Qu'est-ce que le PIPGN?
(en détail)

Le Programme d'initiatives pétrolières et gazières du Nord (PIPGN)

Les premiers efforts consacrés à l'évaluation des conséquences qu'aurait sur l'environnement la construction d'un oléoduc dans la vallée du fleuve Mackenzie au début des années 1970 (voir, par exemple, Pimlott et al.: 1973) et les conclusions de la Commission Berger (Berger 1977) ont très rapidement provoqué la mise sur pied du Programme d'initiatives pétrolières et gazières du Nord (PIPGN). De l'avis de ces intervenants, la disette ou l'inégalité des connaissances pertinentes aux diverses facettes des milieux naturel, culturel et social, qui seraient presque certainement affectées, constituait la plus grande difficulté qui empêchait d'obtenir une évaluation appropriée des impacts potentiels que pouvait entraîner le plan de développement de l'huile et du gaz dans la vallée de la Mackenzie, la mer de Beaufort et le Passage du nord-ouest.

En prévision de l'exploration et de l'exploitation de l'huile et du gaz, on a désignée région privilégiée à étudier, la région du delta du Mackenzie et de la mer de Beaufort, sans cependant exclure au départ d'autres régions pertinentes si nécessaire. En d'autres mots, le programme a été conçu comme un instrument de coordination visant tant à accélérer la cueillette des données scientifiques qu'à augmenter l'efficacité et le niveau d'expertise de la part des agences gouvernementales qui, en raison de divers mandats, étaient déjà impliquées dans la gestion, dans l'expertise ou dans la réglementation des ressources à long terme dans ces régions. L'orientation générale et la définition du programme a grandement bénéficié des comptes rendus et des recommandations de la Commission d'évaluation environnementale de la mer de Beaufort (CEEMB 1984).

Le projet archéologique du PIPGN


Les sous-régions de recherche du PIPGN sont:

1-la plaine côtière du Yukon et l'île Herschel
2-le delta du fleuve Mackenzie
3-la péninsule de Tuktoyaktuk et les lacs Esquimaux
4-la rivière Horton/la péninsule du Cap Bathurst
5-le sud-ouest de la plaine d'Anderson
6-le détroit de Lancaster/le sud de l'île de Devon


Le Projet archéologique du PIPGN a été développé en harmonie avec la participation de toutes les agences gouvernementales, fédérales et territoriales, impliquées et pertinentes. Ainsi des représentants du Yukon Heritage Branch, du Centre septentrional du patrimoine Prince de Galles (Yellowknife, T.N.-O.) et de la Commission archéologique du Canada (Musée canadien des civilisations) se sont réunis afin d'assurer la protection, la conservation et l'interprétation d'un éventail vaste et complexe de richesses archéologiques non renouvelables et très fragiles. On considère que ces vestiges sont essentiels à notre compréhension de la préhistoire et de l'histoire d'une grande partie du Canada. Il a été décidé que, dans le cadre de ce programme, la contribution de la CAC-MCC consisterait à mettre l'accent sur la cueillette et l'interprétation des données archéologiques en faisant l'inventaire des sites et en procédant à des reconnaissances pour évaluer les impacts d'activités susceptibles d'entraîner leur destruction; à faire des sondages archéologiques et des examens en laboratoire; à assurer des traitements de conservation et à procéder à la conservation (si requise) des objets et à des analyses.

L'originalité de notre stratégie a été de nous préoccuper des problèmes archéologiques d'ordre général, i.e. de problèmes régionaux, plutôt que de nous confiner à des thèmes reliés à des projets de recherches conçus en fonction d'activités en particulier, comme c'est le cas, par exemple, lors de la construction d'un oléoduc ou d'une autoroute. De cette manière, les résultats ont une portée d'ordre général et fournissent un creuset dans lequel peuvent se fondre des données spécifiques. En outre, cette approche a permis d'apporter des renseignements tant à la communauté scientifique qu'au public en général. Cette valeur intrinsèque des richesses archéologiques ne peut devenir une réalité utile que par leur interprétation, par leur intégration dans un corpus plus large de connaissances historiques et par leur diffusion aux deux niveaux mentionnés ci-haut.

L'allocation des ressources (gouvernementales) déjà existantes a servi à délimiter, en fonction de priorités préalablement établies, l'étendue des activités des agences territoriales. Ainsi, le Yukon Heritage Branch a eu la responsabilité de faire un inventaire détaillé et une étude des ressources patrimoniales de l'île Hershel et, conjointement avec la CAC-MCC, de faire une reconnaissance générale des ressources patrimoniales historiques dans la plaine côtière du Yukon. Le Centre septentrional du patrimoine Prince de Galles (Yellowknife) devait concentrer son attention sur une étude accélérée de la préhistoire des Inuit du Mackenzie dans la région située à l'extrémité orientale du delta du Mackenzie. Il devait aussi entreprendre, dans le cadre de plusieurs camps-écoles de terrain, l'entraînement des gens du Nord aux techniques de reconnaissances et aux méthodes de fouilles archéologiques.