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Peuples et connaissance du Nord - 
Expédition canadienne dans l'Arctique (1913-1918)
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Sur la piste


Les skis, les raquettes et les lunettes

Les membres de l'Expédition utilisent énormément skis et raquettes selon le temps de l'année et selon la nature et la qualité de la neige.

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MCC CD2002-1010-018

Équipe de chasse d'Anderson, Cox à skis, avec le gros attelage de chiens de Bernard et deux traîneaux chargés, quittant les quartiers d'hiver, pointe Collinson (Alaska septentrional). 4 novembre 1913. KGC 43202. Source : Musée canadien des civilisations


Stefansson mentionne s'être servi de skis à la fois comme mode de transport et comme châssis pour le traîneau bateau utilisé lors de la traversée des chenaux. Lors de leur départ de l'île Lougheed à la mi-juin 1917, les membres de l'Expédition peuvent se déplacer à skis malgré les températures élevées. « Nous transportions les skis, en partie dans le but de les utiliser possiblement au début du printemps lorsqu'une croûte de neige recouvre l'eau et remplit tous les creux de la glace, mais surtout dans le but de les utiliser comme composantes du châssis de notre traîneau bateau. Je les mets maintenant et constate que je pourrais presque avancer en glissant poussé par un vent fort. » (Stefansson 1921) Ces skis font maintenant partie de la collection d'histoire du Musée canadien des civilisations.

Lunettes de neige

L'ECA emploie deux types de lunettes de neige. Deux paires utilisées par R.M. Anderson survivent à l'Expédition. Les journaux des membres de celle-ci renferment d'intéressants commentaires sur les avantages et les inconvénients des deux modèles.

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MCC CD95-948-028

Six Inuits en train de manger, trois d'entre eux portant des lunettes de soleil en os, cap Barrow, côté nord-ouest de l'inlet Bathurst (Nunavut). 21 mai 1916. JRC 39688. Source : Musée canadien des civilisations


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MCC CD95-941-002

Apatok, vieil Umingmuktogmiut, portant des lunettes en os, debout près d'un village inuit établi sur la glace dans l'inlet Bathurst, près du cap Barrow (Nunavut). 14 mai 1916. RMA 38991. Source : Musée canadien des civilisations


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MCC CD95-941-023

Anavik, Kilusiktogmiut âgé d'environ 30 ans et portant des lunettes de soleil en os. Gros plan de son visage. Péninsule Banks, inlet Bathurst (Nunavut). 18 mai 1916. RMA 39026. Source : Musée canadien des civilisations

 

Les poêles, les tentes et les maisons de neige

Les poêles Primus

Les poêles Primus constituent le principal moyen utilisé par l'Expédition pour faire fondre la glace et faire cuire la nourriture. Inventés en Suède en 1892, ils sont utilisés dans la plupart des expéditions dans l'Arctique, y compris celles dirigées par Shackleton, Nansen, Amundsen et Peary. Même à -45 oC, ils peuvent faire fondre de la glace ou de la neige ou faire cuire un repas en une demi-heure. Ils sont en mesure d'amener près d'un litre d'eau à ébullition en quatre minutes. Un réservoir de combustible plein peut durer jusqu'à cinq heures.

Coûtant environ 5 $, un poêle Primus neuf est vendu dans une boîte avec des accessoires, une poignée, une clé et une aiguille qui permet de garder le tuyau propre.

En 1913, l'Expédition achète douze poêles Primus à brûleur unique de la société Abercrombie de New York au prix de 5 $ chacun. Six poêles à deux brûleurs coûtent 6,50 $ l'unité. Six autres poêles Primus sont achetés de la goélette commerciale Herman en 1916 et deux autres, de Fritz Wolki, du Gladiator, à 10 $ l'unité.

« Hier, j'ai réparé un poêle Primus qui était inutilisé depuis quelques temps. Les tubes vaporisateurs étaient entièrement bloqués par le carbone. J'ai percé des trous pour les nettoyer puis j'ai bouché les trous avec de l'étain. J'ai dû fabriquer des rivets parce que Pete Bernard avait en sa possession mon jeu de tarauds et de filières. » (Journal de Wilkins, 2 février 1916).

