Les Haïdas avaient plusieurs jeux de hasard populaires, et on jouait volontiers dès qu'il y avait un temps mort dans une activité sociale. Un jeu se jouait avec trois ensembles de bâtonnets baptisés de noms de divers animaux ou oiseaux, lesquels n'étaient connus que du propriétaire et de sa famille. Les bâtonnets comportent des anneaux et des marques en spirale pour les distinguer, mais les ensembles les plus richement décorés sont à eux seuls de véritables expositions d'art haïda. |
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Les bâtonnets étaient faits de bois d'érable dur et ornés de sculptures, de dessins et de pyrogravures réalisées avec une pointe portée au rouge; beaucoup étaient incrustés de coquilles d'haliotide ou de cuivre. Les dessins sont difficiles à apprecier au premier coup d'œil, car ils entourent complètement les bâtonnets, qu'il faut faire tourner lentement pour les révéler entièrement. Certains comportent des figures de chaman, qui sautent, à la manière d'un dessin animé en faisant tourner le bâtonnet, on voit se succéder des chamans. Les oiseaux en plein vol sont également courants, ainsi que les épaulards bondissants. |