À la veille de l'arrivée des Européens, les Tsimshians vivent depuis des millénaires le long des rivières Skeena et Nass et sur la côte adjacente du Pacifique septentrional. Ils vivent de l'exploitation intensive du saumon complémentée par d'autres pêches, la chasse et la cueillette. Ils habitent des villages durant au moins une partie de l'année, mais leur économie repose sur des migrations saisonnières et régulières vers des endroits o` ils trouvent des ressources spécifiques.
Tous les Tsimshians sont membres de groups hiérarchisés dans lesquels le statut est transmis par héritage. Les groupes des parents d'un même village possèdent des territoires contigus pour la pêche, la chasse et la cueillette. Au cours d'impressionants potlatchs, la distribution de luxueux présents confirme le statut et le titre. Le système est financé par la production collective (groupes-parents) de surplus que l'on peut vendre ou échanger au loin. Il n'est pas rare de voir des raids visant des appropriations de territoire ou d'esclaves.
Les Tsimshians de la côte qui passent l'hiver dans le havre de Prince-Rupert sont bien situés pour exploiter des ressources variées et participer au commerce côtier et à celui de l'intérieur. Au début du printemps, ils vont par groupes de parents commercer et pêcher l'eulachon sur la Nass. De là plusieurs vont chasser les mammifères marin et faire la cueillette des crustacés et des mollusques sur les îles les plus au large. L'été, ils s'installent dans des villages et des campements le long de la Skeena inférieure o` ils pêchent le saumon et cueillent de petits fruits. À la fin de l'automne, leurs canots chargés de saumon séché et d'articles de commerce, ils rentrent dans leurs villages d'hiver.