Capitaines et membres d'équipage :
Karsten (Charlie)
Andersen
Au départ, matelot à bord du Polar Bear, Andersen se joint
à l'Expédition lorsque Stefansson achète le navire et se
rend dans le Nord, en 1916, avec Stefansson. Après la découverte
de l'île Meighen, il souffre de la cécité des neiges et du
scorbut.
Andersen demeure membre d'équipage du Polar Bear
lorsqu'il quitte l'île Barter en partance pour Nome le 6 août 1918,
arrivant trois jours plus tard. Sous le commandement de John Hadley, il navigue
à bord du Polar Bear jusqu'à St. Michaels en Alaska et prépare
la goélette pour l'hiver et pour une vente ultérieure. En octobre
1918, à St. Michaels, on diagnostique chez Andersen une appendicite (Journal
de Hadley 1918).
À la fin des années 1920, Andersen exploite une
orangeraie en Floride, mais se joint à Stefansson pour l'essai d'une diète
expérimentale à base de viande et d'eau à l'hôpital
Belleville de New York. Il suit cette diète durant 59 jours,comparativement
à 23 jours pour Stefansson.
William J. (Levi) Baur
Baur est membre de l'équipage de l'Elvira lorsque le navire fait
naufrage à l'hiver 1913-1914. En 1914, il est engagé comme cuisinier-serveur
à bord du Mary Sachs remplaçant Andre Norem. Il se rend à
l'île Banks et aide à établir le camp de cap Kellett en 1914
puis demeure au service de l'équipe nord jusqu'en 1918. Le port de Sachs
Harbour est d'abord baptisé Baur Harbour.
Stefansson connaît Baur depuis 1906. Il « est venu
du Belvedere pour nous dire au revoir lorsque nous partions sur la glace
de pointe Martin... Il connaissait les "esquimaux blonds"; en fait,
en 1908, il avait passé l'hiver sur le deuxième baleinier pour séjourner
avec eux... deux ans avant que je ne les voie moi-même... Il avait fait
partie de l'Expédition, leur guide et philosophe pour tout ce qui est nordique.
Pendant vingt ans, il avait chassé la baleine dans les environs de l'île
Herschel et dans diverses régions de l'Arctique et était considéré
par les membres de l'équipe du Sachs comme de loin le plus expérimenté
d'entre eux. » (Stefansson 1921).
En 1915, Baur est muté de la base de Kellett comme stuart
à bord du Polar Bear. Il est rémunéré 65 $
par mois comme cuisinier pendant 12 mois, en 1915-1916. Baur reste à bord
du Polar Bear à pointe Armstrong et à la baie de Walker et
accompagne plus tard le Polar Bear jusqu'à l'île Barter puis
contribue au soutien de la dernière expédition sur les glaces en
1918. Il rejoint Nome à bord du Polar Bear en septembre 1918.
Capitaine Peter Bernard
Le capitaine Bernard est né à l'île-du-Prince-Édouard,
mais devient citoyen américain. Selon Stefansson, Bernard « avait
suivi la mer dans les environs de Nome depuis de nombreuses années. »
Bernard était capitaine et propriétaire, avec sa femme Etta, de
la goélette Mary Sachs avant qu'elle soit achetée par l'équipe
de l'Expédition. Stefansson fait l'éloge de Bernard pour sa capacité
à construire des traîneaux et son engagement
envers l'Expédition. Bernard périt quelque part au large de la pointe
nord-ouest de l'île Banks à l'hiver 1916 après avoir été
dans l'incapacité d'apporter le courrier, de nouveaux traîneaux et
des provisions au camp de Stefansson dans l'île Melville. Il fait partie
d'un groupe restreint de cinq personnes de l'Expédition canadienne dans
l'Arctique, qui sont recommandées par Stefansson pour recevoir la médaille
de l'Arctique en 1920. Cependant, Stefansson prend également des arrangements
pour que le gouvernement canadien refuse à la veuve de Bernard les profits
de la vente des peaux de renard qu'ils lui étaient dus, en invoquant son
« service insatisfaisant ».
|
|
|
Otto Binder
« Otto Binder était anciennement mécanicien à bord
du Sachs et était un grand ami du capitaine Bernard. » (Stefansson
1921) Il se rend à l'île Banks avec Crawford en 1917 pour chasser
le renard arctique et aider Castel à réparer le Mary Sachs.
Stefansson l'engage ensuite comme membre d'équipage à bord du Challenge.
Binder se joint à Noice et à Carroll pour acheter le Challenge
de Stefansson puis partent vers l'est pour continuer le commerce et le piégeage.
