II. Les modes de gestion
Le gouvernement fédéral gère les pêches de
l'Atlantique en vertu de la Constitution, de la Loi sur les
pêches et d'autres lois. Les gouvernements provinciaux
contrôlent la transformation à terre; et l'Organisation
des pêches de l'Atlantique nord-ouest et d'autres instances
internationales réglementent en gros les pêches au-delà
de la zone de 200 milles des eaux extraterritoriales du Canada.
Historiquement, le gouvernement fédéral a surtout
évité de mettre en place une vaste politique industrielle,
tentant plutôt de faire ce que semblaient commander les
circonstances et de régler sa conduite du mieux possible selon
les besoins. Toutefois, au fil de l'augmentation de la capacité
de pêche, le gouvernement a vu son rôle croître en
importance dans le but précis de protéger les stocks de
poissons et d'équilibrer les demandes concurrentes.
De la Confédération à la Première Guerre
mondiale
Avant la Confédération, la gestion des pêches comme
on l'entend aujourd'hui n'existe à peu près pas. De 1867
à la Première Guerre mondiale, le ministère de la
Marine et des Pêcheries met sur pied un corps d'agents de
pêche. Des commissions royales d'enquête itinérantes
rédigent les règlements de nombreuses pêches et le
gouvernement met sur pied le Conseil de recherche sur les pêcheries
du Canada.
Les gestionnaires s'intéressent d'abord aux pêches en eaux
douces et s'occupent de la fermeture des saisons, des restrictions sur
les engins de pêche, etc. Le premier commissaire aux pêches
tente de faire adopter l'idée de baux et de permis pour les
rivières à saumon en évoquant la
nécessité d'éviter une surcompétition
destructrice et une meilleure conservation de la ressource par les
titulaires de privilèges. Mais les circonstances ne s'y
prêtent pas.
Puis les règlements visent des eaux plus profondes. Pendant que
l'industrie du homard construit des centaines de petites conserveries
sur la côte atlantique, le gouvernement fixe les saisons, les
limites de taille et réglemente les casiers à des fins de
conservation. L'industrie du hareng croît également.
Toutefois, le ministère des pêches interdit aux Canadiens
d'utiliser la puissante technologie de la senne coulissante pour la
pêche au hareng en raison des craintes suscitée par les
senneurs américains pêchant le maquereau.
Dès la Première Guerre mondiale, les bateaux à
moteur sont courants et les chalutiers de puissants navires
motorisés tirant de grands filets commencent à
jouer un rôle clé dans la pêche au poisson de fond
jusqu'alors dominée par les hameçons et les lignes. Pour
protéger les pêches côtières, les gestionnaires
obligent les gros chalutiers (ou « dragueurs »)
à pêcher à 12 milles du littoral.
On tente sporadiquement de développer de nouvelles pêcheries
ou d'améliorer la qualité du produit. Avec la subvention
gouvernementale de douzaines d'écloseries de saumon et de bien
d'autres espèces, les gestionnaires des pêches tentent de
se convaincre que ces efforts accroissent la récolte. Dès
les années 1930, cette initiative disparaît; les
écloseries servent alors surtout à l'ensemencement des
rivières pour la pêche sportive.
De la Première à la Deuxième Guerre mondiale
Durant la Première Guerre mondiale, les pêches de poissons
de fond et autres connaissent un grand essor. Peu après, la
pêche du pétoncle prend de l'importance tout comme le
commerce du poisson frais. Les grands navires adoptent les moteurs à
diesel.
La Dépression frappe tôt l'industrie de la pêche.
Pendant que les Européens se remettent de la guerre et
reconstruisent les marchés du poisson salé et du poisson
frais, Terre-Neuve perd ses marchés outre-mer et commence à
concurrencer le commerce du poisson salé des Maritimes. Les prix
chutent en conséquence et les pêcheurs sont obligés
de pêcher d'autres espèces, avec pour seul effet un nouveau
déclin des prix par ricochet.
