Étant donné la complexité topographique et
écologique, la variété des occasions et des
limitations pour les chasseurs et les cueilleurs, il n'est pas
surprenant que le régionalisme culturel caractérise
cette région. Cependant, ce régionalisme n'était
pas suffisant pour nier l'application de Platélien
récent à la reconstitution culturelle de toute la
région, sauf pour la région de Kootenay. La
reconnaissance de la nature diversifiée de l'environnement
du plateau canadien et son influence sur le régionalisme
culturel ont conduit à l'opinion que "Une mosaïque de
diverses cultures apparentées séparées par la
chaîne de montagne ou les bassins peut être le seul
modèle régional de longue durée"
(Fladmark 1982 : 125).
Les régions telles que Chilcotin, le Moyen-Fraser, la
rivière Thompson, la rivière Tompson sud-les lacs Shuswap
ouest, Nicola, l'Okanagan nord, les lacs Arrows
(Ibid : 21) et, en
particulier, Kootenay, exhibent vraiment des caractéristiques
culturelles locales qui reflétent l'adaption régionale
aux conditions locales. En dépit de cette affirmation, le
plateau canadien est considéré comme partageant un
modèle culturel généralement semblable. Ce
modèle, appelé localement la tradition des "Maisons
semi-souterraines du Plateau" (Plateau Pithouse tradition), est mieux
connu depuis la région du moyen Fraser-rivière Thompson.
La tradition a été divisée en trois horizons
culturels qui débutent à la Période III, dure
toute la Période IV, et se termine avec les parlants salishans
historiques à la Période V. Un horizon culturel est
considéré comme "...essentiellement un concept
intégrant qui reconnaît que certaines
différences régionales existent"
(Richards and Rousseau 1987 :
41). La région de Kootenay est exclue de la tradition des
"Maisons semi-souterraines du Plateau" par Richards et Rousseau mais
cette exclusion peut être prématurée ou, au
moins, requiert une qualification.
Le Platélien récent émergea directement du
Platélien moyen précédent. Une fois de plus,
une possible exception à cette généralisation
est la région de Kootenay du sud-est de la
Colombie-Britannique où le détail de l'enregistrement
publié est limité, et le manque d'études
archéologiques des deux villages connus de maisons
semi-souterraines rendent difficile de déterminer à
quel degré la région a participé au
Platélien récent, au Planussien récent, aux
deux cultures, ou était distinct en lui-même. Sur la
base de l'enregistrement présent, on croit que la
région a participé à un plus grand degré
au Platélien récent qu'au Planussien récent
à l'est. Plusieurs des traits observés en ethnographie
dans les prairies du Haut-Kootenay étaient vraisemblablement
des introductions récentes reliées à l'usage
du cheval pour l'exploitation saisonnière du bison sur les
pentes orientales des Montagnes Rocheuses
(Blake 1981). Sauf pour le
Kootenay, il y consensus sur le fait que les descendants des
Platéliens récents étaient les bandes
historiques de parlant salish du plateau canadien. Les Chilcotins,
parlant l'Eyak-Athapaskan et les Porteurs au nord
représentent des immigrants relativement récents
dans le territoire au sud du 55° de latitude nord; le
résultat de ce déplacement majeur de population vers
le sud a probablement été relié à
l'éruption volcanique de la rivière White et à
la retombée des cendres au Yukon
(Wright 1995 : Planche
IX en noir et blanc, 145) qui est survenu vers 500 après J.-C.
(Moodie et al. 1990).
Le Platélien récent peut se caractériser par : un
mode d'établissement comprenant des villages sédentaires
de maisons semi-souterraines en hiver dans les vallées et des
camps temporaires en vue d'exploiter en saison chaude une grande
variété de ressources durant la plus grande partie de
l'année; l'entreposage de nourriture dans des fosses en vue de
la consommation hivernale; l'usage de fosses servant de fours pour la
cuisson; un usage intensif de pierres de chauffe pour la cuisson et
pour étuver; une dépendance à l'égard du
saumon pour la nourriture de consommation hivernale mais seulement
comme un élément intégral d'un système
où les racines entreposées et les baies et la viande
de chevreuil, fraîche et fumée, revêtaient aussi
une importance; une faible industrie de l'os; la domination de
l'outillage en pierre taillée par rapport à la pierre
polie; la présence de sculpture zoomorphique; et
l'enregistrement de contacts dus à un commerce croissant avec
les gens de la côte. La région de Kootenay correspond
partiellement à ce modèle et son affiliation avec le
Platélien récent est présentement fondée
sur les éléments partagés de la technologie.
