La plupart des canots d'écorce utilisés par les Autochtones du Canada étaient construits tout à fait différemment des embarcations en peau de l'Arctique. Alors que le kayak et l'umiak ont de solides charpentes, le canot est construit en insérant la membrure sous une enveloppe de morceaux d'écorce assemblés. Comme le revêtement de bois n'est tenu en place que par la pression des membrures contre la couverture d'écorce, enlever celle-ci ferait s'écrouler la coque.
Au Canada, l'écorce la plus populaire pour la construction de canots était celle du bouleau à papier, mais on a aussi utilisé de l'écorce d'épinette, de pin, d'orme ou de cèdre lorsque les bouleaux étaient petits ou qu'il n'y en avait pas. Au début de l'été, on prélevait l'écorce des gros arbres, d'une seule pièce, qu'on roulait ensuite et qu'on ramenait au campement. Un homme et une femme devaient travailler pendant deux semaines sans arrêt pour construire un canot ordinaire. Il fallait dérouler l'écorce et l'aplatir sur le sol. On plaçait ensuite un bâti en bois, qui épousait la forme du canot, sur l'écorce pour que l'on puisse donner sa forme à la coque. Il fallait passer à la vapeur les lisses, les varangues et l'étrave ou les tremper pour pouvoir leur donner la courbe voulue; on les laissait ensuite sécher. Les varangues donnaient sa forme à la carcasse du canot tout en permettant de maintenir en place le revêtement d'écorce et de lui donner plus de résistance. On calfatait toutes les coutures et les joints avec de la gomme ou du goudron pour assurer l'étanchéité.
Souvent, on décorait la coque du canot de motifs ou de dessins grattés, indiquant qui en était le propriétaire. Le canot en écorce de bouleau étant si léger, cela compensait un peu pour sa fragilité. Et s'il était endommagé, on pouvait toujours le réparer en quelques heures avec de l'écorce de bouleau, des fils de racine d'épinette et un peu de gomme de pin.
Canot de chasse algonquin avec décorations faites en grattant l'écorce Constructeur principal : Jocko Carle Lac Rond, près de Maniwaki (Québec), 1981 MCC III-L-319 |
Construction d'un canot micmac du type « eaux houleuses », 1991 | |||
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