Les Canadiens défilèrent et chantèrent dans les rues lors de la déclaration de guerre au début d’août 1914. La majorité des opposants à la guerre restèrent muets. Même au Québec, où les sentiments pro-britanniques étaient traditionnellement faibles, il y eut peu d’hostilité manifeste à l’égard d’un effort de guerre volontaire.
Le gouvernement agit
Le premier ministre Robert Borden et son cabinet acceptèrent rapidement d’accéder à la demande de la Grande-Bretagne d’envoyer un contingent de 25 000 soldats canadiens. Le gouvernement vota également la Loi sur les mesures de guerre, qui lui donnait le pouvoir de faire tout ce qu’il jugerait nécessaire pour la « sécurité, la défense, la paix, l’ordre et le bien-être du Canada ».
De nouvelles recrues enthousiastes
Dans un accès sans précédent d’enthousiasme patriotique, des Canadiens de partout au pays s’enrôlèrent. Comme le Canada avant la guerre ne disposait que d’une force armée permanente très réduite, le nouveau Corps expéditionnaire canadien allait être formé principalement de soldats-citoyens.
Des milliers de personnes, dont beaucoup avaient des liens affectifs très forts avec la Grande-Bretagne, se présentèrent dans les bureaux de recrutement locaux, désireuses de « faire leur part ». Le premier contingent était formé à 70 pour cent de personnes d’origine britannique, mais nombre d’entre elles avaient vécu des années au Canada et se considéraient comme canadiennes. Le pourcentage de personnes nées au Canada allait augmenter pendant toute la durée de la guerre et en 1918 plus de la moitié du Corps expéditionnaire était constitué de Canadiens nés au pays.
Les motifs pour se battre
La brutale invasion de la Belgique par l’Allemagne choqua de nombreux Canadiens. D’autres avaient été influencés par des textes scolaires et des poèmes décrivant la guerre comme une aventure romantique. Les notions d’honneur et de gloire contribuèrent également à susciter l’enthousiasme pour la guerre et nombreux furent ceux qui virent dans l’action qu’elle promettait une échappatoire temporaire à la monotonie du travail et de la vie civile. Certains souhaitaient échapper à la récession économique qui avait frappé le Canada, mais beaucoup abandonnèrent de bons emplois pour servir sous les drapeaux.
Des recrues refusées
Les recrues potentielles ne furent pas toutes acceptées. En 1914, des examens médicaux rigoureux s’assuraient que l’aspirant soldat mesure au moins cinq pieds et trois pouces, et qu’il ait entre 18 et 45 ans. Une bonne vue, des pieds cambrés et des dents saines étaient des critères essentiels. À cause du grand nombre initial de recrues, nombre de volontaires enthousiastes furent refusés. Suite à leur rejet, certains soldats à qui il manquait des dents firent remarquer qu’ils voulaient tuer des Allemands, non les mordre.
Au début de la guerre, les recruteurs refusèrent également d’enrôler la plupart des membres de minorités visibles. Bien que de nombreuses unités aient fait appel à des Autochtones pour leurs aptitudes, réelles ou supposées, de tireurs d’élite et d’éclaireurs, elles rejetèrent les candidatures de la plupart des volontaires canadiens noirs ou asiatiques. Les préjugés racistes étaient solidement ancrés et c’est majoritairement sur des Canadiens de race blanche que reposa l’effort de guerre outre-mer.
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