Durant la Dépression, la misère est courante dans les
Maritimes et pire encore à Terre-Neuve dont les finances
s'effondrent au début des années 1930. La « plus
vieille colonie », comme on l'appelait alors, perd son
autonomie parlementaire car elle n'arrive plus à payer sa dette
publique. Le gouvernement britannique intervient et une commission de
gouvernement dirige Terre-Neuve de 1934 jusqu'après la
Deuxième Guerre mondiale.
Dans les Maritimes, une commission d'enquête parlementaire à
la fin des années 1920 entraîne l'interdiction presque
complète des chalutiers, surtout pour protéger les
marchés côtiers. Le ministère des Pêches
parraine le célèbre prêtre Moses Coady pour la
création de coopératives de pêche,
particulièrement le long du golfe Saint-Laurent.
Les recherches scientifiques se poursuivent également. Toutefois, en
général, la gestion des pêches dans l'entre-deux-guerres
connaît peu d'innovation.
De la Deuxième Guerre mondiale à 1968 : la période
d'expansion
La Deuxième Guerre mondiale provoque une nouvelle hausse de la
demande de poisson canadien et un plus grand souci de la
productivité. Filets de nylon, équipement hydraulique,
radio, radar et sonar se répandent. Le commerce du poisson
surgelé, principalement du poisson de fond, connaît une
forte croissance.
Le gouvernement fédéral lève l'interdiction des
chaluts (il avait déjà levé l'interdit des sennes
coulissantes en Atlantique à la fin des années 1930), et,
après la guerre, il commence à accorder des subventions
à la construction navale auxquelles s'ajoute un programme de
prêts aux pêcheurs. Un programme d'assurance-navire est
également créé. Le programme d'inspection des
pêches prend de la vigueur et encourage une meilleure qualité.
Le Conseil de recherches sur les pêcheries, en collaboration avec
le secteur du développement industriel du ministère des
Pêches, favorise l'achat de nouveaux engins, ainsi que les
pêches à croissance rapide telles la pêche de
l'espadon et la pêche hauturière du pétoncle.
Les provinces soutiennent la mise sur pied de nouvelles usines de
transformation. À Terre-Neuve, le premier ministre Smallwood
combine l'établissement de petites collectivités au
développement de « centres de croissance »
tels que Trepassey.
Dans les années 1950, les flottilles étrangères
équipées de la nouvelle technique des chalutiers-usines
commencent à pêcher davantage dans le nord-ouest de
l'Atlantique et exploitent de nombreux stocks déjà
explorés par les chercheurs canadiens. Par l'entremise de la
Commission internationale des pêches de l'Atlantique nord-ouest,
le Canada collabore avec d'autres nations pour réglementer les
pêches, principalement pour contrôler la taille des mailles
des filets afin de permettre aux petits poissons de s'échapper.
Toutefois, on s'inquiète peu de la surpêche. On vise surtout
le rendement maximal équilibré (RME).
Le développement se caractérise par la croissance rapide
de la flottille de chalutiers hauturiers et de la plus petite, mais
significative, flottille de harenguiers à senne coulissante qui
se répand de la baie de Fundy à presque tout l'Atlantique.
La flottille de navires de moyenne importance destinée à
la pêche du pétoncle croît également.
Le homard demeure une pêche par petit bateau. On impose des limites
au nombre de casiers utilisés par les pêcheurs et certains
pêcheurs de homard tentent de faire limiter le nombre total de
permis. Vers 1968, on met en place les contrôles sur la pêche
au homard qui marquent le début de la fin des pêches
ouvertes.
De 1968 à 1984 : la création du système actuel
Depuis des années, l'industrie du poisson de fond
subit des crises sporadiques, habituellement causées par les
fluctuations du marché. En 1974, s'annonce une crise plus grave
surtout en raison de la rareté de la ressource. Les flottilles
tant canadiennes qu'étrangères ont beaucoup grossi et la
flottille étrangère est largement blâmée pour
la surpêche. L'industrie s'agite alors pour obtenir une zone de
200 milles des eaux extraterritoriales qui est mise en place le
1er janvier 1977 grâce à l'habile diplomatie
canadienne alliée à celle d'autres États côtiers.
La
Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (en anglais seulement) entre en
vigueur en 1982.
