Une nouvelle exposition montre comment l’effort de guerre des femmes a modifié le tissu social du Canada

Le 9 mai 2007
 

Une nouvelle exposition montre comment l’effort de guerre des femmes a modifié le tissu social du Canada

Ottawa (Ontario), le 9 mai 2007 — Les soldats canadiens partis combattre lors de la Seconde Guerre mondiale ont confié à leurs épouses, sœurs ou mères le soin de leurs foyers et la responsabilité d’assurer la bonne marche de l’industrie. Ces femmes dures à la tâche ont inspiré De fil en aiguille, la nouvelle exposition d’art du textile contemporain qui prend l’affiche le samedi 12 mai 2007 au Musée canadien de la guerre à Ottawa.

De fil en aiguille réunit 15 courtepointes artistiques créées par Johnnene Maddison, une artiste contemporaine de London (Ontario). Ses compositions serties de textiles d’époque, de photos transférées, de souvenirs, de perles et de broderies prennent leur source dans ses propres souvenirs d’enfance en temps de guerre. Elle se souvient qu’elle s’asseyait sous le porche en début de soirée pour guetter l’arrivée des femmes, y compris sa mère, qui rentraient de l’usine en bleus de travail, leur boîte à lunch à la main. Après une longue journée de travail, elles préparaient le souper pour leurs enfants, puis s’asseyaient sous le porche pour coudre et raccommoder des vêtements, incluant leurs propres uniformes.

« J’ai voulu rendre compte de la féminité intrinsèque de cette tâche consistant à récupérer des bouts de tissus pour réparer ou rapiécer quelque chose et m’en servir comme une métaphore ou une allégorie de l’ingéniosité avec laquelle ces femmes ont tenu le pays, l’économie et leurs familles à bout de bras, tandis que leurs propres vies étaient mises en pièces par la guerre », explique Madame Maddison.

L’artiste a interviewé 37 femmes au sujet de leurs expériences pendant la guerre, alors qu’elles travaillaient, comme des millions d’autres en Amérique du Nord, dans des usines et des fermes, dans l’industrie aéronautique et dans des secteurs d’activité traditionnellement réservés aux hommes comme la soudure, le dessin technique et la chimie industrielle. En plus de ces témoignages, elle a rassemblé quelques souvenirs, notamment des photographies, et a ratissé les friperies, les ventes de garage, les sous-sols et les greniers pour trouver des bouts de tissus des années 1940.

Les œuvres d’art qui en ont résulté ne font pas que rendre hommage à ces femmes et à leur apport inestimable à l’effort de guerre. Elles illustrent aussi les profonds bouleversements sociaux qui se sont poursuivis dans les années d’après-guerre.

« De fil en aiguille transcende les aspects les plus évidents de l’histoire militaire pour révéler de quelles façons les femmes ont su s’adapter à de nouveaux défis et responsabilités, et ont été forcées, dans bien des cas, de se réadapter à leurs rôles traditionnels à la fin de la Seconde Guerre mondiale », souligne Joe Geurts, directeur général du Musée canadien de la guerre. « Les Canadiennes ont répondu à l’appel de leur pays qui avait besoin d’elles. Mais après la guerre, elles ont souvent été obligées de céder leurs emplois aux