La collection Edwin Lester Brittain
Edwin Lester Brittain, natif du Nouveau-Brunswick, vint s'établir
à Ottawa à la fin des années 1880. Il construisit une
résidence d'été tout juste à l'est de ce qu'on
appelle maintenant la plage Britannia.
Il possédait également une résidence d'hiver sur la
rue Gilmour (entre Elgin et Metcalfe). Brittain consacra sa carrière
à la fonction publique en tant que cadre intermédiaire de
niveau supérieur au ministère des Finances.
E.L. Brittain et son épouse, Sarah Louise Code, avaient quatre
enfants, soit Code (né en 1900), Edith (1906), Lester (1909) et
Frances (1911).
Le Musée canadien des civilisations possède seize des
albums de photos que légua Edwin Brittain et qui couvrent plusieurs
décennies. Le premier de ces albums renferme des photos qui datent
de juillet 1898 à février 1899, alors que dans le dernier,
on peut trouver des photos allant jusqu'à 1930. En cliquant sur
l'icône « Voyez le reste de la collection » au bas de cette
page, vous pourrez admirer les photos des deux premiers albums de cette
magnifique collection.
Ces photos nous montrent des scènes des voyages en bateau que
réalisa la famille Brittain au Canada, les activités
auxquelles la famille participa en hiver et en été, les
fonctions officielles sur la colline parlementaire, des paysages, le retour
d'outremer des combattants ayant pris part à la Première
guerre mondiale, des scènes de la vie quotidienne à Ottawa au
tournant du siècle, des portraits de famille, etc.
Ces albums sont tout-à-fait remarquables, puisqu'Edwin Brittain a
pris soin d'identifier individuellement les centaines de photos en
inscrivant le sujet et la date.
Extrait d'une entrevue avec Edith Brittain que réalisa Doug
Fischer le 25 mai 2000 pour le Ottawa Citizen
« Mon père avait un talent fou pour décrire les
choses sur papier. Il était passionné d'histoire et
était lui-même un grand historien. Il possédait une
grosse caméra (il fit plus tard l'acquisition d'une plus petite
dont on pouvait extraire les photos) qu'il transportait partout où
il allait. Elle nous encombrait toujours lorsque nous allions quelque
part.
Je ne crois pas qu'il l'apportait au bureau, mais il ne l'oubliait
jamais lors des réunions familiales. Je me souviens qu'il m'a prise
en photo tellement de fois à la plage, lors des fêtes, sur le
bateau et la véranda du gros chalet.
Y a-t-il des photos de nous, les yeux grand ouverts ? Il avait
l'habitude de provoquer ces explosions sur un plateau. il mettait le feu
à une allumette et on voyait ensuite un flash énorme et un
peu de fumée. Pour cette raison, nous avions toujours des yeux
énormes sur les photos, comme si nous étions effrayés
par quelque chose.
Il lisait toujours sur plusieurs sujets et il expérimentait de
nouvelles techniques. « Lorsqu'un événement survenait
à la ville, même si nous étions à Britannia, il
tentait d'y aller pour prendre des photos. Je me souvient d'avoir
assisté à des parades avec lui et il tentait de se placer de
façon à pouvoir prendre de belles photos. Il ne restait jamais
immobile. Je me rappelle qu'il disait toujours : « Oh, cela ferait
une belle photo. Où est ma caméra ? »
« Mon père écrivait tout sur ces photos. Il avait
vraiment un talent de rédacteur. Son écriture était
aussi très élégante. Je me souviens de lui, assis
à la table à manger sur la rue Gilmour, alors qu'il
écrivait au sujet de ces photos. Il voulait que ses enfants et ses
petits-enfants apprennent ces choses. Il offrit à chacun de ses
enfants un album de nous-mêmes jusqu'à ce que nous ayons 12
ans. J'ai encore le mien.
Je ne crois pas que ma mère ait déjà utilisé
une caméra. Elle était une mère merveilleuse et
plusieurs choses excitaient sa curiosité. Cependant, elle n'a jamais
pris de photos. J'en suis certain. Les quelques photos de mon père
ont probablement été prises par un ami. Il avait plusieurs
amis.
Mon père avait vraiment le pied marin. Il a grandi sur l'eau au
Nouveau-Brunswick, de sorte qu'il a appris à naviguer à un
tout jeune âge. Il fut un des membres fondateurs du club Britannia et
il naviguait toujours sur le Lac Deschênes en été. Son
premier yacht s'appelait le Pioneer. Je ne m'en souviens pas très
bien. Il s'agissait d'une embarcation relativement imposante. Au moment
où j'ai appris à naviguer, il en avait une autre plus petite.
J'ai un meilleur souvenir de celle-là. »
Référence: Our Times, a pictorial memoir of Ottawa's past.
Publié en 2000 par le Ottawa Citizen. Editeur: Douglas Fischer
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