À cette date, le surpeuplement et la surcompétition affligent plusieurs grandes pêches et accentuent la chronicité de la faiblesse des revenus et de l'instabilité. De plus gros bateaux et une meilleure technologie ont considérablement accru la capacité de pêche souvent au détriment des stocks de poissons et des revenus des pêcheurs. Les pêcheurs luttent de vitesse pour prendre du poisson qui autrement sera capturé par un compétiteur. Peu à peu, on comprend que les pêches ouvertes et peu contrôlées ne peuvent soutenir la capacité de pêche qu'elles suscitent.
À la fin des années 1960 et durant les années 1970, le gouvernement fédéral intervient davantage et met sur pied un système moderne de gestion de la pêche. Il s'agit d'adapter la flottille à la ressource, d'améliorer le volume, la valeur et la stabilité, et de faire participer davantage les pêcheurs et les transformateurs à la gestion.
Parmi les principales mesures, on compte :
- L'établissement de la zone de 200 milles.
- La création du ministère des Pêches et des
Océans (MPO) en 1979, responsable de la gestion des pêches,
de la recherche sur les pêcheries, de l'océanographie, de
l'hydrographie et des ports pour petits bateaux. (Dans les années
1990, le MPO accroît encore ses responsabilités en fusionnant
avec la Garde côtière canadienne.)
- Une augmentation importante des recherches scientifiques et du
contrôle.
- L'utilisation de quotas de conservation des grandes pêches
d'espèces à nageoires, établis par des méthodes
scientifiques pour favoriser un rendement optimal durable (ROD)
plutôt qu'une plus grande quantité par la politique du rendement maximal équilibré (RME).
- La limitation de la taille et de la capacité des bateaux.
- L'imposition d'un « accès limité »
par le plafonnement du nombre de bateaux et de permis de pêche
(il n'y a eu aucun contrôle direct du nombre de pêcheurs qui
a bientôt grimpé). Une personne ne peut plus tout simplement
acheter un bateau et partir à la pêche au risque d'une
surcompétition destructrice. En contrôlant le nombre,
pensait-on, on soutiendrait à la fois la conservation et un revenu
moyen.
- L'utilisation de quotas de flottilles et de zones pour répartir
les pêches, afin de garantir du poisson aux pêches
côtières, semi-hauturières et hauturières
ainsi qu'à toutes leurs subdivisions. En outre, on met en place
une « politique du propriétaire-exploitant »
afin d'empêcher les entreprises de prendre le contrôle des
bateaux de moins de 20 mètres.
- L'introduction de quotas individuels (QI) dans plusieurs pêches,
notamment du poisson de fond et du hareng, pour des raisons à la
fois de conservation et d'économie. Ainsi, au lieu de construire
des bateaux plus gros et plus chers pour saisir la meilleure part du quota
global, les pêcheurs organiseront leur pêche en fonction de
leurs besoins et de ceux du marché. Vu leur sentiment de
propriété, ils s'occuperont davantage de conservation.
- De nouvelles mesures permettent d'ajouter des quotas individuels
transférables (QIT) dans certaines pêches. Le transfert des
quotas permettra aux pêcheurs de fonctionner en tenant compte
davantage du marché. Des lignes directrices empêcheront
l'accumulation excessive de quotas.
- La création de comités consultatifs de l'industrie
pour chaque grande pêche. Plus de 100 comités-conseils
fonctionnent maintenant sur la côte atlantique.
- L'incitation à la formation et à l'expansion des
organisations de pêcheurs.
En 1976, une modification aux règlements fédéraux
permet aux pêcheurs autonomes d'obtenir plus facilement des
prestations d'assurance-chômage pour des périodes plus
longues, comme le reste de la main-d'uvre. On considère ce
geste comme une mesure d'aide sociale que la reprise des pêches
rendra inutile.
Bientôt, les captures de poisson de fond reprennent. Croissance et
prospérité marquent la fin des années 1970. Les
pêches de crabe, de crevette et de hareng croissent beaucoup dans
divers secteurs. Les grandes entreprises se dépêchent à
construire de nouveaux bateaux et de nouvelles usines.
