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Les villages haïdas
Villages haïdas




     Haida Gwaii



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Skedans

Skedans

Le village de Skedans est situé sur l'isthme d'une presqu'île qui se trouve à l'entrée de l'inlet Cumshewa. Une éminence rocheuse élevée au bout de la presqu'île constituait l'endroit idéal pour construire un fort devant protéger le village. Le mot Skedans rend, dans la bouche des Européens, le nom du chef du village, Gida'nsta. Le nom haïda de ce village est Koona, ou encore, autrefois, Huadji-lanas, ce qui signifie Village-du- Grizzli. Le chef Gida'nsta entretenait des liens particuliers avec le chef Tsebassa, le chef du village tsimshian de Kitkatla, vis-à-vis de Skedans sur le continent. D'après un mythe d'origine, les deux chefs de village possédaient un ancêtre commun qui était venu de la rivière Nass. Cette alliance était à la base des liens commerciaux et des potlatchs.

Les Haïdas échangeaient du flétan séché, des algues séchées, du frai de harengs et des pirogues avec les Tsimshians contre de la graisse d'eulakane, des baies séchées, de la laine et des cornes de chèvre. Une concurrence amicale dans le cadre du système des potlatchs encourageait l'échange d'emblèmes, de chants et de récits, et il semble que la structure des sociétés secrètes des Nuxalks et d'autres tribus de la côte centrale soit passée de Kitkatla à Skedans grâce à ce lien.




Ce coffre de sépulture destiné au chef de Skedans est orné de sa chèvre des Rocheuses emblématique. Il avait reçu cet emblème du chef du village tsimshian de Kitkatla. Le coffre se trouve actuellement à l'American Museum of Natural History.

Recueilli par Charles F. Newcombe en 1897.




Les notes de travail sur le terrain de George M. Dawson, qui ont été publiées récemment, nous donnent un aperçu beaucoup plus pénétrant de la vie des Haïdas que sa monographie officielle, publiée un an après l'expédition. Voici par exemple ses impressions sur Skedans à l'occasion d'un séjour en juillet 1878 :

Le village de Skedans donne l'impression d'avoir connu des jours meilleurs, même s'il n'est pas aussi abandonné que celui de Cumshewa. Il a toujours été un plus grand village que les autres et beaucoup des maisons sont toujours habitées. La plupart ont cependant l'air vieilles et moussues, tout comme les mâts totémiques. Il y a environ seize maisons et environ 44 mâts totémiques. Ces derniers semblent être élevés non seulement pour porter les emblèmes familiaux héréditaires, mais aussi à la mémoire des morts [...] Les mâts en planches à sommet plat sont plus fréquents dans ce village qu'ailleurs. Sur l'un d'eux, on voit une curieuse figure penchée en avant et tenant dans ses pattes un authentique cuivre du genre de ceux dont M. Moffat m'a dit qu'ils étaient très recherchés et avaient une grande valeur chez les Indiens de Fort Rupert. Il y a au moins un autre cuivre sur les poteaux ici, mais le second ne semble pas avoir de lien évident avec aucune des figures sculptées.

Dawson a observé attentivement les activités quotidiennes de la communauté :

Vers le coucher du soleil, deux grandes pirogues ayant chacune deux mâts, avec un gros pavillon sur celui du devant, sont apparues au bout de la pointe. C'étaient des Indiens tchimseyans de Kit-Katla avec des chargements de graisse d'eulakane à vendre. Ils n'avaient dormi que deux nuits depuis Kit-Katla. Ils viennent ici régulièrement pour commercer, et ils s'attendaient à rapporter surtout des couvertures en échange de leur huile [...] C'était très pittoresque de voir les pirogues toucher terre et les gens de Kit- Katla que les Haïdas aidaient à transporter des couvertures qui serviraient de literie, divers menus objets et les boîtes en écorce de cèdre qui renfermaient la précieuse huile.

Ce qui surprend ici, c'est que les gens de Kitkatla cherchaient à obtenir des Haïdas des couvertures chilkats tissées. Comme les Tsimshians étaient les fournisseurs de laine de chèvre des Haïdas, cela donne à penser que ceux-ci tissaient eux-mêmes ces couvertures ou encore échangeaient celles qu'ils avaient obtenues des Tlingits, au nord.






Vue d'ensemble du village de Skedans depuis son extrémité est.

Photo : George M. Dawson, 1878.
Archives nationales du Canada 249






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