La couverture à boutons, qui est apparue après les premiers contacts avec les Européens, est aujourd'hui le vêtement de fête contemporain le plus populaire parmi les groupes de la côte septentrionale -- les Haïdas, les Tsimshians, les Tlingits et les Nisga'as. Au début, des emblèmes décorés de coquilles de dentale étaient cousus sur des couvertures de laine achetées à des marchands de fourrure, puis à la Compagnie de la Baie d'Hudson. Vers le milieu du XIXe siècle, on avait adopté une couverture en lainage feutré, ornée d'applications de lainage de Stroud rouge. Des carrés de coquilles d'haliotide étaient cousus à l'emplacement des yeux et des articulations des figures emblématiques afin que le danseur lance des éclats de lumière lorsqu'il évoluait autour d'un feu. Lorsqu'on s'est mis à utiliser de boutons de nacre achetés aux marchands de fourrure, ils ont proliféré le long des lignes figuratives. Aujourd'hui, on utilise parfois des boutons pour remplir des parties entières des éléments de motif et même tout le fond. |
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Un potlatch moderne peut être l'occasion d'admirer au moins une centaine de couvertures à boutons portées par les participants. Au cours de la cérémonie traditionnelle où une personne reçoit son nom, la coutume veut maintenant qu'on lui offre une couverture spéciale décorée d'un emblème familial. Un siècle après l'apparition de la couverture à boutons, celle-ci est devenue pour les Haîdas un symbole de renaissance sociale et artistique. Dorothy Grant, une artiste haïda-kaïgani, a créé une maison de mode se spécialisant dans les vêtements ornés d'applications qu'elle appelle «tenues de fête». |