Si le ministère des Pêches fédéral lance un
avertissement et laisse tomber la plus grande partie de son travail de
développement industriel dans la pêche et la transformation,
les gouvernements provinciaux encouragent l'expansion. En effet,
malgré les règlements de conservation et la rhétorique
anti-expansion du ministère des Pêches, il arrive que les
autorités fédérales assouplissent les règles
sur l'accès limité ou subventionnent de nouvelles usines.
De même, les pêcheurs cherchent à contourner les
règlements. Puisque la longueur des navires est
réglementée, les pêcheurs construisent des navires
de plus fort tonnage dont la capacité de pêche et de transport
est plus grande. Les moyens électroniques modernes accentuent
l'aptitude à trouver le poisson. Le nombre de pêcheurs
inscrits connaît une hausse marquée et certains participants
à temps partiel utilisent les pêches comme moyen d'obtenir
de l'assurance-chômage.
Malgré l'optimisme et le progrès apparent, les quatre grandes
entreprises de pêche du poisson de fond de la côte atlantique,
qui contrôlent la flotte de chalutiers au large et qui exercent une
influence considérable sur bien d'autres pêches, sont
très mal en point en 1981. Les facteurs liés au coût
et au prix du marché combinés à la surexpansion ont
grugé les profits.
Au début des années 1980, le gouvernement
fédéral investit des centaines de millions de dollars
dans une restructuration qui permet aux quatre grandes entreprises de
fusionner pour en former deux. Un groupe de travail fédéral
sur les pêches de l'Atlantique suscite diverses réformes,
même si les tentatives d'améliorer la commercialisation ne
mènent nulle part. Le groupe de travail donne plus d'élan
aux quotas individuels transférables, toujours litigieux. Il
énonce les principaux objectifs de la politique des pêches : la
viabilité économique, la maximisation des emplois et la
canadianisation (malgré le maintien par le Canada de
modalités de coopération qui permettent une pêche
étrangère à l'intérieur de la zone de 200
milles).
De 1984 à 1992 : en quête de stabilité
Après la crise de 1981-1982, l'industrie du poisson de fond semble
faire un retour à la normale. Les pêches atteignent des
valeurs sans précédent. Le Canada est le chef de file mondial
dans la valeur du poisson à l'exportation.
Les scientifiques prévoient une abondance de morue tout en
avertissant d'un déclin éventuel du homard. En gros, le
nouveau système promet toujours volume, valeur, stabilité
et plus de pouvoir aux pêcheurs. Toutefois, cet optimisme sombrera.
Durant la décennie suivante, le gouvernement fédéral
laisse tomber les subventions à la construction navale, le programme
de prêts aux pêcheurs et le programme d'assurance-navire
puisque les participants sont impatients de parvenir à une industrie
financièrement indépendante. Dans les années 1990, le
MPO transfert les responsabilités de l'inspection du poisson
à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (en partie en raison
de compressions budgétaires gouvernementales).
L'aquaculture s'affirme comme force majeure, particulièrement le
saumon dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick et les moules dans plusieurs
régions.
De nouveaux secteurs accèdent aux quotas individuels (appelés
aussi contingent d'entreprise quand une entreprise en est le titulaire)
et aux quotas individuels transférables. Les pêches de ce
genre représentent maintenant plus de la moitié de la valeur
au débarquement.
Le nouveau système consultatif s'avère très utile;
toutefois, il s'enlise parfois dans des conflits, particulièrement
en ce qui a trait au poisson de fond, quand les intérêts
côtiers, semi-hauturiers et hauturiers avec toute la diversité
de leurs engins s'attaquent les uns les autres.
La pêche à la morue du Nord devait devenir la plus grande
bénéficiaire de la zone de 200 milles et le principal
producteur de poisson. Toutefois, vers la fin des années 1980,
les pêcheurs côtiers se plaignent de la rareté de la
ressource. Vers le milieu de 1992, le MPO doit déclarer un
moratoire sur la pêche à la morue du Nord, qui est toujours
en vigueur aujourd'hui. On ferme alors plusieurs autres pêches de
poisson de fond. Les captures totales de poisson de fond chutent de 734 000
tonnes en 1988 à 96 000 tonnes en 1995. L'industrie de la
pêche de l'Atlantique, y compris les pêcheurs et les
transformateurs, subissent la plus grande perte d'emplois de l'histoire
canadienne.
