Outils éducatifs / Ressource

Outil pédagogique : Conseils pour animer la discussion de groupe sur de sujets historiques difficiles

Télécharger le PDF

Utilisez ce guide pour vous aider, vous et vos élèves, à analyser et à aborder un récit difficile. Veuillez noter que le masculin est utilisé dans ce document dans le seul but d’alléger le texte et inclut les personnes de tous genres.

Qu’est-ce qu’un sujet historique difficile?

Un sujet historique difficile met en lumière des événements complexes et émotionnellement chargés et sensibles. Ces évènements évoquent des traumatismes, des conflits ou de l’injustice, par exemple. Afin de bien faire comprendre aux élèves la place importante de ces sujets dans l’Histoire tout en étant attentifs aux sentiments qu’ils ressentent à leur égard, ces sujets difficiles doivent être abordés dans une discussion posée et empreinte d’empathie. Malgré le défi que cela implique, aborder ces sujets, c’est aussi parler de la résilience et de l’importance des liens humains.

Conseils pour animer la discussion de groupe sur un sujet historique difficile

EN PRÉPARATION À LA DISCUSSION DE GROUPE

  • Préparez-vous à travailler avec des documents qui comportent des sujets sensibles : Prenez le temps de passer en revue les Conseils pour l’enseignement de sujets historiques difficiles.
  • Normalisez et validez les réactions et les émotions : Il est important de comprendre et de laisser savoir aux élèves que, bien que l’écoute et le visionnement de récits difficiles peuvent susciter un certain malaise, c’est aussi une activité bénéfique. Insistez sur le fait que les entrevues ne présentent qu’une partie de l’histoire de la vie d’une personne.
  • Présentez le contexte historique du récit : Avant de présenter une entrevue, assurez-vous que les élèves connaissent les principaux faits historiques en lien avec le récit et présentez les termes ou les concepts méconnus qui sont abordés dans l’enregistrement.
  • Favorisez la sécurité émotionnelle avant tout : Préservez la sécurité psychologique des élèves en évitant les récits qui relatent des préjudices causés à des enfants. (Des avertissements sur le contenu sont fournis dans l’onglet « À propos du clip ».)
  • Prévoyez du temps pour une réflexion individuelle : Laissez les élèves écouter ou regarder l’entrevue au moins une fois et accordez-leur du temps pour la réécouter et y réfléchir. Respectez le choix des élèves qui préfèrent ne pas s’exprimer sur le sujet pendant la conversation de groupe.

DÉROULEMENT DE L’ACTIVITÉ

Période de réflexion et d’écriture

  • Avant de partager les idées en groupe, accordez aux élèves du temps pour mettre par écrit certaines de leurs réflexions.
  • Donnez aux étudiants suffisamment de temps pour écrire (si vous utilisez la feuille d'activité Analyser une entrevue d'histoire orale, au moins 15 minutes sont recommandées).
  • Demandez aux élèves de souligner ou de surligner les idées dont ils veulent discuter.

Partage et écoute en petits groupes

  • Divisez la classe en petits groupes de quatre ou cinq élèves.
  • Nommez un élève pour animer la discussion et suivre les directives.
  • Fournissez les directives suivantes pour que chaque élève ait l’occasion d’exprimer ses propres points de vue et d’établir un lien plus profond avec le récit :
    • Chaque élève partagera une partie de sa fiche d’activité remplie avec le groupe.
    • Assurez-vous que les élèves comprennent que lorsqu’un élève partage, il est important de ne pas l’interrompre.
    • Les élèves devraient se concentrer sur leurs propres pensées, leurs sentiments et leurs observations plutôt que de réagir à ce que les autres ont dit. (S’ils ont une question pour les aider à comprendre ce qui a été dit, ils peuvent commencer par dire « J’ai une question à te poser pour mieux comprendre. » Cette approche réduit l'anxiété de l'élève interrogé et contribue à maintenir une dynamique de groupe équilibrée.)
    • Mentionnez aux élèves qu’ils peuvent venir vous demander de changer de groupe s’ils ne sont pas à l’aise avec le sujet abordé assigné à leur groupe.

Partage en grand groupe

  • Une fois que vos apprenants ont discuté en petits groupes, animez une discussion en grand groupe pour aider les élèves à synthétiser ce qu’ils ont appris.

