AÏDA KAOUK
Conservatrice
Mes « héroïnes » sont des Canadiennes « ordinaires »,
des gens comme vous et moi, qui ont accepté de se prêter au jeu
que je leur ai proposé : partager leurs récits, leurs
parcours et leur univers, se faire filmer et photographier, et me permettre
de composer un patchwork avec ces « fragments » de vie révélés
par des mots, des objets et des photos.
Avec chaleur et simplicité, elles nous reçoivent chez
elles. Elles nous disent leurs richesses culturelles et leur histoire,
l'héritage qu'elles veulent transmettre, leur volonté de
« faire leur part », « d'agir et de construire ensemble ».
Les organisations qu'elles ont fondées, comme Solidarité femmes
africaines et les Mamies immigrantes, témoignent de leur engagement
social et de leur créativité.
Toutes les femmes ont généreusement accepté de nous
révéler une facette d'elles-mêmes et de leur univers.
L'oil de la photographe nous en livre un témoignage éloquent.
Nées au sein de sociétés africaines et, pour
certaines, en Europe, les femmes réunies ici ont quitté leur
pays natal pour s'établir au Canada, au terme d'un parcours souvent
jalonné d'autres séjours dans des pays africains et/ou
européens. Elles présentent, comme tant d'autres Canadiennes et
Canadiens de différentes origines, un profil identitaire traversé
par une grande diversité de langues, d'ethnies, de religions et de
cultures.
Chacune, quelle soit jeune ou d'âge mûr, a un parcours et un
profil qui lui sont propres.
Elles sont nées au Rwanda, au Cameroun, en France, en Roumanie,
au Congo, en Afrique du Sud et au Bénin, certaines de mère
européenne. Elles se disent canadiennes et africaines, s'identifiant,
d'ailleurs, beaucoup plus à l'Afrique qu'à leur pays natal. Ne
les appelle-t-on pas Africaines en terre d'immigration ? Toutes vivent
aujourd'hui à Montréal.
Chacune à sa façon, elles nous rappellent que ce qui compte,
c'est l'ouverture, l'espace pour la rencontre et la création, et non
l'appartenance à un territoire.
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