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Immigrants hongroisLa plupart des Hongrois qui habitent aujourd'hui au Canada y sont arrivés comme réfugiés après la révolution antisoviétique survenue dans leur pays en 1956. Jamais auparavant ni depuis lors sont-ils venus en aussi grand nombre. Il existe cependant des Hongrois canadiens dont les ancêtres sont arrivés il y a plus de cent ans, et nombre d'autres sont ici depuis la fin des années 1950. Au cours des plus récents recensements menés parmi la population canadienne, plus de 120 000 résidents se sont déclarés de descendance hongroise. Les plus fortes concentrations se trouvent dans des centres métropolitains, surtout Toronto, Montréal et Vancouver. Avant les années 1930, il s'agissait surtout de migrants économiques, chassés par la pauvreté qui sévissait dans certaines régions rurales de leur pays et par un système social archaïque où l'on ne respectait guère les paysans pauvres. Ceux qui vinrent ensuite étaient surtout des réfugiés politiques désirant échapper à la persécution politique et (ou) à la domination étrangère imposée à leur mère patrie. Bon nombre des réfugiés de 1956 craignaient des représailles de la part des autorités soviétiques et de leurs alliés hongrois à cause de leur participation à une révolte contre la domination communiste, ou même d'une simple sympathie à l'égard des rebelles. De nombreux autres, arrivés au Canada depuis quelques décennies, fuyaient une discrimination témoignée par les États voisins envers leurs minorités hongroises respectives. La plupart des immigrants hongrois au Canada sont des catholiques romains, tout comme le gros de la population de la Hongrie moderne. Il y avait aussi de nombreux catholiques de rite oriental parmi les immigrants d'avant les années 1930. Après la Seconde Guerre mondiale, les protestants n'étaient plus sous-représentés parmi les immigrants hongrois. Les Juifs formaient généralement une très faible partie de cette population, sauf en 1956-1957, lorsque plusieurs milliers d'entre eux arrivèrent au Canada avec l'afflux de réfugiés. Les premiers immigrants hongrois trouvèrent difficile de s'adapter à la vie des colons pionniers dans les Prairies canadiennes. Peu instruits et ne parlant guère l'anglais, les travailleurs agricoles arrivés avant 1914 ou pendant l'entre-deux-guerres étaient généralement voués aux travaux manuels. Néanmoins, à force de travail acharné et avec un esprit d'entreprise, certains d'entre eux réussirent à prospérer. Par exemple, bon nombre des « anciens immigrants » sont devenus planteurs de tabac dans le Sud de l'Ontario. La plupart des nouveaux venus de l'époque de la Seconde Guerre mondiale ont eu un peu plus de chance. Plusieurs d'entre eux étaient plus instruits que les premiers immigrants, certains avaient des compétences monnayables et la plupart ont eu plus de facilité à apprendre l'anglais (ou le français), ayant été exposés à l'apprentissage de nouvelles langues, soit dans le système scolaire hongrois, soit pendant leurs voyages comme personnes déplacées ou réfugiés en Europe et ailleurs. Pour s'ajuster et s'intégrer à la vie canadienne, les immigrants hongrois trouvaient de l'aide auprès des établissements créés par leurs prédécesseurs au pays, notamment les églises ethniques et les associations d'entraide. Mais les personnes immigrées vers la moitié ou la fin du 20e siècle s'adressaient à des associations générales non ethniques, s'affiliaient à des organisations professionnelles ou recevaient une assistance de la part de Canadiens ordinaires ou d'organismes au service des immigrants.
Aujourd'hui, les immigrants hongrois et leurs descendants contribuent à de nombreux domaines de la vie canadienne, notamment en analyse statistique, en sciences forestières, en cinématographie, en affaires, en finances, en informatique, en musique et en sports. Les Hongrois ont introduit des compétitions sportives comme celles de water polo et d'escrime. Les Hongrois, actifs dans de nombreux aspects de la vie intellectuelle et culturelle, accordent une grande importance à leur culture, comme en témoignent les objets façonnés fabriqués au Canada ou apportés de leurs terres ancestrales. Certains d'entre eux se trouvent maintenant dans la collection du Musée canadien des civilisations. Art populaire hongroisDans cette section de notre module sur le Web, vous trouverez des exemples de broderie populaire hongroise. Cet art se caractérise notamment par des motifs proportionnés aux fleurs délicatement stylisées, des variations de motifs gros et petits, aux couleurs vives et parfois contrastantes, mais toujours harmonieuses. Les Hongrois utilisaient la broderie pour orner les vêtements féminins et masculins, décorer les articles domestiques comme des bordures d'oreillers et de draps, des serviettes, des nappes, des pièces murales, sans jamais oublier l'église, également décorée de broderies. Cet art change et évolue constamment selon la disponibilité des tissus et des fils, et les goûts des gens, mais les anciens motifs symboliques sont encore présents après des centaines d'années. Ils sont encore utilisés sous différentes formes aujourd'hui, mais ornent encore les vêtements, les maisons et le milieu de vie des Hongrois. Références Pour une vue d'ensemble détaillée de la vie hongroise au Canada, consulter N.F. Dreisziger et al., Struggle and Hope: The Hungarian Canadian Experience (Toronto, McClelland and Stewart, 1982). Pour de brefs résumés, voir l'ouvrage de Carmela Patrias, Les Hongrois au Canada (Ottawa, Société historique du Canada, 1999); N.F. Dreisziger, « The Hungarians », Encyclopedia of Canadian Ethnic Groups (Toronto, University of Toronto Press, 1999), 660-674; et, du même auteur, « Rose-gardens on Ice-floes: A Century of the Hungarian Diaspora in Canada », Hungarian Journal of English and American Studies, 6, 2 (automne 2000): 239-258. |
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