La chasse à la baleine
On chassait les baleines dans de petits bateaux à rames
légers appelés
chalupas.
Des flotteurs en
bois attachés à la ligne du harpon freinaient la fuite
des baleines, les épuisaient et les empêchaient de quitter
la surface. On tuait les baleines à l'aide d'un louchet, que
l'on plantait dans le cur, situé derrière la
nageoire pectorale. Criblées de coups, les baleines finissaient
par perdre beaucoup de sang.
Les baleiniers basques récitaient cette prière au moment
du harponage :
(...) faites, Seigneur Tout-Puissant, que vite nous immobilissons le
grand poisson de la mer. Sans blesser aucun de nous par sa force quand
il va prisonnier de la corde par la queue ou par la poitrine; sans
retourner la chaloupe quille au ciel, sans l'entraîner avec lui
au fond des eaux (...). Le gain est grand, le péril aussi est
grand : veillez surtout sur notre vie.
Pourquoi la chasse à la baleine? La pêche à
la baleine permettait aux Européens d'obtenir des produits
nécessaires à leurs industries et à leur
subsistance. Les Européens consommaient des millions de gallons
de l'huile de baleine qu'ils utilisaient comme huile à lampe et
comme lubrifiant. L'huile servait également d'ingrédient
de base dans la fabrication de la peinture, du vernis et du savon.
Les fanons, solides lames garnissant la bouche des baleines, étaient
utilisés dans les industries du vêtement et de l'ameublement.
Pour approvisionner ces divers marchés les
Basques ont tué des milliers de baleines.
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- Bac, demi-barrica,
basque, seizième siècle (Service
canadien des parcs).
- Crochet servant au transport
du lard.
- Couteau à hacher le
lard, basque, seizième siècle
(Newfoundland Museum).
- Pelle tranchante servant
à débiter le lard.
- Gaffe, basque, seizième
siècle (Newfoundland Museum).
- Hache servant au
prélèvement des fanons.
- Lampes à huile,
dix-huitième siècle.
- Lampe, basque, seizième
siècle (Newfoundland Museum).
- L'huile de baleine entrait dans la
fabrication de cordages
(Amman et Sachs, The Book of Trades).
- Vestiges de fondoirs
utilisées à Red Bay
(Service canadien des parcs).
- Fondoir,
dix-septième ou dix-huitième siècle
(Duhamel de Monceau, Traité
général des pêches).
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Le baleinier moyen pouvait transporter 1 250 tonneaux contenant
l'huile extraite du lard d'environ 25 baleines. Ces barricas
étaient remorquées
jusqu'au navire et entreposées dans la cale. L'assemblage
des tonneaux était une activité importante dans toute
expédition de pêche à la baleine. Artisans
privilégiés durant ces expéditions, les
tonneliers assemblaient les tonneaux en vue de l'expédition
de l'huile, et ils fabriquaient et réparaient tous les
autres contenants. Les baleiniers transportaient dans leurs cales
des douves et fonds de tonneaux ayant déjà servi, ainsi
que des branches de saule ou d'aulne destinées à la
fabrication des cerceaux.
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- Quintal (petit baril) pour
les approvisionnements (Service canadien des
parcs).
- Compas de tonnelier :
grand compas utilisés pour déterminer l'endroit où
les jables devraient être taillés
(Newfoundland Museum).
- Asse : utilisée pour
dégrossir le bois des douves et les bords biseautés
(Newfoundland Museum).
- Vrille : utilisée
pour percer les petits trous nécessaires à
l'aération ou à l'insertion d'épingles de
renforcement (Newfoundland Museum).
- Tire-fond : vissé
dans le fond du tonneau et utilisé comme poignée pour
mettre le fond en plane (Newfoundland Museum).
- Plane : utilisée
pour biseauter les fonds de tonneaux, aplanir la surface intérieure
des cercles et peut-être aussi pour nettoyer les fanons
(Newfoundland Museum).
- Jabloir : utilisé
pour tailler les rainures pratiquées aux extrémités
des douves pour fixer les fonds du tonneau (Newfoundland
Museum).
- Chien (serre-joint) :
utilisé pour poser les cerceaux sur les extrémités
des douves (Newfoundland Museum).
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