Historique

L'Expédition canadienne dans l'Arctique (ECA) de 1913-1918 est la première expédition scientifique multidisciplinaire dans l'Arctique canadien. C'est un événement important dans l'histoire des deux Musées nationaux du Canada et de la Commission géologique du Canada. Par ailleurs, l'impact de l'Expédition sur les peuples locaux a été considérable.

L'anthropologue Vilhjalmur Stefansson est l'âme de cette Expédition. Au départ, ce dernier prévoit poursuivre des travaux amorcés dans l'ouest de l'Arctique lors de l'Expédition Stefansson-Anderson entre 1908 et 1912 et partir ensuite à la recherche de terres inconnues dans la mer de Beaufort sous la direction du Musée américain d'histoire naturelle. Conscient des questions de souveraineté soulevées par la découverte éventuelle de nouvelles îles dans l'Arctique canadien, le premier ministre canadien, sir Robert Borden, s'arrange pour financer l'Expédition afin qu'elle devienne une initiative canadienne. Le directeur de la Commission géologique du Canada réussit à faire valoir l'utilité d'inclure un volet portant sur la recherche scientifique le long du littoral du continent arctique canadien.

Organisation

Pour répondre aux objectifs officiels, l'Expédition est divisée en deux groupes : l'équipe nord, dirigée par Stefansson, qui est responsable de l'exploration de nouvelles terres au nord du continent et l'équipe sud, avec à sa tête R.M. Anderson, un zoologue de l'Arctique, qui doit mener la recherche scientifique sur le continent nord. La responsabilité de l'Expédition incombe à deux organismes gouvernementaux : le ministère du Service naval et la Commission géologique du Canada. L'Expédition doit durer trois ans, et son personnel compte quatorze scientifiques provenant de plusieurs pays ainsi que des capitaines de navire et leurs équipages.

Le départ

Les membres de l'Expédition partent de Victoria (Colombie-Britannique) en juin 1913 à bord du Karluk, ancien baleinier, sous le commandement du capitaine Robert Bartlett. Deux goélettes, Alaska et Mary Sachs, sont achetées à Nome en Alaska afin de transporter les hommes et les provisions qui se sont ajoutés à la suite des nouvelles orientations de l'Expédition. Les problèmes ne tardent toutefois pas à se manifester. Les conditions de la glace au large de la côte nord de l'Alaska sont rigoureuses, et le Karluk fait partie des nombreux navires emprisonnés par les glaces cette année-là. Écrasant le Karluk, celles-ci finissent par le faire sombrer. Les deux goélettes de l'Expédition étant plus petites réussissent à naviguer dans des eaux peu profondes jusqu'à pointe Collinson en Alaska où elles passent l'hiver.

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