Sir Sam Hughes, ministre canadien de la Milice et de la Défense d’octobre 1911 à novembre 1916 fut l’âme de l’effort de guerre canadien à ses débuts.
Un homme énergique et controversé
Hughes améliora l’efficacité de la milice d’avant-guerre et, après 1914, dirigea l’effort de guerre du Canada avec une énergie et un dynamisme considérables. Politicien habile et charismatique, il fut élu pour la première fois en 1892 et entra au Cabinet en tant que ministre de la Défense du Premier ministre Borden en 1911. Il fut anobli en 1915.
Malgré ses talents de politicien, Hughes était un piètre organisateur, enclin au favoritisme et au capitalisme de coterie lorsqu’il accordait des promotions militaires ou des contrats pour la fabrication de munitions. Beaucoup des projets concernant l’équipement qui lui tenaient à cœur furent d’embarrassants échecs. Hughes avait milité pour l’achat du fusil Ross de fabrication canadienne qui équipait les troupes canadiennes au début de la guerre, et il s’attira de sévères critiques lorsqu’il le défendit malgré des preuves de plus en plus nombreuses des défauts qu’il présentait dans les combats. Hughes s’opposa vigoureusement aux officiers qui tentaient de remplacer le Ross en les accusant d’incompétence et de malveillance politique.
Congédié par le Premier ministre
En 1916 Hughes était devenu un boulet de plus en plus lourd au niveau politique pour le gouvernement. Il était détesté au Québec pour ses opinions antifrancophones et anticatholiques, et suscitait la méfiance de ses collègues du Cabinet à cause de ses insuffisances au point de vue financier et administratif. Ses efforts pour établir et contrôler une structure de commandement militaire canadien outre-mer avaient provoqué un véritable chaos incitant le Premier ministre à créer à l’automne un ministère de l’outre-mer relevant directement du Cabinet. Hughes s’opposa à cette décision. En novembre, Borden accepta la démission de ce ministre malheureux et de plus en plus gênant qui demeura simple député jusqu’à sa mort en 1921.