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L'art haïda
Art haïda




   Les festins de fumée
   pour les ancêtres




(page 3)

Les mâts totémiques miniatures en argilite, introduits dans les années 1860, devinrent de plus en plus populaires dans les années 1870 et 1880. Le révérend William H. Collison, un missionnaire, est l'un des seuls à avoir laissé quelques observations sur la sculpture en argilite, qui était devenue dans les années 1870 une importante source de revenu pour les gens de Skidegate :

Les Haïdas de Skidegate possèdent un gisement de pierre noire [argilite] à proximité de leur village, grâce auquel ils s'occupent, dans leur temps libre, à concevoir et sculpter divers articles à vendre. On sculpte des mâts totémiques miniatures de différentes dimensions pour orner les manteaux de cheminée, des plats petits et grands, parfois incrustés d'haliotide et ornés de rangées de dents de mammifères marins et de poissons et de beaucoup d'autres motifs, puis on les polit en les frottant avec de la peau de requin séchée. Pendant l'hiver, cette tribu continue de constituer une réserve d'objets décoratifs avec cette pierre noire, qui acquiert un bel éclat et leur procure une bonne somme d'argent lorsqu'elle est vendue à divers endroits. Cette pierre est des plus précieuses pour eux, car, grâce à elle, ils peuvent continuer de sculpter et de créer, et même perfectionner leur art, et se faire un revenu.

Au tournant du siècle, la grande dispersion de dizaines de milliers de sculptures en argilite avait entraîné la reconnaissance par des collectionneurs avisés des œuvres d'artistes tels que Charles Edenshaw et John Cross. Ce dernier avait d'abord été formé dans l'art du tatouage dans les années 1870 avant de se lancer dans la sculpture de l'argilite. Les œuvres en argilite n'étaient pas signées, mais dans quelques rares cas les collectionneurs y ont inscrit eux-mêmes le nom de l'artiste.

Thomas Deasey, l'agent fédéral des Indiens à Masset, a réuni des centaines d'œuvres de nombreux artistes de cette localité au début de ce siècle. On a fait don de sa collection au Florida State Museum de Gainesville.

La sculpture de l'argilite a connu un déclin après la Première Guerre mondiale, et jusqu'aux années 1950, et ces œuvres ont été plutôt négligées par le marché touristique. Dans le cas des mâts, on s'est contenté de reproduire sans cesse un petit nombre d'emblèmes et de figures après la période novatrice du siècle dernier. Maintenant, la plupart des mâts vendus dans les boutiques de Vancouver et de Victoria sont moulés dans de l'imitation d'argilite et ne sont même pas l'œuvre d'artisans haïdas.



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