Toutes les armées firent un apprentissage difficile pendant la guerre, étudiant les opérations passées pour en tirer des leçons qu’ils pourraient appliquer à celles qui seraient lancées dans l’avenir. Malgré certaines similarités au cours des guerres précédentes, personne n’avait su prévoir l’ampleur, ni la durée ni le coût de la guerre des tranchées qui en résulterait.
Évolution des tactiques
Alors que la guerre sur le front occidental était en grande partie statique, les réseaux de tranchées étant rarement déplacés, c’était également un monde en constante évolution. Les armes, la tactique et la doctrine progressèrent pendant la guerre, alors que les soldats, du général le plus haut gradé au simple soldat, cherchaient des moyens de survivre sur les champs de bataille et d’investir les tranchées ennemies.
Innovation et évolution au front
Chaque arme, de l’infanterie et de l’artillerie au génie et aux unités médicales, évolua du fait de la guerre :
- l’infanterie commença à faire usage des grenades, des grenades à fusil et des mitrailleuses légères;
- les officiers subalternes acquirent une plus grande indépendance et davantage de responsabilité en matière de combats;
- L’entraînement et la préparation précédant les batailles mirent l’accent sur le mouvement et la flexibilité, utilisant la puissance de feu pour déterminer l’emplacement des centres de résistance de l’ennemi, ou les supprimer tandis que d’autres troupes de combat les encerclaient et les débordaient sur les côtés, les détruisant ou passant complètement outre;
- L’artillerie adopta des principes scientifiques et mit au point de nouvelles techniques pour recueillir des renseignements afin de mieux cibler les canons de l’ennemi;
- Les unités de génie et de manœuvres veillaient à ce qu’il y ait des routes, des ponts et du ravitaillement pour soutenir les soldats au cours de la bataille.
Le principal objectif tactique était de continuer à avancer et de ne pas donner à l’ennemi le temps de récupérer en déployant des troupes de réserve ou en renforçant une zone menacée.
Les opérations interarmes : la clé du succès
En 1917, les Canadiens avaient appris que la clé du succès dans les battailles résidait dans une coordination étroite entre l’artillerie et l’infanterie ainsi que les chars, les mitrailleuses, le génie d’assaut, les armes chimiques, le système de ravitaillement et l’aviation.
L’approche interarmes permit aux Canadiens de compenser les avantages au point de vue du terrain et de la position dont jouissaient les Allemands qui, pendant presque toute la guerre, combattirent sur la défensive.