La salle du Canada


Dans l'ancienne Acadie

Même si les pêcheurs et les baleiniers hivernaient à l'occasion, et si les marchands de fourrures avaient installé des comptoirs commerciaux dans la vallée du Saint-Laurent, il n'y eut pas de colonies européennes dans le nouveau monde avant le début des années 1600.

Dans la région de l'Atlantique, les colonies françaises se trouvaient principalement en Acadie, dans les plaines des marais salants autour de la baie de Fundy. À l'origine, les colons vinrent travailler au comptoir du commerce de la fourrure de Port-Royal, créé en 1605, mais ils se tournèrent plus tard vers l'agriculture communautaire. Pendant une brève période, l'Acadie a été cédée aux Anglais, mais, vers les années 1630, elle devint une colonie française pour faire contrepoids à la présence britannique en Nouvelle-Angleterre (en anglais seulement). Bon nombre de colons français vinrent de l'ouest de la France, une région géographiquement semblable à l'Acadie. Il n'est donc pas surprenant que leurs méthodes agricoles traditionnelles aient tout à fait convenu au nouveau pays. Ainsi, les digues, que l'on avait utilisées avec succès en Hollande et en France comme technique d'assèchement des marais, se sont avérées tout aussi efficaces en Acadie.

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La section portant sur l'Acadie montre une coupe transversale d'une digue construite pour transformer les marais salants en un riche pays agricole dans la région de la baie de Fundy. Le principe qui sous-tend cette technique est très simple : les digues empêchaient certaines parties des marais riverains d'être inondées par la marée. Elles étaient habituellement construites avec des mottes de gazon consolidées par des billes ou par des branches. Les canaux d'irrigation permettaient à l'eau de pluie de s'écouler par des aboiteaux installés à la base des digues pour drainer le marais. Les aboiteaux étaient construits avec des bûches évidées ou des planches. À l'extrémité de ces aboiteaux, située du côté de l'océan, se trouvait un clapet qui se fermait quand la marée était haute et empêchait l'eau de mer de pénétrer dans les marais asséchés. La pluie dissolvait graduellement le sel du marais qu'elle transformait en une terre fertile où les agriculteurs pouvaient cultiver des produits comme le blé ou le lin.

Les routes de campagnes épousaient souvent un tracé qui suivait le dessus des digues. Les Acadiens utilisaient la charrette pour les courts trajets. Il ne reste aucun témoignage des voitures datant du début de la colonisation en Acadie. Les historiens présument que les charrettes acadiennes s'inspiraient des charrettes françaises de la même époque. Munies de quatre roues ou de deux roues comme cette réplique, elles étaient tirées par des bœufs ou des chevaux.

Les exploitations agricoles assuraient largement leur propre subsistance. Les excellentes affaires que faisaient les Acadiens avec les Anglais et avec les Français leur permirent de conserver leur neutralité politique et de prospérer pendant plus de 100 ans avec très peu d'aide extérieure.

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