On a déjà cru que les dessins floraux exécutés par les Amérindiens des forêts septentrionales appartenaient à l'iconographie autochtone. Or, ces motifs y apparaissent rarement avant 1800 et ils sont inexistants dans les arts autochtones de l'époque préhistorique. Ici, les motifs de ces sacs métis du milieu du XIXe siècle représentent manifestement des fleurs européennes et les diverses compositions ne sont pas sans évoquer l'art populaire colonial. Cette influence n'étonne guère puisque vers le milieu du XVIIe siècle les Ursulines de Québec avaient établi dans les missions des écoles où les jeunes filles autochtones pouvaient apprendre la broderie. Toutefois, c'est dans la région des Grands Lacs et vers la fin du XVIIIe siècle que naîtra le véritable art floral autochtone : dans les missions et postes de traite de fourrures, des Métisses incorporeront des motifs réalistes de ce type à leur vocabulaire d'images. Plus tard, les Métis s'établissent sur la rivière Rouge, où ils se font remarquer des Amérindiens des environs par leur art distinctif : on les appelle les «Gens du motif floral perlé».
Orné de motifs perlés caractéristiques des Métis, ce manteau en peau de chevreuil aurait appartenu à Louis David Riel (1844-1885). Homme aux nombreuses facettes, Louis Riel est aujourd'hui considéré par certains comme la personnification des aspirations des Métis de l'Ouest canadien. Pour bien des groupes, il est un héros. Néanmoins, après qu'il eût mené la rébellion de 1885, il fut jugé et pendu pour trahison.