De 1992 à 2000 : le moratoire et au-delà
La fermeture des pêches par le fédéral est
associée à des programmes d'aide pour les pêcheurs
et les transformateurs de poisson de fond, le tout accompagné de
nouvelles mesures pour réduire la flottille. Le nombre de bateaux
est réduit d'environ un tiers et celui des pêcheurs inscrits
de 64 000 en 1990 à environ 43 000 en 1999.
Entre-temps, les captures de crustacés augmentent. Durant les
années 1990, le gouvernement fédéral autorise, du
moins temporairement, une grande expansion des permis de pêche de
la crevette et du crabe, et les entreprises de transformation construisent
de nouvelles usines. Certains milieux craignent alors que la pêche
des crustacés connaisse à son tour essor et déclin.
Qu'est-il arrivé au poisson de fond? En mars 2000, le ministre des
Pêches et Océans, Herb Dhaliwal, déclare :
Personne n'a pu l'expliquer précisément, mais nous avons une
bonne idée générale. Je ne cherche pas d'excuses pour
mon ministère, mais je puis dire que les conditions environnementales
y sont un peu pour quelque chose.
Et nous avons fait le reste pas seulement mon ministère, mais
toute la communauté de la pêche.
Comme ministère, nous en savions moins que nous ne le pensions. De
plus, des pêcheurs donnaient souvent des renseignements inexacts ou
incomplets sur les prises, et ils rejetaient des prises en mer ou faisaient
de fausses déclarations.
Trop souvent, on faisait pression pour obtenir des quotas plus
élevés et on prenait tout ce qu'on pouvait prendre. Les gens
se sont battus pour leur propre cause; c'est le poisson qui a perdu; et
nous en avons tous payé le prix.
L'effondrement des stocks de morues n'a pas été causé
seulement par une catastrophe naturelle ou une loi du Parlement. C'est le
résultat des actes de personnes, au gouvernement, dans l'industrie
et dans les localités côtières, qui n'ont pas
collaboré d'assez près pour protéger le poisson dont
nous dépendons tous.
Les résultats du système mis en place dans les années
1970, qui semblait complet, révèlent en fait de nombreuses
failles, tant humaines que techniques. À bien des égards,
le ministère en menait trop large. Depuis l'effondrement de la
morue, le gouvernement tente essentiellement de faire fonctionner le
système tel que prévu à l'origine notamment
en travaillant plus étroitement avec l'industrie.
En 1993, le MPO crée le Conseil pour la conservation des ressources
halieutiques qui réunit scientifiques et fonctionnaires du
gouvernement, représentants des pêches et universitaires.
Cet organisme recommande des quotas globaux pour les stocks de poissons
et le ministre accepte presque toujours les recommandations.
Résultat : les groupes industriels ont atténué leurs
pressions pour des quotas plus élevés.
Les scientifiques du MPO s'efforcent de travailler plus directement avec
les pêcheurs pour la recherche et l'évaluation des stocks,
et les gestionnaires des pêches encouragent une
« cogestion », terme qui recouvre une diversité
d'ententes avec les pêcheurs. Le système consultatif est
maintenant plus élaboré, particulièrement dans la
conception des plans de pêche saisonniers. On note des progrès
dans ces domaines malgré certaines lacunes qui demeurent.
Aujourd'hui, malgré les problèmes du poisson de fond,
plusieurs pêcheurs font d'assez bonnes affaires et certains en font
d'excellentes. Dans certains secteurs, l'entreprenariat a le vent dans les
voiles. On peut même soutenir que le pêcheur moyen resté
dans l'industrie est en meilleure posture aujourd'hui que dans les
périodes précédentes, possède de meilleurs
bateaux, génère de meilleurs revenus, est mieux
représenté et entendu.
Toutefois, beaucoup dans l'industrie ont traversé des temps
très difficiles. Et le gouvernement a lui aussi été
châtié par les événements.
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