En 1917 et en 1918, Otto Binder travaille neuf mois et demi en tout au sein de
l'Expédition canadienne dans l'Arctique avec un salaire de 65 $ par mois
(Rapport du Vérificateur général de 1917-1918). Binder est
agent de la Compagnie de la Baie d'Hudson à Tree River en 1922 lorsqu'il
est tué par un jeune prisonnier inuk au poste de la GRC de Tree River.
Son fils, Otto Binder junior, est envoyé à l'école de la
mission à pointe Shingle et devient plus tard gardien et gérant
de troupeau dans l'industrie du renne de la région du delta du Mackenzie.
Aarnout Castel
Stefansson a écrit qu'Aarnout Castel est né en Hollande et y a obtenu
un diplôme d'une école navale. Il travaille à bord de baleiniers
et Stefansson le connaît personnellement depuis leur rencontre à
l'île Herschel en 1906. Au moment où Castel est embauché par
Stefansson, il était matelot à bord du baleinier Belvedere.
Castel a la responsabilité de l'Alaska pendant le trajet vers Bernard
Harbour à l'été 1914. Il remonte la rivière Coppermine
en 1915 avec R. M. Anderson et Diamond Jenness. L'été suivant, il
se rend à l'île Banks à bord du North Star avec Wilkins.
« Goélette North Star Aarnout Castel, capitaine, du 6 m. au 30
sept. 1915, à 100 $, ... 600. » (Rapport du
Vérificateur général 1915-1916).
Plus tard, il est responsable du camp de cap Kellett, découvre
la baie sur la côte nord de Banksland, maintenant connue comme la baie de
Castel, et est membre des équipes d'exploration de l'île Melville
et des nouvelles terres découvertes en 1916. Avec Karsten Andersen, il
découvre le corps de Charles Thomsen sur la
côte nord de l'île Banks en 1917. Il aide à réparer
la goélette Mary Sachs à l'été 1917.
En septembre 1917, Stefansson nomme Castel capitaine du Challenge pendant
une courte période. Il redevient ensuite membre de l'équipe du
Polar Bear, et à l'île Barter en Alaska, il hérite
de la responsabilité du camp de chasse de l'île Cross et fait partie
de l'équipe de soutien lors de l'excursion sur les glaces de Storkersen en
1918. À l'automne 1918, Castel prend la mer à bord du Polar Bear
à destination de Nome. Il épouse Jennie
Thomsen en 1918, mais malheureusement cette année-là, elle
et ses enfants succombent à l'épidémie de grippe.
Après la fin de l'Expédition canadienne dans
l'Arctique, Castel devient commerçant le long de la côte de Sibérie,
utilisant la Belinda, sa propre goélette. En 1920, Castel collabore
à une tentative, qui s'avère infructueuse, de récupérer
le Polar Bear échoué à l'embouchure du delta du fleuve
Kolyma en Sibérie. Castel correspond avec R.M. Anderson jusqu'en 1924.
James R. Crawford
James R. Crawford est premier officier du Mary Sachs lorsque l'Expédition
canadienne dans l'Arctique prend cette goélette sous sa responsabilité
en juillet 1913. Le capitaine Peter Bernard, le matelot Charles Thomsen et Crawford
sont tous engagés au début au taux mensuel de 125 $ pour une période
de six mois dans l'année. Ils doivent passer une partie de l'année
à piéger des renards arctiques. En 1914, Crawford se rend à
l'île Banks pour aider à établir le camp de base. Il quitte
l'Expédition canadienne dans l'Arctique en 1915, mais retourne en 1917
à l'île Banks avec sa goélette Challenge pour établir
un camp afin de piéger le renard.
Capitaine Henry Gonzales
D'après Stefansson, Henry Gonzales est né au Portugal et est baleinier
dans l'Arctique depuis de nombreuses années. Gonzales est le premier officier
(second capitaine) de la goélette Polar Bear lorsqu'elle est achetée
en 1915 pour l'Expédition. Stefansson nomme Gonzales capitaine ou commandant
du Polar Bear, mais regrette par la suite cette décision, car Gonzales
ne répond pas à ses exigences. Gonzales est tenu responsable de
la destruction du Mary Sachs en 1917 et est accusé d'avoir abandonné
Stefansson et son équipe d'exploration. Stefansson congédie Gonzales
aux îles Baillie en 1917 (Stefansson 1921).
