Révolution
refusée – Le Canada et la
révolution américaine, organisée par
l’historien du Musée Peter MacLeod, fait appel
à des artefacts, un diorama à échelle
réduite, des documents audiovisuels, des cartes, des
images et des récits personnels pour raconter
l’histoire de l’invasion américaine du
Canada en 1775-1776 et l’émigration des
Loyalistes américains au Canada après 1783.
Quand la révolution américaine
éclata en 1775, George Washington dépêcha deux
armées vers le nord afin d’investir la ville de
Québec et conquérir le Canada. Aux petites heures du
31 décembre, les généraux américains Richard
Montgomery et Benedict Arnold lançaient un assaut
acharné sur Québec.
Dans Révolution
refusée, un diorama fourmillant de détails situe
l’action à un moment crucial de l’histoire du
Canada. Montgomery est tué et Arnold blessé. Toutefois
les troupes d’Arnold réussissent à atteindre la
basse ville de Québec et s’apprêtent à
escalader la barricade qui est la dernière ligne de
défense de la basse ville.
Derrière la barricade, les
réguliers britanniques se joignent aux miliciens de langue
française et anglaise pour affronter les assaillants. Les
Américains font irruption dans une maison faisant face
à la barricade et ouvrent le feu sur les défenseurs;
la milice canadienne et les réguliers britanniques
s’emparent d’une échelle et montent à une
fenêtre supérieure de la maison voisine.
Selon des visiteurs témoins de
l’action, une violente tempête de neige faisait
rage, on entendait le vent hurler, les cris des soldats,
les décharges des mousquets et le crissement des
bottes sur la neige. Un témoin raconte la scène
au moment où les défenseurs maîtrisent
l’ennemi. Sur un côté du diorama, on peut
voir de minuscules figures habilement sculptées sur
une corne de poudre unique, commémorant la marche et
l’attaque dramatique d’Arnold sur
Québec.
Révolution
refusée délaisse maintenant les combats
armés dans les rues de Québec et porte son attention
sur l’impact de la guerre dans la vie d’une
fillette. Née dans la colonie britannique de New York,
Hannah Ingraham est âgée de trois ans quand la
révolution commence en 1775 et de 11 ans quand elle prend
fin en 1783. Ses parents sont des Loyalistes –
Américains appuyant les Britanniques. Prise derrière
les lignes américaines, Hannah voit les rebelles locaux
confisquer la ferme des Ingraham et son père s’enfuir
au service d’un régiment loyaliste. À la fin de
la guerre, sa famille se réfugie vers ce qui constitue
maintenant le Nouveau-Brunswick et se bâtit une nouvelle
vie. Vers le milieu du dix-neuvième siècle, Hannah
racontera ses aventures à une voisine. Les extraits de ces
mémoires intitulés Révolution
refusée ont permis aux visiteurs de vivre
l’expérience de la guerre à travers son regard
terrifié. Une photo d’une Hannah âgée
attire notre regard dans les yeux d’une femme qui a
survécu à la révolution américaine et
personnifie les conséquences humaines de la guerre.
Le rouge vif de l’uniforme provincial
britannique porté par le Loyaliste Jeremiah French durant
les dernières années de la guerre suscitera
certainement l’attention des visiteurs. Cet uniforme est
l’un des plus anciens du Canada, et le plus ancien de la
collection du MCG. La révolution américaine est
l’une des guerres les plus importantes et les moins connues du
Canada. Pour la majorité des Canadiens, la révolution
américaine est un événement survenu ailleurs, au
sud de la frontière. Pourtant, sans les
événements décrits dans Révolution
refusée, le Canada que nous connaissons
aujourd’hui n’existerait peut-être même
pas. La victoire canadienne au siège de Québec en
1775-1776 a empêché le Canada d’être
conquis et intégré aux nouveaux États-Unis.
Les réfugiés
loyalistes ont constitué un apport significatif à la
composante anglophone de la population, ce qui a mené
à la création des provinces du Haut-Canada (Ontario)
et du Nouveau-Brunswick. En 1867, les colonies britanniques qui
avaient rejeté la révolution américaine se sont
unies pour former le Dominion du
Canada. |