Peintures
de façades
Mâts et poteaux
d'intérieur
sculptés
Écrans intérieurs,
fosses et
trous à fumées
|
Écrans intérieurs, fosses et trous à fumées
Il ne reste que de rares spécimens des écrans décorés haïdas qui étaient placés entre les deux poteaux de l'arrière de la maison, et qui étaient comparables aux spectaculaires écrans intérieurs de leurs voisins tsimshians et tlingits. Ces cloisons pouvaient être installées devant le compartiment réservé au chef pour dissimuler les danseurs tandis qu'ils revêtaient leurs costumes et se préparaient à entrer en scène. Ils pénétraient dans la partie réservée au public par une porte ronde ou ovale qui faisait partie d'une figure emblématique ou ancestrale peinte sur l'écran.
Un modèle d'une maison du village de Kiusta, fabriqué par Charles Edenshaw pour John R. Swanton, possède une porte s'ouvrant à travers la bouche d'une créature ressemblant à une grenouille (et qui représentait Konankada) dessinée sur l'écran. L'écran haïda le plus spectaculaire qui nous soit parvenu provient du village de Howkan, en Alaska. George T. Emmons, qui l'a recueilli, a identifié ses motifs dans ses notes inédites, mais ne dit pas de quelle maison il provient.
|
Maquette en argilite d'une maison où les figures ornant les extrémités des chevrons représentent des chanteurs qui se mettent à chanter dès que quelqu'un s'approche. Sur la façade est figuré un Grizzli.
Acquise dans Haida Gwaii (probablement à Skidegate) vers 1892 par James Deans pour la collection A. Aaronson.
MCC VII-B-816 (S92-4274) |
D'autres éléments de la maison haïda étaient parfois richement sculptés ou peints : les chevrons, les planches qui bordaient la fosse où se trouvait le foyer central, et les madriers qui entouraient le trou à fumée, au-dessus de ce foyer. Chez les Haïdas, aucune planche sculptée du pourtour de la fosse n'a survécu (il existe toutefois des spécimens tlingits et tsimshians), mais parmi tous ceux qui nous sont connus, le spécimen le plus richement orné de toute la côte appartenait au fils de Charles Edenshaw, Henry, dans le village de Klinkwan, en Alaska. Le décor est constitué de représentations de coffres peints et sculptés avec recherche (avec incrustation de coquilles d'operculés) qui alternent avec des cuivres gravés. C'est Henry Edenshaw qui a hérité de cette maison, mais elle a probablement été construite par Albert Edward Edenshaw, qui a peut-être passé commande de ce décor à son neveu Charles Edenshaw.
Le trou à fumée avait une signification mythique pour les Haïdas, car c'était l'ouverture par laquelle les âmes pénétraient dans la maison et en sortaient lors de la naissance et de la mort, en suivant la route tracée par la fumée qui unissait ce monde au monde d'en haut et à la Voie lactée, le chemin des âmes dans le ciel. C'est également par cette ouverture que le héros-filou Corbeau s'échappa pour apporter en cadeau aux humains le soleil, la lune et les étoiles. C'est en passant à travers cette ouverture que le Corbeau, blanc à l'origine, devint noir à cause de la fumée.
Une sculpture de trou à fumée exceptionnelle représente un Épaulard bicéphale à nageoires dorsales saillantes. Sa forme s'apparente à celle des capteurs d'âmes à deux têtes utilisés traditionnellement par les chamans tsimshians mais également à l'occasion par les chamans haïdas. La présence d'un tel capteur dans le trou à fumée d'une maison pour protéger les âmes suggère une équation troublante entre les cycles de la naissance et de la mort.
|
Une petite figure humaine est accroupie entre deux Épaulards sur cet objet protecteur ayant la forme d'un capteur d'âmes de chaman. L'objet était peut-être placé dans le trou à fumée d'une maison pour empêcher les âmes de ses occupants de s'en éloigner au cours d'une maladie. Les détails peints sont de style tsimshian, mais, dans le catalogue de la collection de lord Bossom, la pièce est décrite comme étant haïda.
Acquis par George T. Emmons avant 1900 pour la collection de lord Bossom.
MCC VII-B-1821 (S92-4385) |
|