L’obéissance et l’ordre constituaient l’épine dorsale de tout système militaire. Le but du droit militaire, contrairement au droit en général, était d’assurer la cohésion et la victoire grâce à la discipline, et non la justice.
La cour martiale
Les auteurs des infractions les plus graves dans l’armée étaient traduits en cour martiale. Les cours martiales de régiment et de district jugeaient les délits mineurs alors que les cours martiales générales et les cours martiales générales de campagne étaient réservées aux infractions graves qui pouvaient valoir à leurs auteurs la peine de mort.
Un petit groupe d’officiers constituait la cour martiale. Un « ami du prisonnier » jouait le rôle de ce que nous appelons maintenant l’avocat de la défense, mais les chances du soldat de s’en sortir étaient minces. Les dossiers de cours martiales qui ont survécu et qui sont détenus par Bibliothèque et Archives Canada révèlent que les témoignages des soldats accusés étaient rarement longs ou détaillés et que la cause était jugée après qu’on n’eut entendu que quelques témoins. La grande majorité des soldats accusés étaient déclarés coupables.
Peines : emprisonnement, amendes, rétrogradation
L’ivresse était le manquement à la discipline le plus courant, alors que la désertion, la lâcheté et l’abandon de son poste étaient des délits plus graves.
Les peines les plus communes étaient l’emprisonnement, les amendes et la rétrogradation. Les commandants imposaient également les peines en campagne no 1 et no 2. La peine en campagne no 1 surnommée la « crucifixion » par les soldats, consistait à accomplir divers travaux et à être attaché à un poteau ou à une roue deux heures par jour. Les soldats considéraient la peine no 1 comme particulièrement dégradante. La peine en campagne no 2 différait uniquement en ce que le soldat n’était pas attaché à un objet fixe.
Peine : la mort
L’armée prononça 200 condamnations à mort contre des membres du Corps expéditionnaire canadien mais n’en confirma que 25. Vingt-deux hommes furent exécutés pour désertion, deux pour meurtre et un pour acte de lâcheté.
Les soldats condamnés passaient la nuit précédant leur exécution avec un aumônier militaire. À l’aube on les conduisait devant un poteau où les attendait un peloton d’exécution. On remettait au peloton composé de dix à douze soldats à la fois des balles réelles et des balles à blanc afin qu’aucun d’eux ne sache avec certitude s’il était ou non responsable de la mort du condamné. Après l’exécution, le nom et les crimes des condamnés étaient publiés dans les Ordonnances générales et lus à haute voix aux troupes assemblées pour servir d’exemple à tous les soldats des forces britanniques et des dominions.
Réhabilitation des exécutés
En 2001, le gouvernement du Canada ajouta les noms des soldats exécutés pour désertion et lâcheté pendant la guerre dans le Livre du Souvenir sur la Colline du Parlement. En 2006, le parlement britannique accorda un pardon officiel à tous les soldats des forces britanniques et des dominions.