Les habitations creusées, qui apparurent d'abord au
Platélien moyen à la Période III, étaient
des structures semi-souterraines, généralement de
contour circulaire comportant une entrée située,
croit-on, au sommet d'un toit conique ou pyramidal à
laquelle on accédait par une échelle de rondins.
La profondeur de la fosse, les caractéristiques
intérieures et extérieures pouvaient être
très variables. La plupart des villages de maisons
semi-souterraines remontent à environ 1 000 avant J.-C.
à l'époque de la transition de la Période III
à la Période IV. Le nombre croissant et la taille de
ces villages sont significatifs et peuvent être
attribués à une augmentation de la vie
sédentaire avec ses exigences de grandes quantités de
nourriture entreposée pour l'hiver, notamment de saumon
séché, de la viande de chevreuil fumée, des
champignons et des baies. On a proposé que, entre 4 000
avant J.-C. et 1 après J.-C., la nourriture entreposée
constituait un supplément à la chasse du gibier mais
que de 1 après J.-C. les rôles ont été
inversés à savoir que la chasse au gibier constituait
un complément aux poissons entreposés et aux plantes.
Il semble maintenant que le rôle important de la nourriture
entreposée pour l'hiver était bien en place à
la Période IV et vraisemblablement longtemps avant. En fait,
les villages de maisons semi-souterraines peuvent être moins
le résultat d'une sophistication croissante dans les
méthodes de conservation de la nourriture que la fusion pour
l'hiver des populations antérieurement dispersées. Les
raisons pour la fusion des populations en hiver sont plus
vraisemblablement fondées sur le jeu complexe des facteurs
sociaux, économiques et technologiques que sur tout autre
facteur telles que les améliorations de l'entreposage de
la nourriture.
La tradition des Maisons semi-souterraines du Plateau (Plateau Pithouse
tradition) se caractérise par un mode d'établissement
semi-sédentaire impliquant des villages de maisons
semi-souterraines pour l'hiver, situés dans les vallées
et se concentrant sur l'exploitation du saumon et l'entreposage de la
nourriture pour l'hiver. Trois horizons séquentiels composent
cette tradition, à savoir l'horizon Shuswap de 2 500
à 500 avant J.-C.; l'horizon du plateau de 500 avant J.-C.
à 800 après J.-C.; et l'horizon Kamloops de 800
après J.-C. jusqu'à l'arrivée des Européens
(Richards and Rousseau 1987)
Remarquez que cet âge du calendrier est fondé sur la
conversion des années de radiocarbone variant de 4 000
à 2 400 A.A., 2 400 à 1 200 A.A. et de
1 200 jusqu'à l'arrivée des Européens, selon
Klein et al. (1982).
Les tendances technologiques durant la Période IV comprennent le
remplacement des styles de pointes de projectile qui rappellent la
séquence de McKeen/Duncan/Hanna des prairies par une
variété de formes à encoches baso-latérales,
à base encochée et pédonculée. En
dépit des réclamations antérieures
(Donahue 1975 : 39), l'arc
et la flèche n'apparaissent pas sur le plateau canadien avant
environ la fin de la Période IV
(Fladmark 1986 : 131;
Richards and Rousseau 1987;
Stryd 1973). Un certain
régionalisme est apparent avec des styles de pointes de projectile
dans les régions de Okanagan et les lacs Arrow reflétant la
proximité du plateau Columbia. Même si on a
suggéré que les deux régions de Okanagan et lacs
Arrow ont participé au modèle culturel du plateau Columbia
(Turnbull 1977;
Wilson 1980), il y a aussi un
enregistrement qui appuie leur inclusion dans la tradition des Maisons
semi-souterraines du Plateau
(Richards and Rousseau 1987).
La continuité culturelle à l'intérieur de la
tradition constitue la prémisse d'un mode d'établissement
et des changements technologiques relativement limités ou a
été reliée au changement environnemental. Par
exemple, les changements climatiques ont servi d'explication pour
la transition de l'horizon de Shuswap en horizon du plateau
(Richards and Rousseau 1987 :
52) en dépit de la nature plutôt mineure de ces changements.
