Le Canada et la Première Guerre mondiale

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Ce sont les Allemands qui utilisèrent pour la première fois à grande échelle des gaz toxiques mortels. Ce fut le 22 avril 1915, au cours de la deuxième bataille d’Ypres.

Conséquences du gazage à Ypres

À Ypres, en Belgique, les Allemands avaient transporté du chlore liquide vers le front dans de grandes boîtes en métal. Le vent soufflant au-dessus des lignes françaises et canadiennes le 22 avril, ils dégagèrent le gaz, qui se refroidit pour se liquéfier et dériva au-dessus du champ de bataille en un nuage mortel vert-jaune. Le gaz fit son effet, mais, alors que certains soldats s’enfuirent pris de panique, les Canadiens tinrent bon. Après plusieurs jours de combats violents et chaotiques, la position d’Ypres demeura aux mains des Alliés.

Réponse au gaz

Avec l’introduction du gaz toxique, beaucoup de contemporains craignaient que les Allemands n’aient découvert une arme qui leur permettrait de gagner la guerre. Mais l’introduction de masques à gaz de plus en plus efficaces et d’autres précautions contribuèrent à annihiler l’avantage allemand. Les Britanniques répondirent avec leurs propres attaques au gaz en septembre 1915, mais un changement de la direction du vent entraîna la mort de plus de 2000 soldats britanniques qui furent gazés par leurs propres produits chimiques.

Combats sur le champ de bataille chimique

Des gaz plus mortels et des systèmes de diffusion plus fiables furent introduits plus tard pendant la guerre. En 1917, des obus chimiques, des projecteurs et des mortiers purent déposer de denses barrages gazeux sur les lignes ennemies, ou derrière elles sur des routes d’approvisionnement, des tranchées de réserve ou des batteries de tir. Le phosgène, introduit à la fin de 1915, était presque invisible et beaucoup plus mortel que le chlore. Les Allemands libérèrent du gaz moutarde à l’été 1917. Il attaquait la peau et aveuglait ses victimes, ce qui rendait inefficaces les masques à gaz et les respirateurs existants.

Au moment de l’Armistice, les obus chimiques constituaient 35 pour cent des munitions chez les Français et les Allemands, 25 pour cent chez les Britanniques et 20 pour cent chez les Américains. Au cours de la dernière année de la guerre, des soldats de toutes les armées se battirent à travers les champs de bataille souvent étouffés par le gaz. Il y eut approximativement un million de pertes dues au gaz dans l’ensemble des armées pendant la guerre, dont 12 000 Canadiens. Beaucoup de soldats ne firent jamais état de leurs multiples gazages mineurs, lesquels n’étaient pas immédiatement débilitants. Souffrant plus tard de maladies et d’incapacités provoquées par des produits chimiques, ils luttaient parfois en vain pour faire approuver leurs réclamations médicales, ayant négligé de documenter leurs blessures à l’époque.

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