La guerre de siège qui caractérisait le front occidental vit la réintroduction de nombre de méthodes plus anciennes de combat, dont l’utilisation de mines souterraines pour détruire les fortifications.
Trouver de la place pour manœuvrer
Les lignes de tranchées présentes de la Suisse à la mer du Nord ne laissaient guère de place aux armées pour manœuvrer, et la puissance mortelle des armes modernes rendait les attaques de front difficiles et coûteuses. S’il était impossible de contourner ou de franchir les positions d’ennemis protégés par des tranchées et constamment en état d’alerte, pouvait-on anéantir leurs défenses par en dessous?
Cette technique consistant à creuser sous la tranchée ou le mur d’un ennemi pour passer au-delà, ou pour utiliser des explosifs en vue de les détruire, datait de plusieurs siècles. Mais on l’utilisait généralement dans les guerres de siège en bonne et due forme, contre les murs ou les fortifications des villes, et rarement contre des armées de campagne.
Les mines souterraines arrivent sur le champ de bataille
La guerre des tranchées vit l’adoption par les armées de campagne de la pose de mines souterraines.
Des compagnies spécialisées dans la pose de mines creusaient des tunnels sous les tranchées ennemies afin de poser des charges explosives et de faire sauter la position. Ces opérations pouvaient durer des mois et souvent elles avaient lieu conjointement avec des incursions ou des opérations offensives à grande échelle.
Les mineurs expérimentés du Canada
Le Canada leva quatre compagnies de sapeurs-mineurs dont trois servirent au front. Les compagnies canadiennes de sapeurs-mineurs servirent avec des formations britanniques sous le Controller of Mines au quartier général principal. À l’été 1918, deux des trois compagnies (la troisième continua à servir avec les Britanniques) furent dispersées, 1100 sapeurs-mineurs étant redistribués à travers les bataillons de génie du Corps canadien.
Mines et batailles souterraines
La plupart des mineurs des champs de bataille avaient été mineurs ou ingénieurs dans la vie civile et connaissaient bien cette activité dangereuse qui se caractérisait par le travail dans des milieux clos et sombres. Les mineurs essayaient de travailler en silence de peur d’être entendus par les troupes ennemies, mais il y eut à l’occasion des batailles souterraines violentes quand deux groupes de mineurs se rencontraient, ou quand des tunnels débouchaient sur une position ennemie. Les mineurs travaillaient aussi souvent les uns contre les autres, posant des explosifs dans l’espoir de tomber dans des tunnels ennemis.