La guerre produisit des centaines de milliers d’anciens combattants, et le soutien public et privé à l’intention des soldats et de leurs familles s’en trouva grandement élargi. Des programmes gouvernementaux, notamment des pensions et des soins médicaux, accrurent le rôle de l’État et vinrent compléter le travail bénévole patriotique et de bienfaisance.
De meilleures pensions et de meilleures prestations
Il y avait peu de pensionnés de guerre au Canada avant 1914 et le pays n’avait guère d’expérience du traitement des problèmes des anciens combattants. Les politiciens et la plupart des bureaucrates hésitaient face aux coûts à long terme des prestations, mais les besoins en matière de recrutement, le patriotisme public et le simple bon sens exigeaient une approche plus généreuse et plus globale.
La planification initiale, qui portait sur les soins et la réintégration des anciens combattants handicapés, se généralisa rapidement pour inclure les problèmes de l’invalidité de longue durée, de l’administration des pensions, et du retour et de la réinstallation de plusieurs centaines de milliers de soldats en bonne santé.
Après des débuts modestes, Ottawa, à la fin de la guerre, administrait un important système médical, des établissements de soins de longue durée, des assurances pour les soldats, un programme de colonisation rurale et de nombreux autres avantages et types d’aide. Le Canada offrait des préférences en matière d’emploi aux soldats de retour, dépassant la plupart des pays en ce qui concerne la formation des invalides, et octroyait les taux de pension les plus généreux au monde. En 1920, plus de 20 pour cent des revenus fédéraux seraient consacrés aux pensions des anciens combattants ; en 1914, ce chiffre était de 0,5 pour cent.
Soutien public
Des initiatives provinciales, municipales et privées vinrent compléter les efforts du gouvernement fédéral, tandis que des organisations de bienfaisance offraient un vaste éventail de services, dont de l’argent, pour les familles ou les causes qui le méritaient. On offrait surtout cette aide sur la foi de ce que les soldats et leurs familles demeureraient responsables de leur retour à la vie civile après-guerre. Une nation fière et reconnaissante ne pouvait donner trop peu à ses anciens combattants, mais elle ne pouvait donner trop non plus.