Une efficacité adaptative croissante, associée à une
croissance et une consolidation de la population, est vraisemblablement
le facteur le plus important qui a joué sur l'évolution
du Platélien.
Vers le début de la Période IV ou 1 000 avant J.-C.
"...le modèle culturel adaptatif de la tradition des Maisons
semi-souterraines du Plateau était établi partout sur le
plateau canadien"
(Richards and Rousseau 1987 :
23) ainsi que sur le plateau de Columbia
(Ames and Marshall 1980 :
35), même si le processus avait débuté dans les deux
régions avant 2 000 avant J.-C. Le phénomène de
ce mode d'établissement des villages hivernaux situés dans
les vallées sur les plateaux canadien et de Columbia a
été interprété comme le produit d'une
sédentarité croissante, une complexité culturelle et
l'intensification de l'importance des aliments entreposés pour la
consommation hivernale
(Ames and Marshall 1980). Les
plus anciens villages de maisons semi-souterraines habitées toute
l'année ont été localisées dans des centres
stratégiques, riches en ressources. L'augmentation de la population
avec le temps a de plus en plus requis une exploitation
spécialisée efficace de certaines ressources
(Lohse and Sammons-Lohse 1986).
Certains ont argumenté que les techniques de pêche au
saumon et les méthodes de conservation ont été
cruciales aux processus alors que d'autres ont mis l'emphase sur
l'importance de l'entreposage des racines et d'autres sources de
nourriture d'origine végétale entreposée. Il y
a un certain accord, cependant, sur le fait que les populations ont
augmenté au cours de la Période IV
(Fladmark 1986). Il est
impossible à déterminer dans le moment jusqu'à
quel point la croissance biologique naturelle a été
responsable de cette impression de croissance de la population,
par rapport aux populations qui, plus dispersées autrefois,
se fusionnaient pour former des villages hivernaux.
On possède très peu de connaissances reliées
à la cosmologie du Platélien récent. Les
sépultures en position fléchie dans le plancher
des maisons semi-souterraines ont été
documentées. Des fragments d'os humains dans les foyers
à l'extérieur des habitations suggèrent que
la crémation était aussi pratiquée. Dans un
cimetière près de Kamloops, les restes partiellement
incinérés de quatre enfants étaient
accompagnés de nombreuses offrandes mortuaires, notamment
d'herminettes en néphrite polie, des manches de bâton
à fouir en andouiller, des poids de filet, et des perles en
coquillages marins de dentalium
(Smith 1900 : 436). La
majorité des bols en pierre sculptée et polie
représentant des personnages humains en position assis qui
surviennent dans le sud de la côte et sur le plateau
canadien, remonte, croit-on, à environ 2 500 et
1 500 ans. Sauf quelques exceptions, ces ouvrages d'art
élaborés ont été découverts
accidentellement à des endroits généralement
éloignés des villages suggérant que "ces
objets ont pu avoir servi lors de rituels secrets"
(Fladmark 1986 : 92).
On a aussi spéculé sur le fait que les bols à
effigie avaient servi "...de vases pour les rituels et les
séances de divination de chamans et de ritualistes"
(Duff 1975 : 52) et
étaient donc "associés à la
vénération de la vie; de ce point de vue, ils
faisaient partie d'un art sacré"
(Ibid : 52-53).
On peut à peine parler de la biologie humaine en raison de la
rareté des restes de squelette et d'études
publiées en anthropologie physique concernant le plateau
canadien pour la Période IV. Une sépulture provenant
de la région de Lillooet implique un homme qui a
survécu à plusieurs coups de gourdin sur le
côté de la tête et à une blessure
causée par une pointe de projectile en pierre à
l'avant-bras
(Stryd 1980), témoignages
de l'existence de conflits dans la région dès 500 avant
J.-C. Cet individu avait été évidemment
soigné jusqu'à la guérison de ses
blessures.
