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Mer et monde : Les pêches de la côte est du Canada

Histoire de homard
La pêche au homard à l'Île-du-Prince-Édouard
 
« Ils ne devraient pas faire la pêche... »
Histoire de homard : La pêche au homard à l'Île-du-Prince-Édouard

 

La pêche a toujours été bonne le long du littoral de l'Île-du-Prince-Édouard. La morue, le maquereau, le hareng, le saumon — la côte nord de l'Île donnait facilement accès aux stocks abondants de poissons du golfe du Saint-Laurent. Les premiers colons anglais à l'Île avaient toutefois une attitude très différente envers la pêche. Préférant développer le potentiel agricole de leur colonie, ils avaient tendance à considérer la pêche comme une interruption dans la tâche plus importante de cultiver les terres agricoles.

Les premiers colons britanniques ignoraient la pêche, mais d'autres s'y intéressaient. Au début des années 1800, l'importante flottille de pêche américaine de la région de Gloucester au Massachusetts se rendait à l'Île chaque saison. Les Américains ont d'abord pêché la morue. Lorsque cette ressource a été épuisée, ils ont capturé le maquereau. Cette dernière pêche était particulièrement lucrative. Dans les années 1830, tout le long de la côte nord de l'Île, on voyait souvent, si le vent était favorable, jusqu'à 600 goélettes pourchassant d'immenses bancs de maquereaux. Quelqu'un a demandé un jour à un des capitaines de Gloucester pourquoi les Insulaires préféraient demeurer à la maison pendant que lui parcourait des centaines de milles pour pêcher au large de l'Île. « Eh bien!, dit-il, les gens comme eux qui possèdent des fermes ne devraient pas faire la pêche. »


Bateaux de pêche

Bateaux de pêche entrant au havre de Rustico, 1877
(Harper's Magazine, 1877)
Dans les années 1860, quelques Insulaires créaient des partenariats avec des entreprises de poisson américaines. Malgré tout, la pêche au maquereau est demeurée une entreprise surtout américaine. Au milieu des années 1880, les stocks de maquereaux se sont effondrés, en raison de la surpêche, et la flottille de Gloucester a quitté à tout jamais les côtes de l'Île-du-Prince-Édouard. Il y aurait sans doute eu très peu d'activités si la pêche au homard n'avait pas déjà commencé à prendre sa place.


Poste de pêche

Poste de pêche près de Rustico
(Harper's Magazine, 1877)
Les habitants de l'Île avaient tendance à ignorer la pêche, car ils avaient accès à de bonnes terres agricoles. La pêche était aussi une entreprise coûteuse. La capture et le traitement de la morue et du maquereau, qui étaient les principales espèces commerciales à l'époque, exigeaient un important investissement en bateaux, agrès de pêche, quais et entrepôts. La plupart des habitants de l'Île possédant un tel capital pensaient que la construction navale était un investissement plus sûr et ils laissaient la pêche à grande échelle aux Américains.


Décoration

 

 
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