Alderson prit le commandement de la 1re division canadienne à l’arrivée de celle-ci en Angleterre en octobre 1914, et il fut le premier commandant du Corps canadien de septembre 1915 à mai 1916.
Nomination et premières batailles
Alderson, un général britannique expérimenté qui avait dirigé les Canadiens pendant la guerre d’Afrique du Sud (1899-1902), prit le commandement de la 1re division canadienne quand les Canadiens arrivèrent en Angleterre en octobre 1914. Il entraîna la force en Angleterre au cours de l’hiver suivant, congédiant des officiers incompétents et améliorant l’équipement. Il emmena les Canadiens en France en février 1915 et les commanda au cours des combats violents et confus de la deuxième bataille d’Ypres, en avril. Inférieure en nombre, disposant de moins de canons et confrontée aux premières attaques mortelles au chlore gazeux de l’histoire, la division défendit avec succès le saillant d’Ypres au coût de 6000 tués, blessés et disparus.
Alderson prit le commandement du tout nouveau Corps canadien en septembre 1915, avec l’arrivée en France de la 2e division canadienne. Ce fut un poste difficile. Des politiciens au Canada s’immisçaient constamment dans son commandement, le pressant souvent de trouver des postes importants pour des officiers qu’on lui refilait pour des raisons politiques. Alderson rejetait ces demandes. Il tenta aussi d’amener l’abandon du fusil Ross sur les champs de bataille. En conséquence, il vécut une relation acrimonieuse et difficile avec le puissant ministre de la Milice et de la Défense du Canada, sir Sam Hughes, le plus fervent défenseur du fusil Ross, qui manœuvra contre Alderson pendant une grande partie de la guerre.
La défaite de Saint-Éloi entraîne le renvoi d’Alderson
Alderson se vit retirer le commandement du Corps canadien en mai 1916, après la désastreuse bataille de Saint-Éloi. À la suite de cette défaite, les supérieurs britanniques d’Alderson et les autorités canadiennes à Ottawa rejetèrent sa recommandation que deux officiers supérieurs canadiens soient congédiés pour leurs médiocres résultats. Les deux groupes craignaient que cette suggestion détruise le moral dans la 2e division et crée des problèmes politiques non désirés, et notamment que le public perçoive un désaccord entre officiers supérieurs britanniques et canadiens. On retira donc à Alderson son poste et on lui donna le poste largement symbolique d’inspecteur général des troupes canadiennes outre-mer, ce qui mit en fait un terme à sa carrière militaire.
Le leadership d’Alderson avait aidé le Corps canadien à devenir une force de combat plus efficace, mais son influence allait être éclipsée par les deux commandants qui l’ont suivi, sir Julian Byng et sir Arthur Currie. Il démissionna de l’armée en 1920 et est décédé en 1927.