Étant donné les obstacles que constituent les
montagnes aux voyages, ainsi que la localisation du plateau
canadien relativement à la côte ouest, aux prairies,
au plateau de Columbia, et la partie septentrionale des
Cordillères, les liens avec les groupes culturels
avoisinants semblent avoir été plutôt
variables. Alors qu'il y avait de nombreux contacts entre les gens
de la région de Moyen-Fraser et de la rivière
Thompson avec la côte, d'autres régions du plateau
canadien contiennent peu d'enregistrement de contacts significatifs
avec la côte. Le commerce de la stéatite (pierre
à savon), des herminettes en néphrite, et le basalte
de l'intérieur contre des perles en dentalium et d'autres
objets en coquillages marins depuis la côte, doivent seulement
représenter un faible reflet d'un commerce plus étendu
de biens périssables, notamment du saumon séché
depuis l'intérieur et d'huile d'eulakane depuis la côte.
Le meilleur saumon séché venait de l'intérieur
à cause des excellentes conditions locales de vent propre au
séchage et du faible contenu en gras du saumon après
avoir pénétré dans l'intérieur depuis
la côte
(Romanoff 1985 : 156).
Le saumon devait éventuellement devenir la base
économique du réseau de commerce
côte-intérieur. En dépit des suggestions
antérieures du contraire
(Sanger 1967), il semble y
avoir eu des contacts significatifs entre les plateaux canadien et
de Columbia. Le partage du mode d'établissement de villages
de maisons semi-souterraines pour l'hiver que permettait
l'entreposage de la nourriture, ainsi que certains styles de pointes
de projectile, notamment les pointes de javelot à encoches
baso-latérales et à encoches basales, indiquent des
liens susceptibles d'exister entre ces deux régions. Les
derniers styles de pointes de projectile sont plus anciens sur le
plateau de Columbia et dérivaient probablement de cette
région. De la même façon, les plus anciennes
maisons semi-souterraines dans le haut plateau de Columbia remontent
à environ 3 000 avant J.-C.
(Lohse and Sammons-Lohse 1986)
alors que la plus ancienne apparition de ces structures distinctes
sur le plateau canadien remontent à approximativement
1 000 ans plus tard, ce qui indique une diffusion probable
depuis le sud vers le nord. Les contacts avec les Planussiens
récents sont aussi apparents, particulièrement au
début de la Période IV. Les perles en coquillages
Dentalium et Olivella contemporaines avec celles
des sites des Planussiens récents représentent un
autre indice de commerce entre les deux groupes culturels. Les
contacts avec le nord, notamment le commerce de l'obsidienne du
Mount Edziza depuis la tête des eaux de la rivière
Skeena, semblent avoir été limités
(Wright and Carlson 1987).
La pénétration par les parlant eyak-athapaskan des
anciens territoires des Platéliens récents au sud
du 55° latitude nord n'est pas survenue avant le début
de la Période V (500 après J.-C.). Les liens de la
région de la haute région de Kootenay dans le sud-est
de la Colombie-Britannique avec les Platéliens récents
ou les Planussiens récents ne peuvent pas être
adéquatement mesurés en ce moment. Les villages de
maisons semi-souterraines, quoique rares, ont été
découverts dans la région
(Borden 1956) mais leur
profondeur temporelle n'a pas été
déterminée. Le chert et l'argilite du sud-est de
la Colombie-Britannique sont cependant communs sur quelques sites
du piémont de l'Alberta (e.g.
Driver 1993 : Figures
4 et 5).
Les sociétés des Platéliens récents
consistaient en plusieurs familles individuelles regroupées
en bandes locales comportant un réseau de parents qui
s'étendait par les mariages entre individus de bandes
diverses. Il est probable, comme l'ont décrit les
observateurs européens, que quelques bandes se fusionnaient
temporairement pour former un village commun en hiver. On a
proposé que les sociétés hiérarchiques
se développèrent à cette époque, comme
l'indiquent la taille variable des maisons semi-souterraines
individuelles en hiver et d'autres indices de l'enregistrement
(Hayden et al. 1985).
D'un autre côté, le contenu des maisons, grandes ou
petites, fournit généralement un enregistrement peu
convaincant de la distribution biaisée de biens de luxe en
faveur des grandes habitations en dépit des
prétentions du contraire
(Hayden and Spafford 1993).
