Chef
R. M. Anderson (le « Dr »)
En tant que mammalogiste et zoologue auprès
du Musée américain d'histoire naturelle d'abord,
et auprès du Musée national du Canada par la
suite, Rudolph Martin Anderson passe sept hivers et dix étés
au nord du cercle polaire arctique.
Durant sa première expédition
dans le Nord, l'Expédition arctique Stefansson-Anderson
de 1908-1912, Anderson sillonne l'Alaska arctique et le nord
du Yukon et explore la région autour du golfe d'Amundsen,
la rivière Coppermine et la baie du Couronnement. Au
cours de ses quatre premières années dans le
Nord, il collectionne des spécimens d'oiseaux et de
mammifères, prend une série considérable
de photographies et recueille des renseignements sur une variété
incroyable de sujets : des coutumes autochtones aux tendances
des populations fauniques. Durant cette première expédition,
Anderson passe trois mois à bord du baleinier à
vapeur Belvedere et de plus courtes périodes à
bord du Herman et de la plus petite goélette
baleinière Rosie H.
Au début de l'Expédition canadienne
dans l'Arctique, Anderson est nommé chef de l'équipe
sud. En l'absence de Stefansson, c'est à lui qu'incombe
en grande partie de préparer les provisions et l'équipement
pour l'Expédition. Il participe à tous les aspects
de l'Expédition, passant les commandes de nourriture,
chargeant les navires, naviguant et agissant même à
titre de capitaine. Il est également un photographe
accompli, ajoutant quelque 800 photographies aux dossiers
de l'Expédition.
Dans leurs journaux, les autres scientifiques
et les hommes de l'équipe sud font couramment allusion
à Anderson en l'appelant « docteur » ou
« Dr Anderson ». Stuart Jenness, qui a compilé
les journaux de son père à des fins de publication,
mentionne que cette habitude « reflète le respect
qu'éprouvaient mon père et ses collègues
face aux connaissances, à l'expérience et à
l'autorité de leur chef. Cette pratique a peut-être
aussi été encouragée inconsciemment par
cet homme à la voix douce, silencieux, sérieux,
ancien officier militaire, âgé de près
de dix ans de plus que la plupart des autres membres de l'équipe
et entièrement dévoué à la tâche
qui lui est confiée, celle d'assurer le succès
des travaux qui leur ont été attribués. »
(Stuart Jenness, Arctic Odyssey, 1991).
À la suite du travail effectué
sur le terrain, Anderson est nommé rédacteur
en chef des volumes scientifiques. Cela occupe une bonne partie
de sa carrière et retarde la publication de ses propres
travaux. En raison de la grande difficulté de cette
tâche et de la mésentente continuelle entre Anderson
et Stefansson concernant la rédaction et la publication
des deux premiers volumes des rapports de l'Expédition
canadienne dans l'Arctique, ces volumes ne seront jamais publiés.
D'après le volumineux dossier de correspondance d'Anderson,
il est clair que la controverse avec Stefansson a été
présente tout au long de la vie d'Anderson.
En sa qualité de Chef de la Division
de la biologie du Musée national du Canada, Anderson
voyage dans de nombreuses régions du Canada, ramassant
des spécimens de mammifères et des renseignements
qui ont été utiles pour jeter les bases de la
rédaction et de la publication du livre, Mammals
of Canada. Il retourne dans l'Arctique en 1927 comme naturaliste
à l'occasion de la patrouille annuelle du gouvernement
fédéral dans l'est de l'Arctique.
L'expertise que possède Anderson sur
les animaux arctiques a été l'un des principaux
éléments à l'origine de la décision
précoce du gouvernement canadien de rédiger
la Loi du gibier du Nord-Ouest pour aider à
préserver la faune du Nord. Le livre d'Anderson Methods
of Collecting and Preserving of Vertebrate Animals, publié
pour la première fois en 1932, a été
réimprimé plusieurs fois et se trouve toujours
d'ailleurs en librairie.
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