Le Canada et la Première Guerre mondiale

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La guerre permit au Canada de sortir d’une récession économique qui avait duré deux ans en donnant un coup de fouet à l’activité économique et en réduisant le chômage. Elle mit à rude épreuve la fragile économie du pays, basée sur les ressources et des industries pour la plupart non réglementées. L’augmentation des salaires et des prix, la rareté des biens, le mercantilisme et la pénurie de main-d’œuvre contraignirent le gouvernement à faire des efforts plus soutenus pour gérer les ressources de façon à soutenir la guerre.

Appels à l’effort volontaire

Les gouvernements sollicitèrent d’abord les effrots volontaires. Ils demandaient aux gens de réduire leur consommation de produits rares, notamment de combustible, de produire davantage de produits alimentaires, et de ne pas accumuler les produits essentiels. Dans la plupart des cas, il s’abstint de tenter de fixer les prix ou de réglementer les activités commerciales.

L’augmentation des prix des produits canadiens comme le blé profitait aux agriculteurs et aux exportateurs, mais l’inflation grevait le pouvoir d’achat de nombreuses familles. Dans les villes animées et en plein essor et dynamisées par les emplois reliés à la guerre, les prix montaient plus rapidement que les salaires, ce qui provoquait de l’agitation ouvrière et des grèves. Les personnes ayant des revenus fixes ou celles qui ne profitaient pas de la concurrence pour l’embauche d’employés qualifiés étaient particulièrement touchées par l’inflation. Les femmes qui restaient à la maison et subsistaient sur le salaire fixe d’un mari soldat outre-mer étaient confrontées à des choix sociaux difficiles : soit se contenter d’un niveau de vie plus modeste, ou aller grossir les rangs toujours plus larges de la main-d’œuvre salariée et faire garder leurs enfants.

Une plus grande intervention mais peu de réglementation

À l’été 1917, Ottawa se résolut à des efforts plus directs, nommant des contrôleurs pour les denrées alimentaires et le combustible afin de stimuler la production, d’éviter le gaspillage et de gérer les pénuries.

Un nouveau Bureau des superviseurs des grains coordonna les ventes en bloc du produit le plus important de l’Ouest, le blé, à des prix fixes élevés sur les marchés européens. Au début de 1918, la Commission canadienne du ravitaillement nouvellement établie autorisait et contrôlait les ventes de produits alimentaires dans les établissements publics et encourageait les gens à substituer aux produits en forte demande d’autres aliments ou ingrédients. Les affiches de propagande faisaient la promotion des « dimanches sans essence » et des « vendredis sans viande », et incitaient à éliminer les achats inutiles ou le gaspillage lorsqu’on cuisinait. Les journaux publiaient des « menus de guerre ». Les provinces et les municipalités géraient les pénuries d’électricité, parfois par des coupures de courte durée dans les écoles et les usines.

Ces mesures entraînaient une plus grande coordination et un plus grand contrôle de la part du gouvernement que ce à quoi les Canadiens avaient été habitués auparavant. Nombre des mesures mises en œuvre furent temporaires et prirent fin soit en 1918 ou en 1919, mais pour certaines, comme les impôts, le bien-être social et la prise en charge des anciens combattants, l’État s’arrogea des pouvoirs auxquels il n’allait plus jamais renoncer.

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