Avec le traîneau, le kayak était, jusqu'au milieu du vingtième siècle, l'un des éléments essentiels à la survie des peuples de l'Arctique. En été, c'est avec leur kayak que les hommes partaient à la chasse pour nourrir leur famille. Le chasseur devait posséder un kayak et savoir s'en servir avant de prendre femme et fonder famille. Vu l'importance vitale qu'il avait dans leur vie, le kayak était un objet mythique entouré de grands soins. Il était fabriqué sur mesure pour chaque chasseur, lequel veillait de très près à sa construction.
Commun à tous les peuples de l'Arctique, le kayak était adapté aux besoins et à l'environnement de chaque groupe.
Autour du Golfe du Couronnement dans le centre de l'Arctique canadien, les Inuit du Cuivre, ainsi nommés à cause de leur emploi du cuivre natif ou brut, l'utilisaient pour la chasse au caribou ou pour traverser les baies et les lacs.
Le Musée canadien des civilisations ne possède que deux exemplaires de kayaks des Inuit du Cuivre. L'un, de petite taille, semble être fait pour un enfant. L'autre, très grand, faisait parti en 1993-94 de l'exposition Diamond JENNESS et les Inuit, laquelle illustrait l'apport de cet anthropologue et ethnologue à la connaissance des peuples de l'Arctique. Diamond JENNESS, adopté par un couple d'Inuit du Cuivre, a recueilli ce kayak au cours de la période 1913-1916.
Très gravement endommagée tant par l'usage que par l'entreposage dans un édifice temporaire sans contrôle environnemental, la peau de ce kayak a dû être restaurée pour lui redonner non seulement son apparence mais aussi une certaine résistance. Le traitement n'a été envisagé qu'en raison des conditions très stables de l'environnement du musée et de ses entrepôts.
Le kayak a, depuis, été choisi pour une autre exposition du musée intitulée: Des avaleuses de vagues, les embarcations autochtones au Canada. Pour cette exposition aucun nouveau traitement ne fut requis grâce à l'environnement stable de l'entreposage comme des salles d'exposition dont l'humidité relative est à 50% avec des fluctuations minimales de 1 à 2 %.
Les liens ci-dessous décrivent les différentes étapes du traitement en général avec quelques aspects plus détaillés.