. Stefansson emploie également un ciseau à
glace lorsqu'il se déplace sur la mer de glace afin d'en
vérifier l'épaisseur. Ce ciseau paraît sur
une célèbre photographie de Stefansson prise en
1914 par Wilkins. Il est récupéré en 1954
de la cache aménagée par l'explorateur sur l'île
Banks.
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