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Howkan
Howkan fut mentionné pour la première fois par John Work, qui dit qu'il s'agit d'un village assez important comptant 458 habitants. Le nom est tlingit. L'enseigne de vaisseau Alfred P. Niblack, qui a exploré la côte de l'Alaska pour la marine des États-Unis, prétend que les premiers habitants du campement appelé Kaigani ont transféré leurs quartiers d'hiver à Howkan. Certains demeuraient dans le petit village de Koianglas, juste en aval de Howkan, mais étaient en train de se fusionner avec Howkan à l'époque où il les a observés. Niblack affirme qu'en 1886 Howkan était prospère et comptait une population d'environ trois cents personnes en hiver.
Au cours des vingt dernières années du siècle dernier, des photos ont illustré la transformation rapide des maisons et des mâts dans tout le village. C'est peut-être la maison du chef Skowl qui a subi les changements les plus radicaux, qui lui ont cependant été apportés graduellement. Skowl était le chef de deux villages, Howkan et Kasaan. Sa maison de Howkan se trouvait près du centre. Après sa mort, à l'hiver 1882-1883, son successeur n'a pas tardé à ajouter un étage à la maison en perçant le toit de solives et en construisant une maisonnette de style européen par- dessus, avec balcon et décor tarabiscoté. Il a également ajouté des poutres sciées et cinq fenêtres sur la façade de la vieille maison.
Le mât de la façade de la maison du chef Skowl comporte au sommet un aigle américain naturaliste flanqué de deux guetteurs traditionnels. En dessous, on voit une figure représentant le tsar de Russie avec chevelure flottante et barbe. Il porte un manteau à épaulettes et est debout entre les oreilles de l'Oiseau-Tonnerre, dont la tête, les ailes, la poitrine, la queue et même les pieds sont revêtus d'un incroyable plumage. À la base, un Ours debout a un insecte dans la bouche.
Un autre mât remarquable fut érigé vers 1885 devant la maison voisine de celle du chef Skowl. Une photo de ce mât, prise beaucoup plus tard, montre ses figures imbriquées aux détails complexes.
Le cimetière de Howkan est peut-être le plus élaboré des cimetières haïdas. Son élément le plus photographié est une grande figure de Grizzli-de-la-mer à deux nageoires dorsales, que sa dimension et la régularité des lignes ont protégé des intempéries pendant de nombreuses années. Une seconde particularité notable de ce cimetière est une façade peinte semblable à un écran d'intérieur recueilli par George T. Emmons à Howkan et qui se trouve maintenant au Musée canadien des civilisations. Ce dernier a acquis en même temps, pour la collection de lord Bossom, à Londres, un mât commémoratif qui est revenu sur notre continent dans les années 1960, après le décès de lord Bossom, et se trouve maintenant aussi au Musée canadien des civilisations.
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On se servait de cloisons sculptées et peintes comme celle-ci pour séparer le compartiment du chef du reste de la maison. La porte circulaire s'ouvre entre les jambes d'un ancêtre protégé par le Corbeau sous forme humaine. Deux profils du Corbeau surmontent cet ancêtre. Des Aigles sont perchés sur un gros rocher ayant l'aspect d'une créature vivante pourvue d'une bouche et d'un œil. C'est l'unique cloison intérieure haïda qui soit parvenue jusqu'à nous.
Acquise dans le village de Howkan (Alaska) par George T. Emmons pour la collection de lord Bossom.
MCC VII-B-1527 (S86-21) |
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