Gonzales épouse Violet
Mamayauk, l'une des couturières
de l'Expédition, à l'île Victoria, probablement en 1917
(Noice 1924). On ne sait pas s'ils ont eu des enfants ou combien de temps ils
sont demeurés ensemble. Gonzales quitte l'Arctique à bord du
Polar Bear à l'automne 1918. Il tente de se défendre contre
les accusations de Stefansson et réclame le salaire que Stefensson refuse
de lui payer. Les derniers écrits qui mentionnent l'endroit où se
trouve Gonzales parlent de l'ouest de l'Arctique à l'île Herschel
en 1925 (Gillingham 1955).
John Hadley
John Hadley est né à Canterbury en Angleterre et a fait partie de
la marine chinoise et de la marine chilienne. En 1889, il est officier marinier
à bord du Thetis, patrouilleur du Revenu américain, lorsque
ce navire est envoyé à l'île Herschel. Il a vingt-cinq années
d'expérience à son actif dans l'Arctique (Stefansson 1921). Hadley
est le seul membre de l'équipage du Karluk qui, après avoir
survécu au naufrage de ce bateau et à la tragédie de l'île
Wrangel, regagne l'Expédition canadienne dans l'Arctique.
Il travaille pour la Compagnie de la Baie d'Hudson lorsque
Stefansson lui demande de se joindre à l'Expédition. Hadley navigue
à bord du Polar Bear comme second officier de 1915 à 1917
et fait partie de plusieurs équipes de soutien participant à la
quête de Stefansson en vue de découvrir de nouvelles terres. Grâce
aux encouragements de Wilkins, Hadley prend plus de photographies que tout autre
membre de l'équipe nord. Il est également responsable de s'occuper,
après la collecte, des spécimens et des artefacts recueillis par
Stefansson et Gonzales. Hadley survit également à une dangereuse
confrontation avec un ours polaire.
En 1917, Stefansson nomme Hadley capitaine du Polar Bear.
Il est responsable du bateau et du camp de soutien de l'île Barter en 1918.
Le navire prend la mer sous le commandement de John Hadley. En août 1918,
Polar Bear quitte l'île Barter en direction de Nome puis se dirige
vers St. Michaels en Alaska. Les membres de l'équipage le préparent
pour la saison hivernale et pour une vente ultérieure. Hadley meurt de
la grippe à San Francisco en 1918 peu de temps après son retour
du Nord.
John J. Jones
Membre de l'équipage du Gladiator, Jones est engagé par Stefansson
pour être second ingénieur du Polar Bear. Il a été
ingénieur à bord du Gladiator dans les eaux de pêche
de la Colombie-Britannique avant que le navire ne soit acheté par le capitaine
Fritz Wolki. Selon Stefansson (1921) : « Jones resplendissait de santé
et semblait bien qualifié pour le travail à part le fait qu'il était
un peu trop corpulent.... Selon toute apparence, il semblait un homme fidèle
et énergique qui était bien aimé de toutes les personnes
qui le connaissaient dans l'équipage du Bear. » Il souffrait apparemment
de maladie du cur depuis un certain temps et avait du mal à dormir
en raison de douleurs à la poitrine. Jones meurt apparamment d'une crise
cardiaque à la fin de décembre 1916 à pointe Armstrong à
l'île Victoria.
La croix qui marque sa tombe sur une petite colline près
des quartiers d'hiver du Polar Bear n'a pas été vue par les
gens de Holman qui ont chassé et traversé cette région pendant
de nombreuses années.
Herman Kilian
Herman Kilian est chef mécanicien à bord du Polar Bear lorsqu'il
quitte Seattle le 24 mars 1915 (Pechuck, Montgomery 1932).
Martin Kilian
Martin Kilian est matelot à bord du Polar Bear lorsqu'il quitte
Seattle le 24 mars 1915 (Pechuck, Montgomery 1932).
Lorne Knight
Knight se joint à l'Expédition canadienne dans l'Arctique en tant
que membre de l'équipage du Polar Bear. Il est matelot à
bord de la goélette lorsqu'elle quitte Seattle en mars 1915. Knight se
joint à l'équipe nord de Stefansson et voyage vers les nouvelles
terres avec l'équipe de reconnaissance en 1917. En 1918, il joint aussi
les rangs de la dernière expédition de Storkersen sur les glaces.
Stefansson baptise Knight Harbour, au nord de l'île Banks, en l'honneur
de Lorne avant qu'il ne quitte l'Arctique en 1917 (« Je suis sur
la carte! »).
Knight devient policier motocycliste en Oregon et se joint
à l'« aventure » de Stefansson à l'île Wrangel.