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Image

Halte pour le thé, cuisson avec un poêle Primus à l'abri du vent grâce à un ondin glaciel. Source : David Gray


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MCC CD96-663-018

Homme cuisant à l'extérieur sur la piste enneigée, avec casserole, seau, pente rocheuse escarpée à l'arrière (peut-être la côte nord de l'île Banks), dans les T.N.-O. 1915? GHW 51661. Source : Musée canadien des civilisations

Les tentes

« Notre tente (la tente "Alpine" de Chipman et O'Neill), en tannalite verte avec une doublure légère, est très chaude. Quand nous cuisinons avec un gros poêle, nous devons habituellement être torse nu, et la transpiration coule à flots. La tente s'affaisse un peu par grand vent, mais celui-ci ne pénètre pas. La tente à double paroi en coutil blanc venant des îles Baillie n'est pas aussi chaude, mais l'intérieur de la tente reste habituellement sec. La vapeur passe à travers et se condense surtout sur la paroi extérieure de la tente. Le matin, la plus grande partie de la glace et du frimas peuvent être enlevés en frappant sur la tente. » (Journal de R.M. Anderson, 23 décembre 1914)

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MCC CD95-937-004

Station de l'ECA où l'on peut voir 3 types de tentes vertes Edgington (Londres), Bernard Harbour (Nunavut). 20 juillet 1915. RMA 38745. Source : Musée canadien des civilisations


Les maisons de neige

Lors des déplacements hivernaux, surtout lors de l'aménagement de camps destinés à être utilisés par les équipes qui seront en déplacement, les hommes construisent des maisons de neige traditionnelles, qui sont généralement plus chaudes que les tentes durant l'hiver. Les maisons de neige peuvent être réutilisées plusieurs fois, surtout si l'on évite soigneusement de faire fondre les murs en chauffant trop l'intérieur.

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MCC CD96-656-014

Wilkins à côté d'une maison de neige et portant un masque, détroit de M'Clure, au sud de l'île Melville (T.N.-O.). 10 avril 1916. GHW 51135. Source : Musée canadien des civilisations


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MCC CD96-650-003

Stefansson en train de réparer l'une des maisons de neige, avec un homme inconnu lui remettant un paquet. Probablement sur l'île Melville (T.N.-O.). Juin 1916. VS 50698. Source : Musée canadien des civilisations


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MCC CD95-940-012

Groupe d'une quinzaine d'Inuits du cuivre, village de maisons de neige sur l'île au nord de l'embouchure de la rivière Coppermine, baie du Couronnement (Nunavut). 3 novembre 1915. RMA 38962. Source : Musée canadien des civilisations

Les outils utilisés en chemin

Lors des déplacements sur les glaces, surtout là où la glace est inégale et là où elle forme des crêtes de pression (d'énormes morceaux de glace soulevés à la suite de la compression de deux plaques de glace), des chemins doivent être frayés pour les traîneaux au moyen de ciseaux à glace et de pioches. Stefansson emploie également un ciseau à glace lorsqu'il se déplace sur la mer de glace afin d'en vérifier l'épaisseur. Ce ciseau paraît sur une célèbre photographie de Stefansson prise en 1914 par Wilkins. Il est récupéré en 1954 de la cache aménagée par l'explorateur sur l'île Banks.

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MCC CD96-663-023

Homme muni d'une pioche sur une crête de pression, un autre homme situé en contrebas en train de le regarder, mains sur les hanches. Date et endroit inconnus (peut-être lors de l'expédition de Stefansson sur les glaces au nord de la pointe Martin, en Alaska, en 1914). GHW 51672. Source : Musée canadien des civilisations


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MCC CD96-651-017

V. Stefansson traînant un phoque vers le camp établi durant l'expédition sur les glaces au nord de la pointe Martin (Alaska septentrional). 25 mars 1914. GHW 50776. Source : Musée canadien des civilisations