9. La vie au gré de la
marée: les communautés de la côte ouest
L'exposition présente les communautés dont l'économie dépend des ressources de la région côtière de la Colombie-Britannique, où les ressources naturelles ont profondément influencé tant l'histoire que le développement économique. L'exposition illustre la riche diversité ethnique du peuplement de cette région, composée d'immigrants britanniques, européens, indiens, chinois et japonais qui se sont établis aux côtés des Premiers Peuples de la région pour travailler dans les villes monoindustrielles. La ville de Steveston sert de modèle pour la reconstitution du milieu de l'époque présenté dans Les communautés de la côte ouest. Les visiteurs sont transportés sur un quai entouré de bâtiments, de bateaux et d'outils caractéristiques des communautés de la côte ouest qui vivaient de la pêches et de la transformation du saumon entre 1940 et 1970. Tout près se trouve le Nishga Girl, un bateau de pêche au saumon à filet maillant, ou fileyeur, fabriqué par des constructeurs japonais et utilisé par une famille autochtone de la côte ouest pendant plus de 20 ans.
L'exposition renferme une mine de renseignements sur les nombreuses
industries du secteur primaire de la côte du Pacifique. Elle
brosse également le portrait des gens qui y ont travaillé,
entre autres celui des Sikhs qui trimaient aux tables de tri dans les
scieries. Elle examine aussi l'influence de la mécanisation sur
les conserveries et l'effet de ces dernières sur la main-d'uvre
et la vie dans les communautés de la côte ouest.
La question de l'environnement est abordée par la présentation
de l'écologiste, auteur et juge, Roderick Haig Brown. Plusieurs
artefacts témoignent tant de son talent de pêcheur à
la mouche que de la richesse de ses textes sur les problèmes
environnementaux.
Bien que l'exposition soit campée dans la ville de Steveston au
siècle dernier, elle présente plusieurs autres communautés
de la côte de la Colombie-Britannique à divers moments de
l'histoire : Ocean Falls (1924), Prince Rupert (1955) et Campbell River (1969).
Grâce à des artefacts, des photos d'archives et des panneaux
explicatifs, elle dresse un portrait frappant de l'une des régions
les plus importantes et les plus multiethniques du Canada.
Ces films peuvent être visionnés avec Quicktime Player d'Apple. Si vous désirez télécharger Quicktime Player (pour Macintosh ou Windows), clicker sur le logo : De nos jours, on associe souvent la Colombie-Britannique au ski, aux vergers et à la douce vie de Vancouver et des îles Gulf. Toutefois, pendant plus de cent ans, cette province de la côte ouest a surtout été réputée pour l'abondance de ses ressources naturelles. Vers la fin des années 1800, des communautés commencent à surgir le long de la côte ouest du Canada comme bases d'exploitation des ressources minérales, forestières ou marines de la région. Avant l'arrivée des immigrants européens et asiatiques, les Premiers Peuples de la côte ouest du Canada ont profité pendant des siècles des abondants stocks de saumon et d'autres poissons de la région. Au début du XIXe siècle, les Européens se lancent dans le commerce de la fourrure, dans l'exploitation du charbon et de l'or, dans l'exploitation forestière et les scieries, mais rares sont les non-autochtones à s'installer le long de cette côte accidentée et inhospitalière. Tout change avec l'arrivée du premier chemin de fer transcontinental canadien dans les années 1880. Ce mode de transport, qui relie la côte ouest avec les marchés de l'Est, permet aux industries du secteur primaire de croître, suscitant ainsi une vague d'immigration et la création de nouvelles communautés côtières. Des villes comme Steveston, Ocean Falls, Prince Rupert et Campbell River accueillent alors des centaines et des milliers de travailleurs embauchés sur les bateaux de pêche, dans les conserveries, les forêts, les scieries et les mines.
Au cours du XXe siècle, la pêche au saumon, au hareng et au flétan compte parmi les plus importantes industries de la Colombie-Britannique. Les bateaux de pêche à la seine, au filet maillant et à la traîne parcourent les estuaires côtiers en quête de saumons et d'autres poissons. L'exposition Les communautés de la côte ouest de la salle du Canada présente le Nishga Girl, un authentique bateau en bois à filet maillant, ou fileyeur, qui a servi à pêcher dans les eaux près de Prince Rupert de 1968 à 1990. Des pêcheurs s'arrêtaient aussi dans ces localités sur la côte pour y réparer leurs bateaux et leurs filets. Une fois pêchés, les saumons étaient traités dans les conserveries des villages établis le long de la côte. À l'origine, il s'agissait de chaînes de montage nécessitant beaucoup de main-d'uvre. On y employait des membres des Premiers Peuples ainsi que des Canadiens d'origine chinoise, japonaise et européenne, qui effectuaient toutes les tâches à la main. Ceux qui peinaient de longues heures dans les conserveries y vidaient, nettoyaient, cuisaient et mettaient en conserve le saumon. Ce dernier était ensuite transporté, en vapeur côtier, jusqu'à Vancouver ou vers diverses autres destinations dans le monde entier. Après 1900, les pénuries de main-d'uvre chroniques et les demandes salariales élevées ont incité les propriétaires de conserveries à mécaniser leurs exploitations.
L'industrie forestière et la production connexe de pulpe et de papier constitue depuis longtemps une des grandes industries du secteur primaire de la côte ouest. Ce secteur emploie des ouvriers de diverses origines. On y trouve notamment les Canadiens d'origine indienne, qui trimaient de longues heures aux tables de tri des scieries, surnommées en anglais « the green chain » (« chaîne verte »), car c'est la section de l'usine où les travailleurs soulèvent et empilent à la main le bois fraîchement coupé, ou encore vert. Un réseau de transport et de communication élaboré est mis sur pied pour relier les petits villages qui se forment grâce aux industries du secteur primaire. Un esprit de coopération et des buts communs entre les classes sociales et les groupes ethniques unissent souvent ces villes côtières. Si l'évolution de la technique et des marchés, de même que la diminution des approvisionnements en ressources, a entraîné le déclin, voire la disparition complète de certaines collectivités, de nombreuses communautés qui dépendent des ressources de la côte ouest se développent toujours aujourd'hui. Au milieu du XXe siècle, la population commence à apprécier les ressources de la côte du Pacifique pour autre chose que leur valeur économique. L'environnement et la conservation préoccupent de plus en plus de gens, ce qui attire l'attention sur ce riche milieu côtier et sur l'importance d'en protéger l'équilibre et la beauté. De nos jours, de nombreuses communautés de la côte ouest du Canada connaissent une renaissance en raison de l'afflux de retraités qui s'y installent et des voyageurs, qui viennent du monde entier apprécier le magnifique cadre naturel de la région.
Inaugurée : le 30 novembre 2002 |
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