Conseils pour animer une conversation de groupe efficace

Assurez-vous du bien-être et du respect de chacun : Orientez la discussion de façon à maintenir un environnement sûr et respectueux.

  1. Amorcez la discussion avec la question suivante : Quelles idées avez-vous trouvées les plus intéressantes?
  2. Revenez sur les interventions des élèves : Reformulez ce que l’élève a dit, puis relancez la discussion avec la question : « Qu’avez-vous entendu (ou lu) qui permet de dire cela? »
  3. Encouragez le partage : Lancez fréquemment des questions ouvertes comme :
    a. Avez-vous noté quelque chose de plus?
    b. Quelles nouvelles idées avez-vous apprises en écoutant les membres de votre groupe?
    c. Avez-vous des questions?
  4. Écoutez attentivement : Assurez-vous de comprendre ce que les élèves disent, d’entendre tout ce qu’ils disent et de le comprendre avec précision.
  5. Paraphrasez les commentaires des élèves : reconnaissez et affirmez la participation de chacun en reformulant les interventions des élèves.
  6. Acceptez les commentaires de façon neutre : Revenez sur tous les commentaires sans porter de jugement.
  7. N'encouragez pas les comparaisons personnelles : Si l’élève intervient pour parler de son expérience personnelle, reconnaissez son intervention rapidement sans chercher à élaborer davantage. Cela permet de garder l'attention sur les histoires orales discutées et d'éviter d'explorer l'histoire personnelle de l'élève. Assurez-vous de revenir vers cet élève plus tard, en privé, pour vérifier s'il va bien.
  8. Faites des liens entre les interventions des élèves : Établissez des liens entre les commentaires pertinents, qu’ils soient opposés ou semblables.
  9. Parlez du contexte et des faits historiques : Présentez le contexte historique et certains faits importants pour encadrer la discussion.

Il est important que les élèves reconnaissent que certains faits ne sont pas ouverts au débat. En tant qu’enseignant, vous devez avoir confiance en vous attaquant à des conceptions erronées (gentiment et clairement), particulièrement lorsqu’ils compromettent le bien-être des élèves ou perpétuent des inexactitudes historiques nuisibles.

CONCLUSION DE LA DISCUSSION DE GROUPE

  • Maintenez un environnement favorable : Fournissez un encadrement et des consignes qui favorisent la sécurité émotionnelle, reconnaissez les différents points de vue ainsi que les interventions constructives et bénéfiques au cours de la discussion de groupe.
  • Prévoyez une activité d’assimilation et d’application des apprentissages : Préparez une activité visant l’assimilation et l’application des apprentissages selon l’approche de votre choix, par exemple, une rédaction personnelle de type journal intime, un projet thématique, des arts visuels ou des expressions musicales.
  • Terminez sur une note positive : Dans la mesure du possible, terminez l’activité par un message d’espoir.
  • Prévoyez un moment de détente ou de réflexion : Accordez aux élèves du temps pour se détendre ou réfléchir à l’activité qui vient de se terminer.

Leur histoire : Témoignages d'ex-militaires du Canada et de leurs proches est un projet d’histoire orale sur la vie après-guerre et après-service. Il comprend plus de 200 entrevues, dont une sélection est présentée dans cette exposition en ligne. Les transcriptions complètes et les détails de toutes les entrevues de Leur histoire sont disponibles dans le catalogue en ligne du Musée canadien de la guerre : Recherche dans la collection. Vous pouvez également demander l’accès aux enregistrements audios et vidéos des entrevues par l’intermédiaire du Centre de recherche sur l’histoire militaire du Musée canadien de la guerre : mhrc-crhm@warmuseum.ca

Leur histoire : témoignages d'ex-militaires du Canada et de leurs proches est généreusement soutenu par la famille A. Britton Smith; la Fondation Azrieli; Arthur B.C. Drache, C.M., c. r. et Judy Young Drache; La Légion royale canadienne; la Fondation nationale Légion; Les Amis du Musée canadien de la guerre; la Fondation Crabtree; Robert Stollery, en l’honneur de son service pendant la Seconde Guerre mondiale; le colonel (retr.) Stanley A. Milner, O.C., A.O.E., M.S.M., C.D., LL.D.; et des personnes de partout au Canada.