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Selon Jenness, chez les Inuits du Cuivre « [...] les peignes
n'étaient pas particulièrement prisés. Bon nombre
de femmes utilisaient plutôt leurs doigts, alors que celles qui
en possédaient ne les utilisaient que rarement. »
(Jenness, p. 59) Par ailleurs, Boas relate :
« Les peignes en ivoire sont très utilisés par les
tribus de la côte ouest de la baie d'Hudson [...] La plupart des
peignes modernes présentent des motifs gravés ou autres
formes de décoration élaborée. »
(Boas, 1964, p. 108)
La gravure et la décoration des peignes faisaient sûrement
partie des tâches attribuées aux maris chasseurs. Certains
peignes ont une forme simple et sont dépourvus de parure; d'autres
revêtent des formes plus recherchées et sont ornés de
motifs gravés tels que des points encerclés.
Presque toutes les collections provenant des diverses régions
de l'Arctique représentées dans la collection du
Musée comptent des peignes. Puisque ces peignes sont passablement
petits et souvent rattachés à des porte-aiguilles, il est
possible qu'ils aient été utilisés dans la
préparation de peaux aussi bien que pour les cheveux. Mathiassen
présente plusieurs peignes dans son rapport sur la culture
matérielle des Inuits d'Iglulik. Il soutient que les peignes
étaient utilisés pour se coiffer et pour se débarrasser
des poux. (Mathiassen, p. 209)
Dans certaines régions, les coiffures étaient passablement
élaborées; par exemple, un chignon à l'arrière
avec deux tresses croisées au-dessus des oreilles qui allaient
rejoindre le chignon. Les femmes se coiffaient-elles ainsi avec des
peignes aussi petits? Boas, Franz
[1888] 1964 The Central Eskimo. Réédition,
Lincoln, University of Nebraska Press.
Jenness, Diamond
1946 The Material Culture of the Copper Eskimo. Rapport de
l'Expédition canadienne dans l'Arctique 1913-1918, vol. XVI.
Mathiassen, Therkel
1928 Material Culture of the Iglulik Eskimos. Rapport
de la cinquième expédition de Thulé, 1921-1924,
vol. VI, no 1.
Peigne, 1877?
Kangiqsualujjuaq (rivière à la Baleine) ?, Nunavik
ivoire
2,5 x 3,8 x 0,2 cm
MCC IV-B-1052
Acquis par le Dr Robert Bell durant son travail sur le
terrain pour le compte de la Commission géologique du Canada
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La collection du Dr Bell renferme toute une série
de petits peignes élégants comme celui-ci. Les deux
ouvertures dans la partie supérieure ont peut-être
été conçues pour une prise plus ferme. L'utilisateur
aurait pu y insérer deux doigts pour se peigner ou se
débarrasser de poux.
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Peigne à cheveux, 1915
Dans les environs de Chesterfield Inlet, Nunavut
ivoire, colorant noir
7,2 x 2,9 x 0,4 cm
MCC IV-C-1035
Acquis par l'anthropologue danois Christian Leden durant son
expédition dans le Keewatin, de 1913 à 1916
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Leden répertorie cet objet comme un peigne à cheveux,
bien qu'il soit difficile d'imaginer qu'il ait été
utilisé de cette façon. Il ne manque aucune dent. Sa
décoration élégante et son parfait état
portent à croire qu'il a peut-être été
conçu comme modèle réduit pour être
déposé sur une tombe.
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