Les Inuvialuit de l'ouest de l'Arctique - Des temps ancien jusqu'en 1902


Le territoire

La faune constitue de toute évidence la plus grande richesse du patrimoine naturel des Inuvialuit. Leur pays est le territoire de deux grands troupeaux de caribous; la harde de la rivière Porc-épic dans le nord du Yukon et la harde de Bluenose à l'est du fleuve Mackenzie. Dans la vallée de la rivière Horton, on y trouve aussi des boeufs musqués qui autrefois débordaient de la région jusqu'à la rivière Anderson. On compte deux espèces d'ours; les ours blancs sur la côte, et les ours gris à l'intérieur. Les lacs de marmites de géants et les fondrières sont nombreux; en été les oiseaux aquatiques abondent dans toute la région.

Au large des côtes, dans les eaux de la Mer de Beaufort, on rencontre de grosses baleines franches et deux espèces de phoques: le phoque annelé et le phoque barbu. Le belouga, une petite baleine blanche munie de dents et mesurant environ quatre mètres de long passe l'été en grand nombre dans la Mer de Beaufort. Les belougas s'attroupent par douzaines ou même par centaines aux endroits les plus riches en aliments dans l'estuaire du fleuve Mackenzie. Et les poissons d'eau douce ou anadromes sont abondants presque partout, même les espèces importantes comme le corégone tschir et le grand corégone, l'inconnu, la truite de lac, le cisco arctique et la lotte commune.

Seules les montagnes de Richardson brisent la monotonie de l'ouest de l'Arctique, généralement plat. Les rivières ont un débit plutôt lent et s'étirent en méandres; les pingos (sorte de cônes géants produits par la gelée) sont des formations terrestres caractéristiques, constituant souvent le seul relief topographique à perte de vue. Comme dans plusieurs régions nordiques qui n'ont pas connu les glaciations au cours du dernier Âge glaciaire, le territoire s'affaisse graduellement. Dans plusieurs régions, l'érosion ronge chaque année jusqu'à dix mètres de côte en une seule saison - et les îles, jadis des régions importantes d'établissements - sont maintenant inondées à chaque marée tumultueuse.


Comparativement au reste de l'Arctique, ce pays ne manque pas de végétation. Au nord, quelques épinettes s'attardent à la limite de la marée dans le delta du Mackenzie et des hauts lacs Eskimo. D'immenses rangées de bois de dérive du Mackenzie couvrent le rivage. La péninsule de Tuktoyaktuk et le versant septentrional de la Yukon sont, en été, verdoyants d'herbes, de saules et de buissons, souvent trop denses pour les traverser à pied et infestés de moustiques. C'est seulement à l'extrême nord-est, vers Cap Bathurst, que le voyageur rencontre encore des vestiges de neige en été et une végétation parsemée comme on en trouve, par exemple, dans le centre de l'Arctique. Les hivers sont rigoureux, avec une température moyenne voisinant les -25 et -35 C en janvier ou février. Par contre, les étés ont tendance à se prolonger un bon mois comparativement au centre de l'Arctique où la fonte des glaces survient tard en juin plutôt qu'en juillet ou août. En été, les mers sont généralement dégelées vers le milieu de juilllet, et ne recommencent pas à geler avant la fin d'octobre.

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