À l’échelle nationale, locale et individuelle, le Canada commémore les sacrifices consentis par les siens au cours de la Première Guerre mondiale.
Monuments commémoratifs nationaux
Le Monument commémoratif national de guerre du Canada, inauguré en 1939 par le roi George VI et la reine Elizabeth s’élève Place de la Confédération, à Ottawa. Il fallut 13 ans pour édifier cette œuvre de Vernon March. Vingt-deux figures représentant l’infanterie, l’artillerie, l’aviation, les infirmières, la cavalerie, les services de soutien, les bûcherons et la marine franchissent un arc de triomphe. Des figures allégoriques représentant la paix et la liberté surmontent l’arc. Il fut édifié à l’origine pour rendre hommage aux sacrifices de ceux qui avaient servi pendant la Première Guerre mondiale, mais en 1982 on inscrivit également les dates de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée. En l’an 2000, la Tombe du soldat inconnu fut ajoutée à la base du monument. C’est là que se déroule chaque année, le 11 novembre, la cérémonie du Jour du Souvenir.
La Tour de la Paix sur la Colline du Parlement, qui est visible du monument commémoratif, fut achevée en 1927 en tant que monument commémoratif de guerre après qu’un incendie eut détruit le Parlement canadien en 1916. La Chapelle du Souvenir au pied de la tour abrite les Livres du Souvenir, commémorant tous les Canadiens qui sont morts sous l’uniforme depuis la Confédération. Le fait qu’il y ait eu plus de 60 000 morts au cours de la Première Guerre mondiale fut à l’origine de la création de ces livres, et Le Livre du Souvenir de la Première Guerre mondiale fut le premier à voir le jour. Il est toujours le plus long, contenant plus de 66 000 noms, y compris ceux de tous les membres du personnel militaire décédés entre le 4 août 1914 et le 31 avril 1922. Étant donné que plusieurs milliers de soldats sont morts après le démantèlement du Corps expéditionnaire canadien, ce nombre est plus élevé que celui que l’on avance d’habitude pour les Canadiens morts pendant la guerre.
Monuments commémoratifs locaux
Presque toutes les municipalités du Canada, ainsi que de nombreux quartiers, associations publiques et groupes de citoyens, entretiennent un monument commémoratif de guerre. Les restes des soldats canadiens reposant dans des cimetières de l’Empire outre-mer, les Canadiens commémorèrent leurs morts au pays en collectant des fonds pour ériger des monuments commémoratifs qui étaient normalement dressés dans des endroits bien en vue près des hôtels de ville, dans des parcs du centre-ville ou près d’autres monuments commémoratifs. Sur ces monuments étaient généralement inscrits les noms des morts de la localité, et leur construction, leur installation et leur appellation furent des préoccupations civiles majeures pendant une bonne partie des années 1920 et 1930.
Les localités commémoraient les morts et perpétuaient également leur souvenir d’autres façons, notamment :
- en donnant à des parcs, des rues et des lieux géographiques le nom de soldats ou de batailles;
- en érigeant des plaques et des panneaux historiques;
- en rédigeant des histoires et des ouvrages commémoratifs pour les écoles, les entreprises et les associations;
- en installant des vitraux dans des églises et des bâtiments publics.
Commémoration individuelle
Les familles et les personnes chères des soldats décédés devaient traverser la douleur et la tristesse de la mort sans que des rites funéraires ou un enterrement au pays ne viennent concrétiser leur deuil. Leur façon de perpétuer le souvenir peut avoir été de participer à des activités nationales ou locales de commémoration, mais également avoir pris la forme de traditions orales : garder et exposer des photos, des lettres ou des souvenirs que l’on chérissait, et conserver des objets physiques pour préserver le souvenir.
De plus, les effets personnels ou les documents de la personne décédée pouvaient également comprendre des objets de commémoration officielle. Le gouvernement britannique, par exemple, remit une Plaque du Souvenir, ainsi qu’un parchemin commémoratif au parent le plus proche de chaque membre du personnel militaire décédé pendant la guerre. Appelé officieusement le « Dead Man’s Penny » (le sou du mort), la plaque était en bronze et comportait le nom complet du défunt mais pas son grade. En 1919, le gouvernement du Canada institua la Croix du Souvenir, plus connue sous le nom de Croix d’argent, pour les mères et les veuves de soldats canadiens tués en service actif. Elle est toujours décernée.