Cependant, les plus grandes maisons semi-souterraines de la
Période III et de la Période IV dans la région
du Moyen-Fraser et de la rivière Thompson indiquent un
modèle socio-économique plus complexe
(Pokotylo and Froese 1983 :
152). Il existe des indices que des groupes corporatifs
différents ont occupé des habitations spécifiques
sur une base continue pendant au moins 1 000 ans. Ces
différents groupes corporatifs à l'intérieur
de la même communauté exploitaient les ressources
minérales de différentes régions, ce qui
indiquait la propriété de ces régions
riches en ressources par des groupes spécifiques de
familles dans la société
(Hayden et al. 1996).
Cependant, la propriété des ressources n'est pas
nécessairement un indice de sociétés
hiérarchisées et pourrait être simplement
l'expression de droits traditionnels de groupes individuels
corporatifs et de famille composant la société.
Aussi, les grandes maisons semi-souterraines auraient pu avoir
été les maisons des chefs locaux ou les chefs de
différentes bandes dans des villages d'hiver comprenant
plusieurs bandes qui attiraient un grand nombre de membres
résidentiels. Les grandes habitations auraient pu avoir
été requises pour accommoder les
cérémonies hivernales comme celles dont parlent les
documents historiques parmi les Lillooet. Les différences
dans la taille des habitations parmi les autres groupes corporatifs
comme chez les Iroquois, par exemple, n'étaient pas des
indices d'une hiérarchie dans la société en soi,
ni n'étaient le fait de certains lignages claniques et des
segments pouvaient exercer un contrôle sur des régions
spécifiques de ressources. On a spéculé que les
systèmes sociaux observés historiquement, notamment les
chefs héréditaires, la propriété
privée des ressources et le contrôle du commerce,
pouvaient remonter à il y a 2 000 ans dans la
région de Lillooet
(Hayden and Ryder 1991 :
54) mais seulement le seconde spéculation a été
démontrée par l'enregistrement archéologique.
On ressent le besoin de déterminer pourquoi quelques-uns des
grands villages de maison semi-souterraines semblent avoir
été occupés pour seulement une courte
période de temps, notamment au site de Kamloops Reserve
(Wilson 1972), alors que
d'autres ont été occupés sans interruption
pendant plus de 1 000 ans, notamment le site de Keatly Creek
(Hayden and Spafford 1993),
ou pourquoi la partie du site Kamloops Reserve qui a survécu
aux pelles mécaniques était caractérisée
par des maisons semi-souterraines de taille uniforme et, dans cette
perspective, différait de façon significative du mode
d'établissement du site Keatly Creek. Il y a aussi le
problème de la nature des toits des plus grandes maisons. La
disposition des marques de pieux (e.g.
Hayden and Spafford 1993 :
Figure 10) en fournit peu d'indices et il est donc possible que de
telles habitations n'aient pas eu, contrairement à la
période ethnographique, un toit en forme de dôme
comportant une entrée qu'on atteignait grâce
à une échelle en rondins.
Les limites de l'enregistrement relié au Platélien
récent en général ont été,
pour reconstituer l'histoire culturelle, de se fier de façon
presque totale aux fouilles de maisons semi-souterraines comportant
généralement des dépôts culturels
mélangés. Cependant, quelques fouilles ont
révélé des maisons d'une seule occupation et
même des villages
(Wilson 1972) et, par
conséquent, une histoire culturelle fiable semble avoir
été élaborée en dépit des
problèmes du mélange des composants dus à
la ré-utilisation des maisons et la multiple occupation
des endroits propices à l'érection de villages. Il
y a vraisemblablement un degré de sous-représentation
des plus vieux segments des villages hivernaux dans les
vallées dus à l'érosion
(Richards and Rousseau 1987 :
54). Ce n'est que récemment qu'on a concentré
l'attention sur d'autres sites que les villages hivernaux au
profit des campements aux dépôts minces, de
température chaude exploitant une variété
de ressources notamment les racines et les baies
(Pokotylo 1981). La
destruction des sites due à l'exploitation des terres,
particulièrement la création des réservoirs
hydro-électriques qui ont inondé des vallées
entières, ont constitué une autre cause importante
de limitation à l'enregistrement. Le vandalisme est un
problème grave dans certaines régions comme Kamloops.
Un problème moins évident se trouve dans la
publication des documents archéologiques et de leur
disponibilité. Dans la plus récente synthèse
de l'archéologie du plateau canadien
(Richards and Rousseau 1987),
37% des 214 ouvrages cités correspondent à des
manuscrits non publiés, à des thèses, et
à des communications présentées lors de
réunions.
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