Les traditions artisanales européennes qui ont été transplantées au Canada ont évolué au fil de nombreuses générations. Le métier de menuisier se transmet toujours de père en fils ou de maître à apprenti, les outils demeurent les mêmes, mais il faut s'adapter aux nouveaux matériaux à travailler et aux besoins de la population. Certains artisans du bois se font donc charpentiers, tonneliers ou charrons, alors que d'autres optent pour le métier d'ébéniste, de chaisier ou même de sculpteur.
Tous doivent connaître les essences ligneuses qui conviennent le mieux aux objets à fabriquer : le tonnelier choisit le frêne et le chêne blanc pour fabriquer des barils étanches, le chaisier préfère le merisier et le frêne blanc pour leur dureté et leur élasticité, et l'ébéniste, vu la variété de sa production, travaille le pin, le merisier, le frêne, l'érable et le noyer. C'est du menuisier en meubles que nous sont parvenues les plus éloquentes pièces de cet art sobre et original inspiré des styles européens en vogue à l'époque, tels les armoires à panneaux simples ou ornés de pointes de diamant, les bureaux ouvragés, les buffets ou commodes, ainsi que les chaises aux formes raffinées.
Arthur Sorrill, de Bromwich (Angleterre), a fabriqué ce coffret à outils en acajou vers 1894, alors qu'il n'avait que 19 ans. La plupart des outils qu'il renferme datent de la même période et furent également fabriqués en Angleterre. Dans la tradition des menuisiers, Arthur Sorrill a légué ses outils et son métier à son fils William, qui fit usage des uns et de l'autre ici même, au Canada.