Ces lettres sont des témoins de l'imagination et de l'audace des habitants de Paris lors du siège de 1871. Elles sont un des premiers essais de poste aérienne au monde. Le service postal français organise un service de ballons complété par des pigeons voyageurs. À cette époque, les ballons sphériques ne sont pas dirigeables et ne peuvent que sortir de Paris. L'entrée des lettres est confiée à des pigeons voyageurs qui sont amenés à bord de ces ballons. Soixante-cinq ballons emporteront hors de Paris vingt-neufs voyageurs et près de onze tonnes de courrier. Quant aux pigeons qui reviennent vers la capitale, malgré le froid et les tirs ennemis, ils réussiront à transporter près de cent mille messages.
Cette correspondance entre Cosme de Satgé à sa mère Henriette Rowley est un témoignage fascinant de la vie menée par les Parisiens. Ces pièces remarquables indiquent le nom du ballon qui les a transportées.
La première lettre a probablement été transportée par le ballon Gironde parti le 8 novembre à 8 h 20 de la gare d'Orléans. Le cachet de départ indique le 6 novembre 1870, 3e levée.
La deuxième lettre a été transportée par le ballon Armand-Barbès parti le 7 octobre à 11 h 10 de la place Montmartre. À son bord se trouve le ministre de l'intérieur Gambetta et son secrétaire, M. Spuller.
La troisième lettre indique un cachet de départ du 25 septembre 1870. Mais il n'est pas possible d'identifier de façon certaine le ballon qui a transporté cette lettre. De nombreuses lettres comme celle-ci étaient en souffrance à la poste. Afin d'écouler ce flot de courrier, des gros ballons transporteurs tels que le Jean-Bart no 1, le Jules Favre no 1, et le Victor-Hugo ont emmené 300 à 450 kilogrammes de courrier du 12 au 18 octobre 1870. Il est donc possible de croire que cette lettre ait été transportée par un de ces ballons.