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Parmi les nombreux jeux auxquels s'adonnaient les Inuits durant
leurs loisirs, deux comportaient des pièces qui exigeaient de
l'adresse de la part du sculpteur. L'un était une version du
bilboquet et s'appelait ayagak. Il comportait une figurine
perforée de trous à laquelle était attaché
un poinçon retenu par une corde. Les joueurs devaient percer
la figurine, qui était souvent le crâne d'un animal. Isa
Smiler, de Inukjuak, se souvient que les gens utilisaient leurs doigts
et leurs orteils pour tenir le compte des joueurs qui perçaient
l'objet le plus de fois d'affilée.
(Eger, p. 28) L'ayagak
pouvait revêtir la forme d'un ours.
Un autre jeu, le tingmiujang (qui signifie images
d'oiseaux), s'apparentait aux dés. Il comprenait une quinzaine
de figurines, certaines représentant des oiseaux, comme le nom
l'indique, et d'autres, la silhouette d'hommes ou de femmes.
F. H. Eger. Eskimo Games. Vancouver, X-Press, 1984, p. 28.
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Ayagak, 1899
Fullerton Harbour, côté ouest de la baie d'Hudson, Nunavut
ivoire, tendon tressé
Ours : 4 x 11,5 x 2,8 cm
MCC IV-B-134
Acquis par A. P. Low au cours de son expédition sur le Neptune,
en 1903-04
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Un ours en ivoire est plutôt lourd : les joueurs devaient
donc être très habiles pour ne pas se faire mal aux
articulations des doigts. Les règles du jeu exigeaient parfois
que les joueurs percent un trou déterminé, ce qui rendait
la victoire encore plus difficile.
Tingmiujang, 1903-1904
Fullerton Harbour, côte ouest de la baie d'Hudson, Nunavut
ivoire
Dimension moyenne : 1,4 x 2,7 x 1,6 cm
MCC IV-B-132
Acquis par A. P. Low au cours de son expédition sur le Neptune,
en 1903-1904
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Boas décrit ce jeu comme suit : « Assis autour d'une
planche ou d'une pièce en cuir, les joueurs brassent les figurines
de la main et les lancent vers le haut. Tandis que certaines pièces
tombent droit, d'autres se retrouvent à l'envers ou sur le
côté. Celles qui tombent droit appartiennent au joueur
qui se trouve en face. Elles peuvent être lançées
de façon à revenir au joueur qui les a lancées.
Les joueurs lancent à tour de rôle jusqu'à la
dernière figurine, et la personne qui en obtient le plus gagne
la partie. »*
*Boas, Franz
[1888] 1964 The Central Eskimo. Réédition,
Lincoln, University of Nebraska Press. pp. 159-160.
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