Knight meurt tragiquement du scorbut sur l'île Wrangel en juin 1923. Son
journal, qui décrit la période passée avec l'Expédition
canadienne dans l'Arctique, est préparé à des fins de publication
par un ami de la famille, Richard Montgomery, et est publié en 1931 sous
le titre de Pechuck: The Arctic Adventures of Lorne Knight.
Harold H. Noice
Noice se joint à l'Expédition canadienne dans l'Arctique comme membre
de l'équipage du Polar Bear. Il est matelot à bord de la
goélette lorsqu'elle quitte Seattle en mars 1915. Noice tient un journal
complet durant le temps passé avec l'équipe nord. Il voyage avec
l'équipe d'exploration de Stefansson durant la découverte de nouvelles
terres en 1916 et en 1917. Noice quitte l'Expédition en 1917, achète
de Gonzales un sextant et part à la recherche de ses propres aventures.
Otto Binder, Carroll, et lui-même deviennent partenaires et achètent
le Challenge de Stefansson pour la somme de 6000 $. Ils ont l'intention
de naviguer vers l'est pour faire du piégeage et du commerce. Noice garde
aussi en tête ses projets d'exploration. Malheureusement, leur navire fait
naufrage la première année.
Noice réussit à poursuivre son rêve d'étudier
les Inuits du cuivre et de vivre parmi eux. Au cours des quatre années
suivantes, il fait l'acquisition d'une collection d'objets inuits du cuivre et
d'artefacts archéologiques qu'il vend en fin de compte à un musée
américain. En 1924, il publie son récit de l'Expédition canadienne
dans l'Arctique, With Stefansson in the Arctic. Non satisfait de la vie
dans le Sud, il participe à l'opération de Stefansson à l'île
Wrangel, qui se termine en tragédie. Il souffre d'une dépression
et après son rétablissement, il porte son attention vers l'Amérique
du Sud. Il devient photographe d'images cinématographiques, écrit
pour la radio des histoires d'aventure et réalise plusieurs films sur les
contrées étrangères. Dans son livre, Back of Beyond,
Noice évoque ses années avec l'Expédition canadienne dans
l'Arctique pour expliquer comment il est devenu explorateur des jungles du Brésil.
William Seymour
Seymour est né en Australie et prend la mer dès sa tendre jeunesse.
En 1889, il s'engage à bord d'un navire à destination de l'île
Herschel (Finnie 1940) et s'établit dans l'Arctique à partir de
ce moment. En 1914, William Seymour est second lieutenant à bord du Polar
Bear et se joint à l'équipe nord, sous Stefansson, avec le reste
de l'équipage de la goélette. Il est au service de Stefansson de
1915 à 1917, surtout à l'île Victoria à pointe Armstrong
et à la baie de Walker. Pendant une courte période, il est responsable
de la goélette Gladiator pour Stefansson.
Seymour reste dans l'Arctique avec sa famille après
le départ de l'Expédition canadienne dans l'Arctique en 1917. Seymour
et sa femme inuvialuite (?), Anna, adopte le garçon de l'île Victoria
William Kuptana. En 1930, Margaret, la fille de Seymour,
épouse Patsy Wyant à l'île Herschel. Seymour passe le reste
de sa vie dans le Nord et meurt vers l'âge de 80 ans juste avant 1940. Il
est probablement enterré à Horton River.
|
|
|
Charles Thomsen
Thomsen est matelot et homme à tout faire à bord du Mary Sachs et
est engagé à Nome par l'Expédition comme membre d'équipage
de la goélette. Durant le premier hiver, il a une maison de piégeage
à l'ouest de la baie de Camden dans le nord de l'Alaska. Sa femme inupiate,
Jennie, est engagée comme couturière
de l'Expédition. En 1914, ils se rendent tous deux à l'île
Banks et travaillent au camp de cap Kellett.
Thomsen
meurt sur la côte nord de l'île Banks en décembre 1916
(ou janvier 1917?) alors que Bernard et lui tentent
d'apporter de nouveaux traîneaux et des provisions à l'équipe
nord de Stefansson sur l'île Melville.
« Thompson, c'est étrange à dire, a été
le premier à mourir. Il était un jeune homme et un voyageur d'expérience
et il savait comment s'occuper de ses vêtements, comment construire des
maisons de neige, en fait, on le considérait comme le "meilleur homme
sur le sentier" de l'Expédition. » (Journal de Harold Noice,
vol. 3, 1917, Archives nationales du Canada).
|
|