L'élevage
Les récits des communautés
Fort Berthold

Une fois de plus, les trois tribus ont dû quitter la vallée protégée du fleuve pour la prairie, et passer d'une économie de subsistance à une économie monétaire. Au cours des 45 dernières années, elles ont lutté pour retrouver l'autosuffisance qui était la leur avant la construction du barrage Garrison. Elles ont dû dire adieu aux riches terres des plaines alluviales et aux ranchs de bestiaux qui existaient sur les deux rives du Missouri, aux saules qui abritaient le bétail et d'où plusieurs générations d'éleveurs avaient conduit leurs bestiaux aux rassemblements de printemps et d'automne, et à l'esprit traditionnel du travail en commun ainsi qu'aux associations de gardiens de bestiaux qui entretenaient cet esprit.

Lorsque les familles ont quitté les villages des terres alluviales, 234 d'entre elles possédaient du bétail. Les pâturages les plus vastes de la réserve étaient situés à l'ouest du Missouri sur des terres qui étaient louées à des fermiers blancs depuis la fin du xixe siècle. Une clôture à neige avait été élevée pour séparer les terres louées aux non-Autochtones de celles utilisées par les gardiens de troupeaux des tribus. De nombreuses familles se sont installées sur leurs parcelles dans l'intention de continuer à faire de l'élevage. Elles ont dû tout recommencer à zéro et construire clôtures, granges, corrals et maisons.

Les gardiens de troupeaux ont dû surmonter bien des obstacles pour pouvoir continuer à faire de l'élevage. Dans la prairie, il fallait 25 acres de terre par animal. Il leur était difficile de perpétuer les systèmes de soutien établis dans les villages des terres alluviales; ils n'avaient pas accès au crédit. De nombreuses familles se sont découragées et sont allées s'établir dans les villages créés après la construction du barrage. Aujourd'hui, près de 100 familles s'occupent toujours d'élevage, certaines ne possédant que quelques têtes de bétail et une quarantaine ayant des exploitations de vaches et de veaux rentables. La Fort Berthold Land and Livestock Association défend activement les intérêts des éleveurs des tribus.

Dans les années 1960, la communauté a fait quelques pas en avant et a réussi à récupérer ses droits de pâturage le long du Missouri. Le 30 octobre 1992, le Congrès des États-Unis a promulgué la loi 102-575, où l'on lit notamment : « Le Congrès déclare que les Trois tribus affiliées ont droit à des compensations financières supplémentaires pour la perte de 156 000 acres de terres de leur réserve, dont 1000 acres de terres agricoles alluviales de première qualité ayant servi à la construction du barrage et du réservoir Garrison... »

« Ahead of the Herd », un article publié dans Fort Berthold Press (15 janvier 1986) contient des témoignages à l'appui d'une législation accordant une compensation équitable en ce qui a trait à l'élevage.

Page 1 | Page 2 | Page 3 | Page 4 | Page 5 | Page 6 | Page 7 | Page 8

Fort Berthold | Okanagan | Wood Mountain

Introduction | Les débuts de l'élevage | La vie dans les ranchs | La vie dans les ranchs contemporains | Les récits des communautés | Le passage à la vie de rodéo

LES ÊTRES SACRÉS | L'ÉLEVAGE | LE DIVERTISSEMENT | LE RODÉO | LES ARTS ET LES INDUSTRIES