MER ET MONDE | D'eau vive | La course à la morue | Baleines et loups-marins | Possessions |
Histoire de homard | L'appel de la rivière | Les bateaux de pêche à moteur de la Nouvelle-Écosse



Mer et monde : Les pêches de la côte est du Canada

Les bateaux de pêche à moteur de la Nouvelle-Écosse
 
Premier bateau du type Cape Island
Les bateaux de pêche à moteur de la Nouvelle-Écosse

 

Le moteur à essence

Le moteur à essence fait son apparition en Nouvelle-Écosse vers le début de la première décennie du XXe siècle, et les pêcheurs en équipent sans tarder leurs bateaux à voiles. Les constructeurs ne restent pas à la traîne et conçoivent des bateaux de pêche qui permettent un meilleur usage des capacités et de la polyvalence du nouvel appareil.


Bateau de pêche non ponté - 
Photographie : David Walker

Bateau de pêche non ponté
Un des premiers bateaux de pêche à voiles non pontés, muni ici d'un rare moteur à étincelles à deux cylindres.
(Gracieuseté : David Walker)


Les pêcheurs obtiennent un rendement supérieur grâce au moteur, mais voient aussi leurs coûts d'exploitation augmenter considérablement. Leur métier change radicalement, car ils n'ont plus à ramer ou à avancer contre le vent et peuvent de ce fait économiser des forces. Les vents qui sont favorables à l'appareillage semblent rarement l'être quand vient le moment de regagner le port. Motorisé, le pêcheur est maître de son temps et l'heure du retour ne lui est plus dictée par les conditions atmosphériques et les vents. Il peut élargir son territoire de pêche ou accroître le nombre de ses casiers à homards. Il est aussi libre de rentrer chez lui beaucoup plus rapidement une fois son travail accompli. Enfin, ses produits sont plus frais.

C'est en 1902 que remonte le premier document attestant l'existence en Nouvelle-Écosse d'un bateau muni d'un moteur à essence. Frank Hawboldt, bijoutier de Chester, voit un jour le nouveau moteur à étincelles. Il en dessine les plans, fabrique les formes en bois, coule le cylindre et le carter et usine les autres pièces. Puis, sans plus de cérémonie, il installe son moteur sur un bateau et fait le tour du port de Chester. On dit qu'après ses concitoyens l'ont porté en triomphe.


Un moteur - 
Photographie : David Walker

Moteur à étincelles
Modèle rare de moteur à étincelles à deux cylindres, de marque inconnue.
(Gracieuseté : David Walker)

Le moteur qui transforme la pêche côtière est le moteur à étincelles. Les moteurs sont rudimentaires et très peu fiables au début. Malgré tous leurs défauts, ils sont quand même préférables aux vents capricieux, parfois impétueux et vengeurs.


Décoration

Bateaux de Cape Island

L'histoire du premier bateau de Cape Island qu'on raconte le plus souvent est celle des Atkinson, famille de constructeurs de bateaux de l'île Cape Sable. En 1905, Ephraim Atkinson, qui vit à Clark's Harbour et construit des maisons et parfois des bateaux, reçoit la visite d'un client de Saint John, au Nouveau-Brunswick, qui lui commande un bateau à moteur. Atkinson construit donc le bateau et l'équipe du moteur fourni par le client. L'histoire ne dit pas si les plans du bateau ont été tracés par le client ou simplement fournis par lui. Toujours est-il qu'Atkinson voit les possibilités qu'ouvre ce nouveau modèle de bateau à moteur pour la pêche locale et qu'il en construit un second semblable au premier. Ainsi serait né le bateau de Cape Island, selon les partisans d'Atkinson. On imagine les pêcheurs de l'endroit passant leurs commentaires alors qu'Atkinson donne forme à la nouvelle embarcation dans son atelier de Clark's Harbour. Les descendants d'Ephraim Atkinson vivent aujourd'hui encore dans l'île Cape Sable et continuent de construire des bateaux de Cape Island, non en bois, mais en fibre de verre.

D'après une seconde version de l'histoire, c'est à William A. Kenney, constructeur de bateaux fort occupé de Clark's Harbour, que l'on devrait le premier bateau de Cape Island. Les faits de cette seconde version ressemblent remarquablement à ceux de la première. Samuel Bowker, de Nantick, au Massachusetts, arrive à The Hawk en 1902, va voir Kenney et lui commande un yacht de plaisance à vapeur de 46 pieds. Un an plus tard, Kenney met à la mer le Fantus Parnell, qu'on dit le premier bateau muni d'un moteur à essence à voir vu le jour dans le comté de Shelburne. Sa forme rappelle les bateaux à moteur alors prisés par les plaisanciers, souvent d'anciens adeptes de la voile désireux de faire l'essai du nouveau mode de propulsion.

Il est difficile de donner des dates précises, mais dans la première décennie du XXe siècle, d'autres constructeurs de la Nouvelle-Écosse créent et lancent des bateaux de pêche à moteur. L'expression « bateau de Cape Island » ne sera employée couramment qu'après la Deuxième Guerre mondiale. Dans la littérature d'avant la Première Guerre mondiale et des années suivantes, « embarcations à moteur », « bateaux de pêche à moteur » et autres termes génériques semblables servent à désigner les bateaux de pêche pourvus d'un moteur, et aucune appellation locale n'est ajoutée. On maintient ainsi une longue tradition provinciale du domaine des pêches. En ce qui concerne les petites embarcations, qu'elles soient à rames, à voiles ou à moteur, les constructeurs et les pêcheurs les nomment de diverses façons, esquifs, doris, plates, ou emploient des termes génériques apparentés sans tenir compte du style, de la provenance, du mode de propulsion, de la conception ou de la région.


Un bateau à voiles non ponté muni d'un 
moteur et un bateau du type Cape Island - Photographie : David Walker

Bateau à voiles non ponté muni d'un moteur et bateau du type Cape Island
Un des premiers bateaux à voiles non pontés muni d'un moteur et un des premiers bateaux du type Cape Island, doté ici d'un tableau plat, à Peggy's Cove.
(Gracieuseté : David Walker)


En 1914, on trouve des bateaux de pêche à moteur dans toute la province, et des courses sont organisées pour prouver la supériorité d'un type de bateau ou d'un moteur particulier. Il faut dire que les Néo-Écossais n'ont pas attendu l'apparition des moteurs pour participer à des courses de bateaux de pêche. Les compétitions font partie de la tradition dans diverses parties de la province. Vers la fin de la première décennie, les courses deviennent seulement beaucoup plus bruyantes, les bateaux, plus rapides et les odeurs, plus nauséabondes.


Décoration

 

 
Menu - Mer et monde Menu - Les bateaux de pêche à moteur de la Nouvelle-Écosse

ArrièreSuite